Revan a écrit:Si tu veux mon avis, l'Angleterre tombe et l'Allemagne est quasiment intouchable...
Pourquoi? Tout simplement sur une analyse très simple.
Les îles Britanniques sont soit occupées, ou ont signé un traité de paix avec Hitler. Cela enlève une impressionanate épine à la Wehrmacht.
Il n'y aura pas de débarquement en France, les Etats Unis ne peuvent organiser une attaque contre l'Allemagne.
D'où décolleraient leurs forteresses volnates pour bombarder les usines du complexe militaro-industriel allemand?
Où enverraient-ils leurs hommes pour lancer ensuite un assaut sur l'Europe?
L'Angleterre tombe? C'est un cas de figure extrêmement peu probable en 1940 (voir les discussions sur Seelowe), une défaite britannique en Angleterre est, à mon avis, impensable. Hitler peut éventuellement obtenir une paix avec les Anglais, mais là je suis moins persuadé que Daniel que cette paix ne tient qu'à Churchill, je pense qu'il y a plus de monde pour qui cette paix ne peut être qu'un dernier recours et que la défense anglaise est suffisamment puissante pour éviter cela.
Mais dans ces conditions, une paix avec les Anglais serait (
bis repetita) extrêmement fragile. La GB ne se priverait pas d'aider tout challenger de l'ordre germanique en Europe, de même les Etats-Unis qui n'ont pas vraiment la possibilité de s'offrir une Europe protectionniste qui privilégierait les produits allemands.
Revan a écrit:Ensuite, une fois la menace d'une attaque à l'ouest écartée, Hitler peut entièrement se consacrer à son opération Barbarossa.
A la veille de ce théatre d'opération, les Allemands alignent 3 millions d'hommes, et leurs alliés environ 500 000. A l'ouest, il reste 2.8 millions de soldats allemands.
Tu n'envoies que la moitié, et le groupe d'armée centre n'a pas besoin de perdre son groupe de Panzer pour l'encerclement de Kiev, vu que d'autres unités sont là pour le faire. Et malgré les immenses réserves de l'Armée Rouge, je crois que Moscou et Léningrad tombent.
Peut-être, mais cette analyse, comme celle sur l'Angleterre, part du principe que la défaite allemande c'est joué sur peu de choses, qu'on est pas passé loin, à mon avis, tant en Angleterre qu'en URSS, la marge est plus importante qu'il n'y parait et les défaites allemandes plus le fruit de la logique militaire que d'un hasard à répétition. Je pense entre autre que si l'URSS met du temps à rebondir face aux attaques allemandes en 1941, ses capacités de résistance, sa résilience ne sont pas l'effet du hasard, mais d'une politique préparée. Alors aurait-il suffit d'augmenter la dose pour que le patient trépasse? Difficile à dire, nous sommes une fois de plus dans la marge des possibilités...
Revan a écrit:Les Etats Unis ne risqueraient alors pas d'envoyer une bombe atomique. Rappelons nous qu'ils l'ont utilisé qu'en dernier recours, lorsque le Japon avait levé suffisament de volontaires pour faire payer très chèrement l'éventuelle conqûete du coeur de leur empire.
La bombe atomique utilisée en dernier recours? Bof, on exagère un peu la volonté du Japon à résister coûte que coûte en 1945. Non, les Etats-Unis auraient employés la bombe dans un nombre de cas de figure assez large.
Revan a écrit:Après les Allemands ont alors un sacré capital confiance, ils ont abattu tous leurs ennemis en Europe: France, Grande Bretagne, Union soviétique.
Et leurs scientifiques planchent aussi sur la bombe atomique.
Les Américains l'auraient eu avant, mais l'auraient-ils vraiment utilisé dans ce contexte?
L'Allemagne avait les moyens militaires de battre la France, elle n'avait pas les moyens militaires de mener une guerre sur le sol britannique, ni même de détruire les capacités militaires de celle-ci, pour l'URSS la question est plus ouverte, mais il est évident que là aussi, Hitler tablait sur un effondrement politique qui n'a pas eu lieu. Quand à savoir si les Allemands auraient eu la bombe suffisamment tôt pour éviter une domination US, je suis assez dubitatif, les très inutiles V-2 ont mangées beaucoup de ressources pour peu d'effets, en fait, industriellement, l'Allemagne n'a pas fait preuve d'une foudroyante efficacité pendant la SGM, comparée aux Etats-Unis, ou même à l'URSS ou à la GB.
Revan a écrit:On a donc une "guerre froide": l'Allemagne et les Etats Unis ne peuvent s'affonter par delà l'océan et au final, posséderaient tout deux l'arme nucléaire.
Pour imaginer un tel cas de figure, je me demande si il ne faut pas remonter un peu plus loin que la guerre. Imaginons une Allemagne au profil moins conquérant et qui limiterait ses ambitions strictement à l'est, une Allemagne prête à négocier et à partager de nouveaux territoires prit à l'URSS avec la Pologne et la Roumanie. Un Hitler à l'anticommunisme rassurant, qui ne ferait pas des pactes absurdes avec Staline et sur lequel l'establishment anglais pourrait compter. Une Allemagne à l'économie florissante (ce qui n'est pas vraiment le cas en 39) qui deviendrait un vrai exemple pour une Europe en pleine tentation autoritaire, et dont le dynamisme assurerait un leadership naturel en Europe tout en permettant aux Britanniques et aux Français, dans une ambiance internationale très réactionnaire, de peut-être négocier avec plus de moyens la fin inéluctable des empires (mais ce n'est pas gagné).
Dans ce cadre pourquoi ne pas "rêver" d'une Amérique lindberghisée, fordisée (kennedysée?
). Mais est-ce que toutes ces nations à l'impérialisme bien affirmé auraient-elles trouvées le moyen de ne pas se faire la guerre? D'autant plus quand on connait les effets de cette guerre sur l'économie mondiale? Donc oui une nouvelle guerre froide, cela
semble logique...