brehon a écrit:Bonjour,
geiss a écrit:J'ai appris que les malgré-nous morts aux combat ont pu bénéficier de la mention "Mort pour la France", pour Emile je ne sais pas où trouver cette information. J'ai fait une demande à la mairie de son lieu de naissance, j'attends la réponse.
Il faut consulter son
acte de décès, à l'état-civil de son dernier lieu de domicile. C'est le document qui fait foi pour la mention MPF. Dans le cas d'un disparu il s'agit d'un jugement déclaratif.
Tout à fait, d'accord avec ton propos
... mais dans le cas de l'Alsace-Moselle, c'est un tout petit peu plus compliqué. Déjà, pour une raison " bêtement" historique, qu'en est-il, dès lors, des autochtones enrôlés durant la Première Guerre Mondiale, dans l'Alte Armee du Kaiser, pour qui la mention" Mort pour la France" est inenvisageable. La réannexion de 40 avait, effectivement, duré dix fois moins longtemps, 4 ans au lieu de plus de quarante-huit, mais la situation était, strictement, la même. Après on peut discuter sur la teneur du régime, politiquement (en restant pudique), le III. Reich n'avait pas grand-chose à voir avec le II.Reich, mais les Alsaciens-Mosellans, en 14-18, étaient, eux-aussi, partir mourir sous les balles russes, à l'Est.
Sur le plan local, on créé, ainsi, artificiellement, deux catégories de combattants, ceux "morts pour la France" et les autres, sachant qu'on trouve, également, des alsaciens-lorrains , dans les FFL, qui avaient débarqués en Normandie ou en Provence, dont leurs morts sont d'office "...pour la France".
A mon avis, mais çà n'engage que moi, il n'y a pas de honte à avoir été tué sous un autre uniforme que le national, quand les circonstances l'ont imposé.
Je vais pousser le bouchon un peu plus loin, une part importante des alsaciens-lorrains de la classe 26 (20 ans en 1946) avait été, par le biais des vagues de mobilisation allemandes, versée d'office, fin 1943-début 44, dans les unités historiques de la Waffen-SS (LSSAH, DR, TK). la mention "Mort pour la France" risquerait de faire très mauvais genre sur les tombes de ceux de la DR tombés en Normandie.
Cette page d'histoire fait partie intégrante de la culture locale; ce n'est pas pour rien que le monument aux morts de Strasbourg représente une mère pleurant ses deux fils. Depuis la fin de la Seconde guerre Mondiale, la RFA, puis l'actuelle Bundesrepublik , a dépensé des petites fortunes pour indemniser, au mieux, les "Malgré-Nous" de toutes nationalités, qui avaient servi dans la Wehrmacht. Son association, chargée de la "mémoire", des cimetières et sites où reposent tous les soldats "allemands", abat un travail considérable - cf. la fiche postée par Roger (Roco) - pour en créer de nouveaux (cf. le projet Kursk) et entretenir ceux existants.
Je ne pense pas, qu'il soit du ressort des descendants de décider qui a été un "bon mort". Dans la famille alsacienne de ma première épouse, entre son père qui avait déposé les armes à Berchtesgaden, le 8 mai 1945, un oncle qui avait disparu sur le Front Est et un autre qui était rentré de Tambov, en 1947, c'était, déjà, assez compliqué! En plus, le meilleur ami de son père - copains comme cochons, avant & après-guerre - , lui, avait réussi à se barrer en Angleterre en 1940, combattu, entre autres, à Bir-Hakeim, en Italie, avant de remonter avec Delattre, vers l'Alsace!