Alfred a écrit:Non,certes pas,mais au moins,il existait un "plein emploi"...
Bien évidemment et c'est dans ce sens que j'ai fait référence aux trente glorieuses.
Du temps de ZOLA la grande majorité des Français n'avait pas accès à l'Histoire et encore moins à la culture.
Il fallait trimer dur pour subsister.
Mon papa né à la fin de la guerre, travaillait à 16 ans mais avait un minimum de connaissances historiques et géographiques acquises en primaire.
Mais ne nous leurrons pas. Il avait appris à réciter le roman national belge jalonné d'Ambiorix (notre Vercingétorix made in Tongres), de Godfroid de Bouillon, de duc d'Albe, de 1830 et de Roi chevalier.
Le minimum minimorum de l'époque mais qui lui avait donné un gout pour l'Histoire qu'il développera grâce à la télévision des années 70... notamment de feu "Les dossiers de l'écran" dont il était friand. Était enclanché le processus de "culture générale" évoqué plus haut, alimenté par la curiosité et l'ouverture au monde plus que par les savoirs scolaires (même si ces derniers sont les déclencheurs naturels du premier).
Dans la famille, il était la première génération qui avait "du temps à perdre" à se cultiver.
Quant à la Shoah (qui semble le référentiel absolu de nos médias franco-bleges actuels), nous nous l'étions prise en pleine tronche, en famille, devant la télé encore une fois, avec la série "Holocauste" ou "Au nom de tous les miens" (ou les deux !) diffusée(s) sur TF1 au milieu des années 80. Mais surtout avec le fondamental "Shoah" de LANZMANN dont je n'ai jeté les cassettes VHS il y a moins de dix ans.
Tout ça pour dire que "quand tout va bien à la maison" il est plus facile de s'intéresser à des "futilités" essentielles comme l'Histoire.
Que dire aujourd'hui quand les moyens commencent à manquer pour tout ?
Chômage, familles monoparentales (Sic!) où il est difficile de boucler les fins de mois, budgets de l'éducation régulièrement rabotés.
Si le sondage évoqué en début de fil est méthodologiquement correct, dans l'échantillon des 16-24 ne doit pas manquer une majorité d'ados dont le milieu de vie n'est guère favorable à l'Histoire et à la culture générale.
C'est triste !
Quant à la société, de société de production heureuse d'avoir survécu à la Seconde Guerre mondiale et désireuse de s'élever, elle est devenue une société de loisir consumériste.
Gagner à tout prix de l'argent pour aussitôt le dépenser à du superflu est la nouvelle religion à la mode, loin de la passion pour les savoirs.
En cela nos 16-24 ne sont pas coupables mais plutôt victimes.
Une analyse basée sur l'expérience personnelle et n'engage donc que moi.