Post Numéro: 64 de Loïc Charpentier 27 Fév 2024, 16:20
Il n'est pas question d'émettre le moindre jugement, mais, après la catastrophe militaire de Dien-Bien-Phu, les accords de Genève, l'été suivant, et l'évacuation générale des troupes françaises, l'US Army avait pris la relève. En gros, jusqu'au début des années 1960, çà s'était résumé à des envois de "conseillers militaires", expédiés pour encadrer l'armée sud-vietnamienne, pour atteindre un corps expéditionnaire de 200 000 hommes (coréens et australiens inclus!), dès la fin 1965, et disposer, en 1968, d'un effectif de plus de 500 000 hommes!
Durant, +/- 150 ans de présence, la France avait, certes, progressivement, influencé l'architecture locale (cf. le centre d'Hanoï), construit des infrastructures essentielles (routes, voies ferrées, ports) et plus moins bien géré les nombreux particularismes locaux, mais, en 1954-1955, la fin du colonialisme européen était, déjà, très largement programmé.
Le plus beau de l'histoire est que les Américains avaient été très loin de faire beaucoup mieux, sauf que l'importance de son contingent militaire avait "bouffé", au Sud-Vietnam, la culture locale "françouaise"! Saïgon, capitale méridionale - désormais baptisée Ho-Chi-Minh-Ville -, était devenue une "réplique" de la " mauvaise culture américaine". Déjà du temps de la présence française, c'était le règne du tripot et du boxon, mais ça ne s'était surement pas arrangé durant "l'occupation américaine". Dans les années 30, le nombre des maladies vénériennes y battait tous les records au sein de notre armée coloniale; durant "l'occupation américaine", elles n'avaient pas vraiment baissé, sauf que les progrès des antibiotiques avaient très sérieusement limité leurs conséquences! Pour des raisons économiques évidentes, la population citadine s'était mise à "baragouiner" plus ou moins bien en "ricain", abandonnant, ainsi, son ancienne culture francophone, réservée, elle-même, pour l'essentiel, à une petite élite.
Je suis très loin d'être un thuriféraire du régime communiste, mais il convient de reconnaitre que le régime du Sud-Vietnam, pendant la présence américaine, jusqu'en 1973, ou jusqu'en 1975, n'avait été que le "royaume" d'opportunistes, de profiteurs et prévaricateurs de tous acabits, au détriment de sa propre population. Je simplifie nécessairement, mais "l'explosion" rapide de l'armée sud-vietnamienne, en 1975, face à l'offensive nord-vietnamienne, tendrait à le confirmer!