thucydide a écrit:Cela a dû être un moment terrible, je me souviens de témoignages d'alsaciens dans une émission de france-culture, l'un d'eux raconte dans une caserne waffen ss où il faisait ses écoles, le plus jeune d'entre eux a fait une demande lors du rassemblement en place d'armes, il voulait juste un peu plus de nourriture car tous criaient famine.
Le chef de la place s'est étouffé en s'emportant comment ose t-il réclamé quelque chose alors que tant de jeunes allemands meurent sur le front est pour la neue europa.
IL a été récompensé d'un coup de crosse et est mort trois jours après.
Cela se trouve facilement?
Par rapport à ton témoignage, il n'y avait pas, fort heureusement, que des c... dans la Waffen-SS. Ce genre d'imbécile a existé (et existe toujours!) dans toutes les armées du monde. Du peu que j'en sais - les anciens combattants sont rarement bavards - le régime, au sein des unités de la Waffen-SS, où avaient été incorporés les "Malgré-Nous" que j'ai connus, était, strictement, le même pour les allemands "pur souche" et les autres. avec une particularité bien allemande, l'importance de l'esprit de corps militaire, beaucoup plus cultivé que dans bon nombre d'unités françaises - je suis, moi-même, un ancien engagé, mais la Royale est un corps à part -. Par contre, il impliquait, y compris par nécessité, de se couler dans le moule. Tous les Malgré-Nous que j'ai connus, y compris feu mon ex-beau-père, qui lui avait servi dans la Heeresartillerie (Norvège, Ardennes, Vienne), narraient leurs "bons moments" et l'importance de la camaraderie générale ambiante, y compris dans l'encadrement - bien sur, il y avait quelques trouducs fanatiques, mais ils constituaient, en principe, une très petite minorité facilement "évitable" ou "gérable" -.
Il y a un bon exemple, à ce sujet, le cas de son père, évoquée Andrée Balagué. Quand il avait été incorporé, le moins qu'on puisse dire est qu'il trainait, avec lui, un dossier particulièrement défavorable ("traité" par la Gestapo, considéré comme une forte tête, etc.). Il n'empêche que, incorporé, en1942, comme Schützen de base, puis Grenadier (en 1943), en 1945, il était Obergefreiter (caporal-chef) et, dans la structure militaire allemande, ce grade, au sein de la troupe, impliquait des responsabilités et une fonction.
Quant au bouquin en allemand, sur les souvenirs de l'ancien de la Sturmartillerie, il faut que je repartes à la pêche.