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"André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Vos recherches bibliographiques ou archivistiques vous mènent à une impasse ? Vous avez une question précise à propos d'une source bibliographique, iconographique ou matérielle ? Posez là ici. Elle intéressera certainement les limiers du forum.

MODÉRATEUR: Dog Red

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 261  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 29 Juin 2017, 16:17

::moderation: ::moderation: ::moderation:
Mon post n°259 est assez explicite, si nécessaire de discuter au sujet de l'emploi d'une langue, ouvrez un autre fil mais assurez-vous si le sujet n'a pas déjà été abordé!!!!!!!
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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 262  Nouveau message de thucydide  Nouveau message 29 Juin 2017, 18:43

(hors sujet)

Loïc Charpentier a écrit: . La "répression" républicaine, entre 1871 et 1914, sera sans pitié, notamment, en Bretagne, pour imposer la langue "française", mais, dans la campagne profonde, çà n'avait pas été une franche réussite ; la migration des petites gens, allant chercher du boulot à Paris, sera, elle, beaucoup plus efficace - on trouve une situation comparable chez les Auvergnats

Tu y vas un peu fort, j'ai jamais entendu parlé de gars qui sont allé en prison pour avoir parlé patois.
En fait bien avant la IIIe, ce qui va réunir linguistiquement et culturellement la France,
c'est les routes construites sous louis XIV, la centralisation commencée par la royauté,
la 1er étape de l'industrialisation, sous louis XIV, la France se couvre de zones de productions, même dans des lieux aujourd'hui désertés.
Ensuite nous aurons la révolution jacobine mais surtout la véritable étape de l'industrialisation et de la connexion de la nation par les chemins de fer.
Je discute avec des provençalistes, qui disent pique pendre de la république et de la France, les bougres et foutres d'incapables ::super:: .
Ils oublient vite que Marseille et d'autres villes du coin s'industrialisent, que dés 1840 tous les points de France sont reliés ou presque.
Que les modes de vies changent, les idées circulent plus vite, la presse se développe encore plus par l'industrie et les transports.
L'industrie gomme les anciens modes de vie et apporte les siens en remplacement.
C'est plus sûr le K qui a changé et coordonné les vies que vraiment la république.
C'est la socio-économie plus que les lois qui sont de manière sous-jacente à l'oeuvre.
J'ai lu un livre de l'historien de la révolution française, concernant la Provence au 18es,
la population paysanne était encore polythéiste, parlais patois et n'avait pas une espérance de vie supérieur à 45 ans, sur 5 enfants nés vivants deux à trois décédés avant l'age adulte.
Je vous laisse imaginé les conditions mentales d'alors, alors que la nourriture, la production, la fertilité des sols étaient primordiales, qu'ils développaient des cultes associés à cela.
Et que surtout ils ne pensaient pas vivre longtemps, vivaient dans la pénurie et durement qu'ils perdaient une partie de leurs enfants, je vous laisse imaginé leur mentalité. Ils étaient vieux à 40 ans.
Ce n'est pas la république qui a changé cela même si elle y a contribué, mais les révolutions scientifiques et industrielles.
Alors les provençalistes :P me font rire quand ils parlent de retour à la culture provençale originelle, alors qu'elle a été reconstruite de toute pièce par la petite bourgeoisie locale au 19es donc durant ces changements en profondeur de la France.
Ils me font rire ::content4:: quand je les vois venir en 4x4 après avoir fait les courses
plus ou moins ventripotent :cheers: .

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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 263  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 29 Juin 2017, 19:13

::moderation: ::moderation: ::moderation:

Par respect envers Bernadette, je vous demanderais poliment de rester dans le sujet du fil!!!!!!
Je l'ai déjà écrit et réécrit dans mes posts 259 et 261. Je ne le dirais plus.
Tout post qui ne sera pas en liaison avec le sujet initial sera irrémédiablement supprimé!!!!!

Prosper dont la patience à des limites :twisted: :twisted:

P.S. Merci à Thucidyde pour avoir suivi le conseil et avoir un nouveau fil:
viewtopic.php?f=30&t=46690&p=625613#p625613
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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 264  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 29 Juin 2017, 19:21

Bonsoir Bernadette
J'ai vérifié (mal peut-être) au sujet d'un passage de ton papa au Stalag XVII A à Kaisersteinbruch mais je n'ai rien vu. Désolé!!!!
http://www.militaria1940.fr/t1240p25-ca ... -5e-bureau
Bien amicalement
Prosper ;) ;)
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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 265  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 29 Juin 2017, 19:56

Bonsoir Bernadette,
Voici trois liens vers des JMO (Journal de Marche et d’Opérations) concernant le 185°RALT. Cela peut peut-être aider
http://www.ancestramil.fr/uploads/01_do ... ut1940.pdf
http://www.ancestramil.fr/uploads/01_do ... n_1940.pdf
Désolé je ne parviens pas à ouvrir le second lien.
Le tout se trouve cependant ici : (en bas de page)
http://www.ancestramil.fr/artillerie-1939-1945.html
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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 267  Nouveau message de Beogles  Nouveau message 29 Juin 2017, 23:36

Bonsoir,
Merci pour vos réactions. J'ai en effet constaté que ma question sur les Bretons avait inspiré pas mal de réflexions.
Sur le passage de mon père à Kaisersteinbruch, je n'ai pas de doute, c'est vraiment bien décrit et daté (du 26 août au 3 septembre 1940) dans ses notes et les archives de Caen me le confirment. J'irai moi-même fin août. Pas possible avant.

Je vous soumets une autre question.
Nous sommes au campement de Fillières, entre mi novembre et mi décembre 1939.
Voici ce que mon père écrit :
"Peu de souvenirs marquants restent sur ces nuits de Fillières. Une fois cependant nous fûmes réveillés par de l’aviation. Cela n’était guère pour nous effrayer. La D.C.A cependant se mit à tirer. (...)

La nuit, assez souvent, nous entendions au loin, très loin, le bruit sourd du canon. Ce ne pouvait être que la Sarre."

La Sarre, à vol d'oiseau, me semble être à quelque 40 ou 50 km de Fillières. Je ne vois pas comment ils auraient pu entendre "le bruit sourd du canon" d'aussi loin.
Mon père se trompe-t-il ? Y avait-il des combats plus proches à cette époque ?

Merci.


 

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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 268  Nouveau message de Beogles  Nouveau message 30 Juin 2017, 15:27

Bonjour,

J'essaie de comprendre les mouvements, après la bataille, ou plutôt la débâcle, du 15 mai 1940 à Bulson, pour l'instant entre le 15 et le 18 mai 1940.
J'aurais besoin de vos lumières.
Je joins deux documents :
1) un résumé fait par moi, avec mes questions ou remarques sur la droite.
2) un croquis fait par mon père.
Nous nous occuperons seulement (pour aujourd'hui :) ) du trajet Bulson-Sommedieu. 15 mai-18 mai 1940.

Je résume mes questions :
1) Près de Grandpré, ils voient des officiers sortir d'une grande ferme. Le nom de cette ferme n'est pas indiqué dans les notes de mon père, mais sur le croquis, c'est "ferme de Beaurepaire" qui est indiqué. J'ai cherché sur internet, mais n'ai rien trouvé. Connaîtriez-vous cette ferme ? Mon père fait parfois des erreurs dans l'orthographe des noms propres.
2) De Grandpré ils vont vers Verdun, mais empruntent un trajet tout à fait incompréhensible puisqu'ils passent par Orfeuil et Corroy avant d'oblique à l'est vers Verdun. Est-ce que cela est crédible ?
files3945c/12165_15 - 18 MAI 1940.pdf
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::Merci::
b.


 

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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 269  Nouveau message de Beogles  Nouveau message 30 Juin 2017, 15:33

files3945c/12165_15 mai 1940 au 18 Mai 1940 trajet.docx


Il semble que le précédent fichier, en pdf, n'a pas été accepté.


 

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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau message Post Numéro: 270  Nouveau message de Beogles  Nouveau message 30 Juin 2017, 15:42

J'avais préparé un tableau, mais je n'ai pu le télécharger. Voici donc, en moins soigné, mes conclusions sur les mouvements entre le 15 et le 18 mai 1940 et mes questions.
Merci

NOUS SOMMES ICI APRES LA DEBACLE DE BULSON., LE 15 MAI 1940



Voici 3 km de fait, c’est plus calme maintenant. Nous nous retrouvons à 8 avec le Lt C. et tranquillement dans la nuit qui s’avance nous dirigeons vers Chémery.

ILS FUIENT SE DIRIGENT VERS CHEMERY. ILS Y ARRIVENT AU SOIR DU 15 MAI 1940


Il est nuit lorsque nous y arrivons. Couraud nous laisse un moment pour aller trouver le général et prendre des ordres. Cet officier supérieur est tout heureux de trouver quelqu’un qui vient de la bagarre. Il ne sait pas lui-même au juste ce qui se passe.

NUIT DU 15 AU 16 MAI DE CHEMERY ILS PARTENT POUR OCHES (15KM) PENDANT LA NUIT. ILS SONT PRESQUE ARRIVES. ON VIENT LES CHERCHER ET ON LES RAMENE A BULSON.


A Chémery, un monde fou, des armées qui montent, d’autres qui partent. C’est effrayant. 1 h d’arrêt et nous repartons harassés pour Oches1, encore quelque 15 km à parcourir2. Nous sommes harassés. Mais il faut partir. Tout de suite, nous prenons la route de Vouziers. Ce sera tout au long une longue suite de tanks, de véhicules hippo. C’est un embouteillage invraisemblable dans lequel nous nous infiltrons risquant à chaque seconde de nous faire prendre par un roue ou une chenille, ou de recevoir un coup de pied. Quel cauchemar. De temps à autres nous nous reposons un peu et puis, en route3.

MATIN DU 16 MAI 1940 RETOUR A BULSON
DONC, ils vont d'abord de Chemery vers Oches à pied, puis remontent vers le nord, à Bulson.
Vers 5 h du matin4 une voiture vient enfin nous chercher… Nous arrivions5.



Rien de prêt à Bulson si ce n’est un tonneau de vin à notre disposition. J’en bois 2 quarts d’un trait. Je mange un peu quelques biscuits et cherche un endroit pour dormir.



Cela ne va pas durer. L’aviation va commencer à nouveau à faire des siennes. Cette fois il y a quelques combats mais une infériorité numérique monstre pour nous. Cela ne va pas durer.



Et toujours des troupes qui passent, qui s’embouteillent. C’est du propre. Il faut nous attendre à tout instant à un bombardement et alors ce sera du propre. Et l’ordre de filer n’arrive pas… Et c’est toujours la chaîne des convois. Quelle vie.

16 MAI 1940 DEPART DE BULSON DIRECTION INCONNUE


Enfin il faut partir. Les tracteurs et camions sont alignés. Nous sommes prêts. Je dois partir avec les tracteurs mais il faut attendre, au milieu de cette foule, sur cette route, survolé par les avions. Gare à la casse. Un avion anglais passe à quelques mètres de nous, il fume. A 1 km environ, un Messer6 l’attaque à ras du sol et l’abat comme une masse.



C’est inouï que nous restions ainsi. Nos chefs sont inconscients, ou fous…



Enfin, en route. La colonne de tracteurs part en queue. J’ai près de moi le Lt Couraud qui se demande bien où nous en sommes7.



Nous croisons une batterie de 758 en position, puis des tanks, puis de l’infanterie…



Et l’aviation allemande est toujours dans les airs, menaçante.



Nous avons quitté la grand route pour prendre une route d’intérêt secondaire. Nous sommes sur un plateau.

ATTAQUE DES CAMIONS

Alerte, l’aviation pique. Les tracteurs stoppent. Nous allons dans un bois voisin. Ce n’est pas nous qui sommes attaqués, mais la grand route en bas. Cela dure 10 min, 15 min, 25 min pendant lesquelles c’est une suite ininterrompue de coups sourds, de bombes, de tac-tac de mitrailleuses.



Dans la plaine un dépôt d’essence brûle.

COMBAT AERIEN

Et tout à coup c’est la bagarre9. Ils sont 5 des nôtres qui arrivent. C’est le combat qui s’engage. Nous pouvons en suivre les péripéties avec anxiété. J’ai là devant moi à quelque 200 m un bombardier allemand qui passe. Un Curtiss le prend par dessous, il l’abat d’un coup. A droite c’est un autre qui explose ne formant qu’une boule de feu. Plus loin un pilote saute en parachute. Et c’est ainsi que 5 appareils ennemis sont abattus. Le ciel est balayé en un clin d’oeil nous pouvons partir.



Encore quelques km et je vois les tracteurs qui me précédaient arrêtés. Il s’agit d’une autre alerte. Il y a là un dépôt de caisses de vin et d’alcool abandonné. Comme tout le monde est fatigué et assoiffé, en un clin d’oeil les tracteurs sont pleins. Nous sommes avantagés par rapport à ces pauvres fantassins qui ne peuvent faire de provisions. Mais il faut intervenir pour empêcher trop d’abus.



Plus loin c’est un village que nous traversons. Il porte les traces de pillage… pillage fait par des français, pillage qui n’a rien à voir avec le besoin de s’alimenter. Tout est bon à ces voleurs… C’est un crime. Où en sommes-nous ? C’est beau la France !

17 H LE 16 MAI 1940

Vers 5 h nous rejoignons nos camarades partis en camion. C’est vers eux qu’était dirigée l’attaque entendue tout à l’heure. Pas de blessés ni de tués, mais ils ont eu chaud. Une balle a percé une roue d’un camion, une bombe lui a brisé les vitres et enlevé la moitié de sa bâche… C’était un mélange de réfugiés et de soldats. C’est triste.

16 MAI 1940 19 H ARRETES LE LOND D UNE GRAND ROUTE - ATTAQUE

7 h11, nous sommes arrêtés le long d’une grande route. Il y a un monde fou, réfugiés, troupes. Quel spectacle ! Il restera toujours devant mes yeux. Ces femmes, ces vieillards, ces enfants qui fuient, perdus, les joues creusées par la fatique, l’angoisse, la peur.



Nous allons manger. La roulante12 est arrêtée un peu plus loin. Nous sommes à peine servis qu’une alerte nous fait nous disperser. Cela va être du propre. Ca y est, ils suivent la route, ils ont commencé là-bas. Les bombes se rapprochent. En voilà pour nous. Les balles sifflent, les bombes tombent. Quel travail ! Cela dure ainsi peut-être 10 min… c’est long.



Ouf, ils sont partis. On se relève, on13 crie, on cherche à voir ses amis.



Nous avons été sérieusement arrosés, l’alerte a été chaude mais il n’y a pas de mal. Personne de chez nous n’est touché. Personne d’ailleurs dans l’entourage.



Je n’ai pu voir, heureusement, la course éperdue des femmes et des enfants lors de l’alerte. Au lieu de se terrer, ils couraient, criaient, les pauvres… quelle pitié.

16 MAI 1940 ENTREE DE LA NUIT REPARTENT – NE SAVENT NI OU ILS SONT NI OU ILS VONT


Nous partons enfin. Je laisse quelques provisions et 1 litre de vin à un pauvre homme traînant 2 enfants, sa femme et quelques bagages insignifiants.



La nuit nous surprend14 sans que nous sachions au juste où nous devons aller mais elle nous amène un peu de calme et de tranquillité. Je suis sur mon tracteur et m’endors un peu en attendant un ordre.

NUIT DU 16 MAI AU 17 MAI 1940 23 H .DEPART SE RETROUVE A 3 KM DE GRANDPRE


Vers 11 h du soir je suis réveillé en sursaut. C’est l’adjudant Thiebault de la 7e15 Brie qui réveille son monde. Il faut partir, mais où ? “Je ne sais pas”, me dit-il, “il faut suivre”. C’est ce que je fais autant que je le peux mais la route est encore encombrée et c’est souvent que nous sommes coupés. J’ai la chance de voir le dernier tracteur prendre une route à gauche, je m’y engage aussi… désormais je suis seul sans savoir où je vais, je ne vois plus personne devant moi. Je double des colonnes d’artilleurs. Ils sont fatigués eux aussi et ne peuvent me renseigner.



Finalement je me trouve seul avec 3 tracteurs qui me suivent. J’arrête la colonne16 pour voir un peu où j’en suis. J’ai la chance de trouver D. dans le dernier tracteur. Il nous faut d’abord nous reposer. Nous allons à quelque 500 m et trouvons une borne : Grandpré17 3 km. Que faire ? Nous sommes seuls dans ce coin, un calme profond règne aux environs. Que c’est bon de se sentir ainsi après les dures journées précédents. Mais que faire, où aller ? Nous allons attendre encore un peu, peut-être d’autres voitures arriveront.



La colonne que nous avions doublée nous dépasse à nouveau. J’avais M. comme chauffeur, il est saoul… et dort derrière le tracteur.



J’apprends le détail de l’accident dont Débouis18 dans l’après-midi19. C’est en sautant du tracteur au cours d’une alerte qu’il s’est fait prendre par une voiture arrivant à très vive allure. Pris sur le côté il a fait quelques tours sur lui-même avant d’aller s’abattre dans le fossé. Le docteur qui l’a soigné rapidement ne croit pas à un accident grave. Heureusement.

17 MAI 1940 MATIN TOUJOURS AUX ENVIRONS DE GRANDPRE NE SAVENT PAS OU ALLER VOIENT DES OFFICIERS SORTIR D UNE FERME
De quelle ferme s'agit-il ? Mon père indique, sur son croquis “ferme de Beaurepaire” mais je n'ai trouvé aucune trace de cette ferme aux environsde Grandpré.


Nous attendons encore quelque temps, jouissant du calme et de la fraîcheur du matin20. Nous sommes prêts au départ lorsque enfin arrive une colonne de tracteurs : c’est la 9e Brie . Ils ne savent pas au juste où ils vont eux non plus. Je m’adresse au lieutenant-chef de colonne, lui explique ma situation, lui demandant l’autorisation de le suivre. Il me dit que pour l’instant il a l’ordre de se camoufler dans les environs. Je vais essayer moi aussi. Nous poussons un peu plus loin et21nous trouvons arrêtés près d’une grande ferme. Je ne comprends pas. Je trouve Thié22 dans son camion. Je lui demande des explications. D’un air confidentiel et affolé il me dit que nous nous sommes trompés, nous sommes peut-être prisonniers à cette heure, l’ennemi est à Grandpré”. Malgré moi je souris… la région est trop calme. Puis je vois sortir de la ferme des officiers supérieurs parlant à voix basse, la mine anxieuse. Nous devons faire demi tour. Y aurait-il du vrai dans tout cela ?



Je retrouve le Lt Duc, qui s’étant endormi, avait oublié de communiquer les ordres… mais heureux de retrouver là ses tracteurs.

17 MAI 1940 FILENT VERS VERDUN VIA ORFEUIL
C'est bien curieux comme trajet. Ils sont aux environs de Grandpré, ils filent vers Verdun, via Orfeuil.
Encore un peu d’attente et il est décidé que nous allons filer vers Verdun ou ses environs. Le jour est arrivé… Nous allons partir séparés, avec 1 km de séparation entre 2 véhicules. J’ai un itinéraire détaillé, c’est mieux.



Il fait une chaleur torride mais tout se passe très bien. Il passe bien quelques avions mais ce n’est pas pour nous.



Nous passons par Orfeuil. Nous traversons des villages et partout ce sont des militaires qui sortent des caves, des maisons. C’est écoeurant, mais je ne m’étends pas là-dessus. J’y reviendrai plus tard.



Rien à signaler pour cette journée23. Nous avons pu pour une fois manger tranquilles au bord d’une route dans un petit coin à l’ombre. Nous nous apercevons alors de notre24 aventure. La roulante25 est restée à Bulson et nous devons jusqu’à la fin manger à la 9è26 . Il en sera ainsi jusqu’à la fin d’ailleurs.

NUIT DU 17 AU 18 MAI ARRET A CORROY PUIS PENDANT LA NUIT DIRECTION VERDUN ET SOMMEDIEUE.

J’arrive dans un coin planté de pins. On m’arrête, c’est là que nous devons coucher. Nous sommes près de Corroy27. Avec mon tracteur j’arrive un des derniers.

DONC ILS ONT FAIT GRANDPRE ORFEUIL CORROY ET REPARTENT VERS VERDUN. C EST UN TRAJET TOUT A FAIT ETONNANT. EST CE CREDIBLE ?
NUIT DU 17 AU 18 MAI ARRET A CORROY ET DEPART POUR VERDUN


Nous nous retrouvons tous et après avoir mangé nous nous reposons en attendant la nuit. Hélas, nous n’en avons pas encore fini. A la nuit l’ordre arrive de partir plus loin. Où ? Mystère. Cette fois je demande à être relevé de mon tracteur. Je suis fatigué et puisqu’il n’y a pas de pièce je n’ai plus de raison de rester toujours sur ce mauvais engin. C’était d’ailleurs prévu. Je pars sur le grand camion tôlé.



Il me serait difficile de raconter ce trajet. J’ai dormi pendant presque tout la route jusqu’à Verdun. De là nous filons sans nous arrêter vers Dieue, Sommedieue et le bois du Rozelier28. Enfin un peu de repos.


La suite du texte indique qu'ils font des livraisons de munitions à partir de Sommedieue. J'aurai d'autres questions sur cette partie.


 

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