pierma a écrit:J'aime ces rockers fondateurs du rock, comme Chuck Berry, Bill Haley, etc... Mais je pensais Jerry Lee Lewis décédé dans un accident d'avion qui a décimé le rock à ses débuts :
Le 3 février 1959, les rockeurs Buddy Holly, Ritchie Valens et The Big Bopper et leur pilote Roger Peterson meurent dans un accident d'avion près de Clear Lake dans l'Iowa, aux États-Unis, événement surnommé en 1971 The Day the Music Died (en français : « le jour où la musique est morte ») par l'auteur-compositeur Don McLean dans sa chanson American Pie.
Non! il avait, certes, "disparu" du paysage médiatique français, en 1962-1963, car, à l'époque, chez nous, c'était la grande époque de nos "Yéyés" nationaux, les "vieux rockers" américains étaient, déjà, tous, plus ou moins passés à la trappe, car la presse spécialisée a tendance, en France, à "classer" les chanteurs dans des catégories "immuables & restreintes". De surcroit, ces années -là, le magazine national "
Salut les Copains" faisait ses "choux gras" avec Johnny, Sylvie, Cloclo, Sheila, Franck Alamo, etc...
Elvis s'était un peu usé, chez nous, durant son service militaire - d'où un suivi bien particulier de Johnny durant son propre service militaire! -. Après,"The King" avait enchainé une carrière cinématographique plus ou moins réussie, puis son succès quotidien à Las Vegas avait été trop spécifiquement américain pour passionner la jeunesse française et assurer les ventes!
Entre temps, après l'engouement "rock", compliqué à danser, même s'il était beaucoup plus simple et moins "sportif" que le "vieux" boogie-wooggie, était arrivé le "Twist", qui n'exigeait pas de compétences chorégraphiques particulières
. En plus, il avait existé "deux courants", le twist "très prout-prout, Ma Chère" des jolies gonzesses dans les boites citadines à la mode et celui en usage dans les dancings de provinciaux ruraux ou les "chapiteaux", érigés sur les places des bourgs, qui étaient fréquentés le samedi soir et le dimanche après-midi, car, le dimanche soir, ledit chapiteau repliait "ses gaules".
Sous les chapiteaux ou dancings permanents, avec orchestre, chanteurs et chanteuses, siouplait!
- exemple, le Casino des Fleurs de Rochefort-sur-Mer -, il y avait, évidemment, les deux grandes "séquences" principales "twists" et slows", plus des "intermèdes" rocks, ainsi que les incontournables séries de Pasodobles, Chachachas, Tangos.... Dans le Casino des Fleurs de Rochefort, il existait, même, un relativement long tunnel qui prolongeait la piste sous l'étage de l'orchestre, où c'était l'embouteillage garanti durant les séries de slows!
... Rien de tel dans les boites réputées "à la mode"!
Mais revenons à Jerry Lee Lewis... il avait, alors, déjà, plus ou moins, basculé du "côté obscure" de la "zicmu" américaine! Notamment dans le country, mâtiné blues avec de nombreux "accents" boogie-wooggie, ne serait-ce que par son emploi du piano!
Or, à l'époque, en Europe occidentale, si le Country marchait très fort en Allemagne - c'est encore le cas! -, ne serait-ce que par le biais des troupes d'occupation US, il n'avait jamais pris en France... car, assez rapidement, les chanteurs noirs américains, par le biais, notamment de la célèbre boite de production Tamla Motown, étaient venus largement bouffer le marché du 45 tours - deux faces, deux chansons!
. En plus, ils excellaient dans les deux registres, le "twist", qui avait progressivement viré, au fil des années, vers le jerk, et, surtout, le slow-blues, idéal pour "draguer"!
La "culturation" musicale de l'époque était, en France, alors, très liée à la "génération boites de nuit et dancing". Désormais, la mémoire médiatico- historique française l'a, certes, oublié, mais les Johnny, Sylvie, Françoise, etc., peut-être, à l'exception de Cloclo, avait très sérieusement ramé pour ne pas se faire bouffer! Eddy Mitchell, ancien chanteur des "Chaussettes Noires" s'était, alors, cogné un long tunnel d'oubli et ne s'en était sorti que grâce à ses compétences!... quant à Dick Rivers, lui, il ne s'en était jamais remis!
En ce qui concerne Jerry Lee Lewis, il avait eu, en plus, l'audace d'épouser, en 1957, sa cousine, plus ou moins germaine, âgée de 13 ans! Ils étaient restés mariés 13 ans (1957-1970) et avaient eu trois enfants. Mais, comme il était très loin de ne boire que l'eau - il y avait toujours un verre de bourbon qui trainait sur le tableau de son piano! -, il s'était, alors, pris dans la tronche, avec élan, les sectes puritaines américaines!... D'autant que l'aspect "rocker" de sa musique et son comportement sur scène en avaient fait d'emblée un pestiféré aux yeux de ces sectes rigoristes. Elvis, lui-même, avait très sérieusement ramé pour parvenir à polir son image "américaine".
C'était une époque où, aux States, les pasteurs évangélistes, lors du sermon dominical, considéraient les "rockers" comme des "suppôts de Satan"! Ces "braves et honnêtes" citoyens se considéraient comme traumatisés par la "supposée" obscénité de leurs "gesticulations" scéniques, qui ne correspondait en rien à l'image lisse, par exemple, d'une célèbre chanteuse de country de l'époque, comme Tammy Winette. Wynette avait, certes, été une très réputée chanteuse à voix ayant interprété de nombreux succès, mais on était, alors, à des années-lumières d'une Dolly Parton ou d'une Linda Ronstadt, 15-20 ans plus tard! Ladite Wynette était coiffée d'une chevelure lourdement empesée par la laque et son jeu de scène, qui flirtouillait avec le "zéro absolu", se limitait à se tenir comme une potiche devant un micro! Ecoutez-là, mais évitez soigneusement de vous référer au moindre reportage cinématographique l'immortalisant sur scène!