En fouillant un peu, on constate que la
Fallschirm-Panzer-Division 1 Hermann Goering - la
2 n'ayant été constituée qu'à dater du 24 août 1944, puis engagée à l'est, au
Heeresgruppe Mitte -, qui avait opéré en Italie, jusqu'en juillet précédent, avait été expédié en août 1944, sur le Front Est (
Heeresgruppe Mitte). Donc le 31 août, on l'oublie à l'Ouest.
Ne reste que l'hypothèse émise par Roger, des anciens du
Flak-Regiment "
General Goering", qui avaient combattu en Tunisie et, de ce fait, été autorisés à arborer leur bande de bras; de mémoire, les anciens du
DAK avaient eu droit à la même faveur - c'était, en quelque sorte, leur "fourragère" personnelle - ... mais qui avaient été reversés, à leur retour sur le continent, dans une unité de la
Flak de la
Luftwaffe.
Même si "ton" témoin civil (!) causait l'allemand, çà m'étonnerait fort qu'il était capable de faire la distinction subtile entre une bande de bras, en gothique, "
General Göring" ou "
Hermann Göring", pour lui, çà devait être strictement la même chose.
Personnellement, j'ai, également quelques doutes quand à la "véracité" de son témoignage.
Parlant l'allemand assez couramment, j'engageais conversation avec eux et leur conseillais de se rendre.
Ces marins commencèrent à jeter leur paquetage et à détruirent leurs armes.
C'est carrément la réplique française du Mahatma Ghandi, ton "témoin"! Où était alors la première ligne de progression des Alliées? Déjà, quand, quelques minutes plus tard - disons une heure, soyons fous - apparait une "
colonne d'infanterie" allemande, çà résume bien la situation "bordélique" qui régnait alors, dans l'armée allemande, dans le cadre de son repli général "En bordel, couvrez! ", mais çà signifie, aussi, que la situation était, certes, alarmante mais n'était pas, pour autant désespérée.
Pour en revenir à ton "témoin" civil (j'insiste!), sa supposée incitation à déposer les armes lui aurait valu une balle dans la tronche de la part du premier gradé sous-off allemand venu. Il n'y a rien de plus dangereux qu'une troupe armée en retraite, tendue comme un "string" et, même, si le mataf "sans bateau" n'est pas habitué à crapahuter comme un Biffin, cà reste, néanmoins une troupe armée et dans ce genre de situation de "repli-retraite", il y avait, toujours, un minimum de gradés pour l'organiser au mieux et assurer la discipline. Je peux me tromper, mais il avait eu tendance , dans son témoignage, à s’arroger un "beau rôle".
On n'était pas en avril-mai 1945, à l'Ouest, mais fin août 1944. A la même époque, en Bretagne (sonnez binious et bombardes!), quand les troupes allemandes retraitaient sur le
Festung Lorient - la Poche qui ne fera reddition qu'en mai 1945 -, la population civile se planquait vite dans ses habitations.
A Riec-sur-Belon, dans le Finistère, où ma mère et grand-mère lorientaises évacuées s'étaient "réfugiées", avait débarqué, un jour, une colonne allemande en retraite, dont un des officiers avait été gravement blessé, lors d'une embuscade FFI. Les allemands avaient pris le Maire et ses conseillers municipaux en otage, en indiquant qu'ils les relâcheraient sains saufs, si on leur foutait la paix jusqu'à leur jonction avec le
Festung Lorient. C'est ce qui s'était passé, les FFI leur avaient, dès lors, lâché la grappe et, parvenus à Lorient, les Allemands avaient libéré leurs otages indemnes.
Je ne dis pas que ton "témoin" n'ait pas essayé d'inciter les matafs à se rendre, mais il avait du très vite modérer ses intentions "pacifiques", car c'était comme "pisser dans un violon" et, de surcroit, risquer, bêtement sa vie; l'ordre de "neutraliser" les armes ne pouvait être que hiérarchique, résultat probable d'un manque d'informations sur la situation réelle de la "troupe".
Cà explique le "
[i]certain froissement qui régnait de suite entre marins et fantassins[/i]" (sic), les matafs, faute d'infos fraiches, se croyant sans aucun appui. On en revient à la situation d'une troupe inadaptée au combat terrestre, à commencer par son armement!
La situation qui régnait dans la
Heer, ces jours-là, exigeait la création de
Kampfgruppen disparates, avec tout ce qui était disponible et identifié sur le secteur. Ce qui avait, finalement, fonctionné! Entre la mi-août et le milieu du mois de septembre 1944, çà avait été, à l'Ouest, une véritable "pétaudière" - une chatte n'y aurait pas retrouvé ses petits - où , chez les Allemands, on avait rameuté tout ce qui était disponible et plus ou moins bien instruits - là, je pense plus particulièrement aux Panzer-Brigaden engagées dans la "fournaise", en Lorraine, après une période d'instruction avortée, qui avait fait hurler les hauts cadres de la
Panzerwaffe et explique leur absence de résultats et leurs lourdes pertes au combat.