Post Numéro: 7 de Joldan 13 Jan 2011, 23:28
Bonsoir,
L'histoire du réseau SOE/F Scientist est probablement méconnue. Je commence à m'intéresser à Scientist 2 ayant opéré en Mayenne et en Normandie à compter de février 1944. Dans ce secteur, Claude de Baissac et se sœur Lise de Baissac ont joué un rôle non négligeable, cela mériterait d'être approfondi.
Mais pour apporter des éléments à Iree, je me suis permis de retranscrire quelques passages extraits de l'ouvrage de Michael R.D. Foot "Des Anglais dans la Résistance, SOE en France 1940-1944", Ed. Tallandier 2008 :
Page 297 :
Scientist, bien que discret, fit de si rapides progrès qu’on lui envoya un nouvel agent, Charles Hayes, pour alléger la charge de travail écrasante de son chef (Claude de Baissac). Celui-ci préparait une série compliquée d’attentats contre les Allemands sur la Gironde. Le premier de ces attentats en était presque au stade de l’exécution lorsque le raid Frankton le rendit inutile. Ce fut une cause de découragement, bien entendu, pour ses équipes de sabotages ; mais elles ne s’endormirent pour autant…
Page 393 :
Scientist, l’organisation dirigée par de Baissac dans la région bordelaise. Elle comprenait deux parties : un petit groupe de saboteurs affectés à la zone portuaire, et un groupe plus large et plus divers de résistants ruraux, certains dans les Landes entre Bordeaux et Dax, d’autres autour d’Angoulême, dans le Poitou et jusqu’en Vendée (…) Par malheur pour Scientist, l’opération Frankton avait vilainement secoué les Allemands en décembre 1942, et ils patrouillèrent désormais dans la zone des docks de la Gironde avec une telle fièvre que même les équipes de Baissac, qui connaissaient le port à fond, n’eurent plus jamais la possibilité d’attaquer. Les mouillages des sous-marins, à Bordeaux et à La Pallice, étaient encore plus rigoureusement gardés. Tout ce que les saboteurs purent faire fut de trafiquer un groupe d’accumulateurs de sous-marins pendant leur transport vers La Pallice, en y introduisant des plaques qui devaient les détruire lentement. (…)
La partie rurale et moins spécialisée de Scientist se développa rapidement : et même beaucoup trop vite. Lors de son séjour d’un mois à Londres, en avril-mai, l’organisateur déclara pouvoir déjà compter sur trois à quatre mille combattants, la plupart en Aquitaine, même s’il n’avait encore presque pas reçu d’armes pour eux. A l’automne, cet effectif avait quadruplé : onze mille hommes auraient été disponibles rien qu’en Gironde, sans compter plusieurs centaines dans les Landes et cinq mille environ en Poitou et dans la moitié Sud de la Vendée. En août, Scientist et ses sous-réseaux avaient reçu cent vingt et un parachutages de matériel, soit près de deux mille conteneurs ou colis. De Baissac disposait ainsi de près de neuf tonnes d’explosifs et put distribuer à la moitié environ de ses hommes une arme personnelle. « A l’évidence, il se construisait là quelque chose de puissant » écrira plus tard Bourne-Paterson. Mais les Allemands en étaient conscients aussi. (...)
Cet analyse semble claire, le réseau Scientist n'a pu poursuivre ses opérations de sabotages initialement prévues...
Joldan
Les jours les plus sombres sont des veilles de victoire (Général Leclerc - 1947)