Suite à la fourniture d'un document incontestable, Laurent W souhaite faire cette dernière mise au point qui clora définitivement ce fil qui du reste verrouillé : -----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Bonjour à tous,
Après quelques semaines d’attente, j’ai finalement reçu la réponse à la question de savoir si François Roumeur était ou non titulaire de la Médaille de la Résistance.
Le secrétaire de la Commission nationale de la Médaille de la Résistance française (CNMRF), organisme officiel qui est présidé par le délégué national de l’Ordre de la Libération, m’a confirmé par courriel que François Roumeur n’avait jamais été titulaire de cette médaille. Autrement dit, il ne pouvait aucunement prétendre au port de cette médaille.
Nous sommes donc bien en présence d’un « faux médaillé de la Résistance »…
Les cas de faux médaillés de la Résistance ne sont malheureusement pas si rares. Mon grand-père maternel aujourd’hui décédé, ancien Résistant (titulaire de la Croix du Combattant volontaire de la Résistance et de la Médaille des internés pour faits de Résistance) et membre du jury départemental du Concours national de la Résistance (CNRD) et de plusieurs associations d’Anciens combattants, m’a souvent raconté des histoires de ce genre. Généralement, c’était pendant les cérémonies patriotiques que les imposteurs étaient débusqués : des mythomanes, des individus frustrés en mal de reconnaissance, voire de simples déséquilibrés, se présentaient un beau matin avec sur la poitrine une belle Médaille de la Résistance, ou une belle Croix du Combattant volontaire de la Résistance, ou toute autre décoration usurpée. Heureusement à cette époque, les anciens et authentiques Résistants veillaient au grain… Mais aujourd’hui, avec la disparition des derniers authentiques Résistants et, d’autre part, à cause de l’ignorance des générations post-45 (qui ne comprennent rien au système d’attribution des décorations et qui se laissent donc facilement berner par les usurpateurs), les cas d’impostures se sont multipliés dans les années 90 et 2000.
Pour en revenir à « l’affaire Roumeur », nous sommes en présence d’un cas tout à fait hors normes. Contrairement aux habituelles affaires de faux médaillés où des individus s’auto-attribuent tranquillement chez eux de fausses décorations, François Roumeur a réussi, lui, à se faire remettre une FAUSSE médaille lors d’une VRAIE cérémonie officielle, médaille remise par des officiers généraux… Ce genre de situation est extrêmement rare (et pour ma part c’est la première fois que je suis confronté à ce type d’affaire). Selon mes informations, la Commission nationale de la Médaille de la Résistance (CNMRF) ne souhaite pas en rester là et poursuit actuellement son enquête pour comprendre et élucider le tour de passe-passe qui a permis une telle remise de médaille.
Pour conclure, il faut toujours se méfier ! Surtout par les temps qui courent. Quand vous êtes face au cas d’une personne décorée pour faits de résistance, il faut toujours VERIFIER. Pour cela, c’est très simple :
- Pour la Médaille de la Résistance (décernée à environ 65 000 personnes) : consultez la base officielle des Médaillés pour voir si le nom que vous cherchez y figure bien. Lien :
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/medailles- Pour la Croix du Combattant volontaire de la Résistance (CCVR décernée à plus de 265 000 personnes) : consultez la base des dossiers administratifs pour faits de Résistance. Lien :
https://www.memoiredeshommes.sga.defens ... esistants/
Attention ! Dans la base précédemment mentionnée, le fait qu’un nom y apparaisse ne signifie pas forcément que la personne a le droit de porter la CCVR. En effet, cette base comporte pas moins de 610 000 noms mais, parmi eux, seulement 265 000 ont été effectivement décorés de la CCVR. Les autres, à savoir près de 350 000 noms, sont des individus qui ont déposé après 1945 un dossier d’homologation de faits de Résistance mais qui ont été retoqués car leurs actions de Résistance ont été jugées trop peu importantes ou inexistantes par la Commission chargée de statuer. Seules ont le droit de porter la CCVR les 265 000 personnes qui ont reçu l’une des cinq homologations suivantes : « Résistance intérieure française » (RIF), « Forces françaises combattantes » (FFC), Forces françaises de l’intérieur (FFI), « Déportés ou internés de la Résistance » (DIR), « Forces française libres » (FFL). Ces cinq homologations son cumulables. Par exemple, l’un de mes grands-oncles paternels était à la fois FFC car il était membre d’un réseau de renseignement dès septembre 1940, DIR car les Allemands l’ont interné pendant 9 mois en prison, et FFL car son réseau de renseignement dépendait du BCRA gaulliste de Londres.
Une personne qui ne figure pas dans la base, ou qui figure dans la base mais sans posséder l’une au moins des cinq homologations, n’a AUCUNEMENT LE DROIT de porter la CCVR (et encore moins la Médaille de la Résistance) !
Bien à vous.
"Dans les situations critiques, quand on parle avec un calibre bien en pogne, personne ne conteste plus. Y'a des statistiques là-dessus." (Jean Gabin) Mélodie en sous sol