alfa1965 a écrit:Est-ce qu'on tient compte des ’’Russes’’ blancs émigrés qui avaient été déchus de leur nationalité et n’étaient pas considérés citoyens soviétiques ?
Je peux me tromper, mais les "Hiwis" étaient, tous, des troufions de l'Armée Rouge, capturés, à dater de Barbarossa, qui avaient préféré opter pour les conditions de vie, même "médiocres", en tant qu'auxiliaires de l'armée allemande, plutôt que de devoir crever d'inanition dans les camps de prisonniers de guerre soviétiques, qui n'étaient pas du ressort du contrôle plus ou moins efficace du CCIR, Staline ayant refusé d'y adhérer et les Allemands, dans la foulée, lui ayant, dès lors, emboité le pas, sur le Front Est.
C'est compliqué à souhait, car ces auxiliaires volontaires, officiellement non armés, avaient, tous, été considéré, par le Kremlin comme des traitres - sans tenir compte des circonstances et y compris des prisonniers détenus dans les camps!- et avaient, le plus souvent, fini, dans leur meilleur des cas, leur vie, dans "l'oubli", au fin fond des goulags sibériens. A la capitulation de la 6. Armee allemande, fin janvier-début février 1943, à Stalingrad, 30 000 "Hiwis" avaient, ainsi, été inventoriés par la Heer, mais, dès lors, on n'en avaient jamais plus entendu parler et, vu le traitement infligé aux prisonniers allemands, il y a de très fortes chances que leur sort avait, alors, été bien pire.
Les rejetons des Russes "blancs" avaient, eux, selon leur nationalité d'adoption, servi pour une grande part, dans l'armée française, en 1939-1940, nantis de la nationalité idoine, alors que l'Armée Vlassov, sous commandement allemand, n'avait été, elle-même, constituée qu'en 1942, sur la base de vieux relents passéistes et"hors d'âge", avec un effectif global qui n'avait jamais dépassé 50 000 hommes - dont un bon nombre "extraits" des Stalags -, alors que, rien qu'en France, la migration russe blanche, en 1925, se chiffrait, au bas mot, à 1 500 000 individus!
Suite aux accords signés avec l'Union Soviétique, les Alliés, en 1945, avaient, alors, "consciencieusement" renvoyé, tout à la fois, les troupes allemandes qui avaient notoirement combattu à l'Est et les Hiwis, en direction "de Moscou"... jusqu'au moment, où la "méthode" soviétiques avait fini par révéler ses "failles", contraires aux règles de traitement des prisonniers de guerre, sauf que c'était largement trop tard et que, entre temps, les deux camps, Alliés et Soviétiques, avaient, eux-mêmes, adopté deux traitements très différents, selon qu'il s'agissait du technicien ou ingénieur allemand "pointu" - la liste est interminable! - ou du malheureux "pinpin" fait prisonnier sur le champ de bataille!
Les "Malgré-Nous" alsaciens-lorrains, détenus en URSS, n'étaient, en gros, rentrés en France qu'en 1947, après de multiples interventions diplomatiques - le retour des prisonniers de guerre allemands s'était, lui-même, prolongé jusqu'en 1954, voire 1955, pour les derniers- , alors que, dès courant 1946, les Américains viraient, déjà, poliment, de leur territoire, les prisonniers de guerre allemands, afin de libérer des emplois, pour son personnel démobilisé ( c'est la stricte vérité).