Je rassemble ici un certain nombre de questions que je me pose au cours de la relecture du document. Je vais donc à la pêche aux réponses.
Et je crois que j'en aurai encore, des questions...
APPARTEMENT OU CASERNE ?Mon père, alors au 185e RALT de Pont-du-Château, va partir en train, après la mobilisation. Il dit ceci :
"Le temps de Pont-du-Château s'achève". ...le 19 septembre je quitte l'appartement si aimablement offert par M. et Mme Charrier.
Pourquoi était-il dans un appartement et pas à la caserne ?DEPART EN TRAIN ET DEBARQUEMENT" 0 h 30 le train démarre. Je ne parlerai pas ici du trajet. Il fut ce que peut être un tel trajet. Où allions nous, personne n’en savait rien. Officiers, s.officiers étaient dans des wagons de voyageurs, les hommes dans les classiques huit chevaux - 40 hommes. Du temps de guerre. Les ordres arrivaient à certaines gares et nous expédiaient quelque 100 km plus loin. Cosne2, Auxerre, Troyes… Nous allons vers l’est. Personne ne réalise le danger qu’il aurait couru si l’aviation s’était mise de la partie. Panzani, encore lui, continue à faire de siennes, donnant des ordres ridicules tout en tremblant dans sa culotte. Minuit… nous voici arrivés. Nous sommes à Vienne-la-Ville. Il fait une nuit sombre, il faut débarquer. Manoeuvre facile avec un quai latéral. En demi-heure tout devrait être fini. Mais le capitaine est toujours là. Il ne connaît rien au matériel mais veut commander. Total : il faut trois fois plus de temps, on risque l’accident à chaque moment, les hommes fatigués s’énervent ou se cachent… la guerre s’annonce bien !"
Il s'agit du train qui mène le 185e de Clermont-Ferrand vers Vienne-la-Ville où ils "débarquent".
Est-ce que je peux en conclure que les pièces étaient également chargées dans le train et que, lorsque, par la suite il dit "Le tracteur avance lentement" je peux supposer que le tracteur tractait une pièce d'artillerie ?
DU TEMPS DE GUERRE
Il devait faire salle temps ce 20 septembre 1939.
NOUS ETIONS HABITUES A L ARTILLERIE"Neuvilly, aussi curieux que cela paraisse, sera pour nous la période d’instruction. La batterie se composait en effet de gens ignorant totalement le matériel. Le capitaine avait travaillé dans le 75. Les 2 lieutenants Couraud et Duc(dont je n’ai pas encore parlé ne les connaissant pas assez) l’ignoraient aussi. Parmi les s.off, seul le m.d.l chef, Heydet, venant de Belfort connaissait le 155 de Marine. Pougnard, déjà âgé, avait oublié, Nicolas, Deplagne et moi étions habitués à l’artillerie. Les autres, si ma mémoire est fidèle, faisaient partie de l’infanterie ou de tout autre service fort éloigné des canons. "
Ici il apprend à se servir du canon 155 "de Marine". Il dit "Nicolas, Deplagne et moi étions habitués à l'artillerie". Mais le canon, c'est de l'artillerie.
Alors à quoi était-il habitué ? Quelle avait été sa formation en artillerie ?
MANOEUVRES DE FORCE
"Jusqu'au 13 octobre.. nous allons nous initier un peu aux manoeuvres de force (le plus difficile) et au pointage (fort facile).
Qu'appelle-t-il "manoeuvres de force" ?
TRAVERSEE DE VERDUN"Le 19 octobre nous partons pour un nouveau cantonnement : Piennes1. L’itinéraire nous amène à contourner Verdun, la traversée de cette ville étant interdite aux convois militaires."
Pouquoi les convois militaires ne pouvaient-ils pas traverser Verdun ?
"NOS CAMIONS S ANNONCAIENT BONS, LA TRACTION NULLE" - CONTRADICTION ?
C'est contradictoire, il me semble. Si les camions étaient bons, ils devaient avoir une bonne traction, c'est-à-dire, je pense ne pas s'essoufler dans une côte ou quand ils sont chargés.
S'AGISSAIT IL D UN EXERCICE ? VOIR LA DERNIERE PHRASE."Le 16 au soir, je vais comme à l’ordinaire me coucher bien tranquillement chez mes hôtes. Toute la nuit passent des convois hippo. Il pleut à torrent. Le matin à 6 h j’entends Nicolas qui m’appelle. “Dépêche-toi mon vieux, nous sommes prêts à partir, on avait oublié de te prévenir.” Je me lève en un clin d’oeil et fais mes adieux à Mme Helck et prends mon linge tout mouillé (car elle l’avait mis à tremper la veille). Je trouve la batterie rassemblée, les lieutenants sont tout en fièvre. Qu’y a-t-il ? On parle d’envahissement possible du Luxembourg et nous en sommes tout près. Je dois partir en camion pour faire préparer l’emplacement de ma pièce3. Celle-ci viendra derrière avec le brigadier. Nous sommes vite rendus sur la route stratégique qui conduit à la ligne Maginot. C’est là que nous devons nous installer. C’est une route en lacet au milieu d’une forêt. Le choix de cet emplacement est difficile. Il est 10 h que rien n’est encore définitivement fixé. Enfin on se met d’accord etc… au travail.
Tout est prêt mais les pièces ne sont pas là. Elles vont si vite... La nuit est venue quand elles arrivent. L’ordre est donné d’attendre au lendemain pour mettre en batterie. Je m’installe avec ma pièce dans le tracteur pour essayer de dormir car je suis fatigué. A 11 h grand branlebas… il faut être prêt à tirer le lendemain à 8 h. Il est facile de deviner l’effervescence qui régna. Heydet doit en savoir quelque chose. Lui seul était suffisamment familiarisé avec le matériel pour faire cette mise en batterie7. Il s’y employa toute la nuit. Pour ma pièce, trois câbles furent cassés. Mais à 8 h j’aurais vraisemblablement pu tirer. Par contre la première pièce n’était pas encore en place.
Vous dire dans quel état nous étions tous à 8 h est inutile. Il fallait pourtant travailler, améliorer notre emplacement. L’ordre de tirer pouvait arriver d’un moment à l’autre. Les munitions arrivaient, il fallait les remuer. Quel travail, quelle journée !
Le régime continue donc toute la matinée dans l’attente d’événements nouveaux. Ceux-ci ne viennent évidement pas. Résultat : un exercice excellent en lui-même mais dont nous nous serions bien passés. D’autre part cela nous avait valu de quitter la ferme9, ce que nous regrettions beaucoup, nous y étions si bien…
Je suppose qu'il s'agit d'un exercice, et pas d'une fausse alerte. CORRECT ?
PROPRIETAIRE A L ARMEEMon père fait la liste des hommes de sa pièce et les décrit, puis, fait la même chose pour les s.officiers. L'un d'eux est décrit comme "propriétaire à l'armée".
Simon. C’est un “propriétaire à l’armée”avec sa dose de roublardise qui frise la bêtise. Bon type au fond mais qui a toujours peur d’être roulé ou de ne pas faire comme les autres. A conservé le type du vieux propriétaire avec avec ses qualités et ses défauts.
Que veut-dire mon père par cette expression , "propriétaire à l'armée".Merci pour l'aide que vous pourrez m'apporter sur l'un ou l'autre point.
b.