Coucou,
Je cite,...
1) colonne de droite ... "
Mémoire parfois idéalisée de la période wilhelmienne" :
Tellement "idéalisée" que, une fois, l'Alsace-Moselle réintégrée dans le giron de la République Française, après novembre 1918, leurs élus s'étaient empressés de réclamer la prolongation des droits et avantages locaux, tous issus, à l'exception du Concordat, du droit allemand. D'une certaine manière, c'est la République Française qui avait, très largement, idéalisé ses "avancées sociales". Là-dessus, il convient, aussi, de rajouter plus de 40 ans de paix (1871-1914), durant lesquels, la propagande anti-allemande (essentiellement, parisienne) n'avait cessé en France. Une propagande, qui pouvait, effectivement, se justifier dans les toutes premières années de l'annexion allemande, mais, quand on fouille un tant soit peu les écrits et récits contemporains (aussi bien allemands, alsaciens, que français) ne collait plus vraiment, deux ou trois décennies plus tard, avec la réalité quotidienne. En 1903, par exemple, une délégation française s'était rendue à Wissembourg, avec la bénédiction des autorités locales, pour inaugurer un monument dédié aux combats (français) du 4 août 1870., etc.
Entre nous, la Bretagne, durant la période 1871-1914, avait été beaucoup moins bien lotie que l'Alsace-Moselle.
2) colonne de droite...
Valeurs "germaniques" (religion) en contradiction avec la laïcité (Fr) (et le nazisme)Ce n'étaient pas des valeurs "germaniques" mais le particularisme religieux local, qui existait depuis la nuit des temps. Quand l'Alsace avait été "conquise" par les armées de Louis XIV, les textes du droit local de Strasbourg avaient été traduits en français - ces documents sont actuellement archivés au Ministère des Affaires Etrangères - ; on y trouve, par exemple, des textes étonnants, comme "
De la circulation des Juifs & des oies" (véridique!). Contrairement au reste de la France, le protestantisme y est luthérien - l'Alsace (Décapole et autres) était, alors, dans l'Empire germanique et une part, non négligeable des grandes cités, sous l'autorité directe de l'Eglise devenue luthérienne - et non calviniste, culte qui n'a droit, encore, de nos jours, qu'à un unique temple sans clocher (!), dans le quartier de la Petite France-. Alors, oui, effectivement, la gestion des religions par l'Empire allemand y était beaucoup plus compatible que la "méthode" de la IIIème République, dont l'obsession de laïcité avait abouti à la loi de 1905 et qui explique le maintien du Concordat, après novembre 1918, et la rémunération par l'Etat, du clergé régulier, via une taxe spécifique, prélevée sur les impôts locaux, légèrement majorés pour y subvenir. La contradiction, elle-même, date du vote de la loi (française) de 1905, qui avait mis fin à un siècle de Concordat napoléonien.
Ton synoptique est "bien foutu" mais a un défaut - et pas le moindre! - il retranscrit une vision par trop "franco-française", qui "explique" pourquoi, au passage, le comportement de la population locale, durant les annexions allemandes, n'est, toujours, pas compris, de nos jours, par les "Lièvres" (
Hase) - surnom péjoratif attribué aux Français "de l'Intérieur" qui s'étaient carapatés en 1870, après la défaite de Froeschwiller (6 août 1870), laissant l'Alsace se démardaver toute seule. -.
Il avait fallu attendre février 1953, après le verdict du Procès de Bordeaux, le mois précédent, pour que le gouvernement et les parlementaires français touchent, enfin, du doigt le "particularisme" local. Jusqu'à cette date, il n'y avait, en gros, que les courageux "résistants", les "mous du genou" inoffensifs et les infâmes "collabos", dont les Alsaciens-Mosellans. De nos jours, beaucoup sont , encore, convaincus que tous ces derniers, incorporés dans la Wehrmacht, étaient des volontaires! - Ce n'est pas le cas sur ce forum, car le "problème" y est évoqué et traité depuis longtemps -.
23 000 alsaciens-mosellans sont, probablement, morts sous l'uniforme allemands, durant le dernier conflit, sachant que la population de ces trois départements n'excédait guère, alors, 2 millions d'habitants. Chiffre à comparer avec les pertes militaires officielles françaises, entre septembre 1939 et mai 1945, 250 000 hommes, mais dont le décompte est largement faussé par celles de nos troupes coloniales. Néanmoins, ramenés à la seule population métropolitaine, ces trois départements avaient payé un tribut sans comparaison possible, avec d'autres régions françaises. ,