A l'époque, dans toutes les armées mondiales engagées dans des conflits, le suicide était assimilé à une forme de désertion. Il n'est pas nécessaire de rappeler, ici, l'attitude du Général Patton, confronté à des victimes hospitalisées pour dépression nerveuse "au combat", qu'il considérait, alors comme des "lâches".
En gros, il avait fallu les travaux médicaux américains, durant la Guerre de Corée, puis le conflit vietnamien, pour finir par constater les dégâts psychologiques que pouvaient générer, dans la troupe et, même, parmi ses cadres, souvent, constitué, dans l'US Army, au niveau des officiers subalternes, d'universitaires peu ou mal formés, d'où l'importance essentielle des sous-officiers de carrières expérimentés, qui, de fait, eux, assuraient, le plus souvent, le commandement "réel" sur le terrain et au contact.
Quand on fouille un peu les rapports officiels américains de combat, la hiérarchie y était certes respectée, mais il est évident, de par leur relation réglementaire, que bien souvent, çà n'avait été que le seul résultat de l'expérience des sous-officiers professionnels.
Dans une unité au combat, l'influence d'un "chef" est essentielle - à la limite, quelque soit son grade -, car, dans certaines situations, elle peut la faire basculer! Par contre, il y a un domaine où les Armées sont totalement incompétentes, c'est celui des "dépressions nerveuses" profondes qui frappent certains et les actes de suicides, qui, eux, étaient classés comme un simple refus de combattre, alors que, derrière, bien souvent, il y avait, aussi, derrière une situation personnelle particulière, soit un amoureux éconduit, soit une situation conjugale compliquée, avec, bien souvent, à la clé, au front, un "cocu" resplendissant, éreinté psychologiquement ... sans oublier, dans l'armée allemande 39-45, les conséquences directes de pertes de membres de filiation directe, lors des bombardements alliés.
Le suicide, au sein des troupes, a très longtemps été considéré, par les armées occidentales, comme un acte de lâcheté et de désertion, avant que les services médicaux de l'US Army ne finissent, à la fin des années 1970, par publier des études circonstanciées très détaillées.
Dans les faits, durant les guerres de Corée & du Viêt-Nam, on avait considéré que la relève programmée et rotation des troupes était suffisante pour résoudre "simplement" les éventuels problèmes "personnels" de la troupe.
Je ne suis, très probablement, pas le seul, ici, sur ce forum, à me prévaloir de plusieurs années d'expérience lointaine dans l'Armée, mais les seuls cas de suicide que j'ai eu connu, en temps de paix, dans "La Royale", étaient essentiellement le résultats de relations amoureuses contrariées, de vie conjugale mise à mal ou d'états dépressifs constants!
Il y avait bien eu, aussi, par exemple, en Allemagne, des intentions de différences de traitement très notables, entre, par exemple, le suicide d'un Model, lors d'un supposé arrêt"pipi" et les suicides volontaires & "vulgaires", au sein de la troupe.
Sauf que, quand il était totalement déprimé, pour des raisons très personnelles de situation psychologique particulière, alors, non prise en compte, le combattant (européen!), qui n'était, généralement, pas de tempérament suicidaire, venait à se flinguer, même, si ses ordres ultimes impliquaient qu'il était sensé se sacrifier! Vu que, à un moment, la plus belle des résistance a ses limites, quand on se sait ou constate que le débordement ennemi est inexorable.
La prise en compte, justifiée et avérée médicalement, du traumatisme lié au combat et au "burn-out" du combattant est, relativement récente, car ses premiers résultats n'avaient abouti, aux States, que lors de la fugace période présidentielle de Jimmy Carter, le marchand démocrate de cacahuètes, alors que les Américains avaient été invités à glisser sous le tapis toute la période précédente et baisser culotte en pleine Guerre Froide. On lui a, certes, refilé un prix Nobel de la Paix et c'était un brave homme, mais, honnêtement, les Américains n'y étaient, strictement, pour rien!
.
N'empêche que les travaux fouillés, menés par les américains, avaient fini par être pris en compte, par certaines armées, dont la française, où, depuis plus de vingt ans, désormais, on a recours aux seuls engagés volontaires. C'est encore, très loin d'être le pied, mais un chef de corps est, de nos jours, sensé, aussi, veiller à la "bonne" qualité mentale du personnel sous ses ordres; c'est d'autant plus vrai, avec nos effectifs réduits de militaires "professionnels", sans pouvoir empêcher, pour autant, l'acte suicidaire isolé, même si de nos jours, le profil psychologique et la stabilité mentale du candidat sont, désormais, passés au crible.