IL Y A 200 ANS, LA MORT D'UN GEANT

Bonsoir,

Pour rester dans mon principal domaine de compétences, je rappellerais que nous devons aussi à Napoléon l'organisation des troupes en armées / corps d'armée / divisions, vision moderne (voire révolutionnaire) reprise par quasiment toutes les armées modernes de l'époque.

C'est aussi lui qui instaura l'arme du train et lui attribua d'importants moyens afin de ravitailler les armées, tout comme il organisa au mieux les services sanitaires au sein des troupes et sur les arrières.

Dans l'armée française en tout cas, à ma connaissance. Le Royal Waggon Train est au moins contemporain il me semble.

L'organisation divisionnaire n'est pas antérieure par exemple ? La guerre de 7 ans, il me semble. Et durant la période révolutionnaire (mon attrait pour l'époque est liée aux "Canaris" de Namur ), n'est-ce pas Lazare Carnot qui l'instaure ?
De même, n'est-ce pas le Général Moreau qui instaure le corps en 1800 ?

Je chipote, mais bon, à tout attribuer à Napoléon, je pense que l'on perd les particularités de l'Histoire qui en font sa richesse. Il a bien sûr eu d'autres mérites.

[Dog Red]

La question qui me semble véritablement intéressante est "dans quel but est-il commémoré ?", et "qu'est-ce qui est commémoré ?"

Bonne question.

Excuse mois Claude si je la triture un peu en postulant que jusqu'à ma génération au moins (je suis né en 1970), "l'empereur" semble sous-entendre instinctivement "Napoléon" !?
Toute la journée à la radio et à la tv j'entends bien "l'empereur" sans que les commentateurs se sentent nécessairement obligés de dire "l'empereur Napoléon".
(pour mes deux ados... ..."l'empereur" c'est instinctivement... ..."Palpatine" ).

Dès lors, et pour répondre à ta question, ce qui est commémoré, n'est-ce pas cette impression relativement indélébile laissée par Napoléon en France comme en Belgique (francophone) ?
Une sorte d'évidence qui ne pose pas question ??

Effectivement, j'aurais pu élaborer : "quel aspect choisit-on de commémorer ?" (ou de laisser sous silence), ce qui rejoint la question du but.


peut-être un ouvrage à lire ?

Napoléon
Héros - Imperator - Mécène

9782080250032.jpg (81.88 Kio) Vu 493 fois

(...)
Comment se faire un nom ? Comment entrer dans l’Histoire ? Comment créer un passé à partir du présent pour fonder l’avenir? Avant tout connu comme héros guerrier ou dirigeant autocrate d’une France nouvelle, l’homme de culture que fut également Napoléon a été oublié. D’emblée, il s’ emploie pourtant à façonner son image, à mettre son règne en scène et à contrôler les multiples représentations que donnent de lui les artistes. Des attributs de puissance à l’architecture en passant par les beaux-arts, ce que célèbre Napoléon est en harmonie avec sa politique et offre l’image d’un homme supérieur qui réconcilie entre eux les Français. Le créateur du Premier Empire pouvait-il faire moins que les imperators romains ? La littérature ne demeure pas en reste. Bonaparte encourage l’éclosion d’un nouveau classicisme et instaure une fantastique remise de prix décennaux. L’historienne Annie Jourdan explore ici les multiples facettes de la politique culturelle de Napoléon Ier et leurs conséquences sur le mythe toujours vivace de celui qui fut aux yeux de ses contemporains « l’homme le plus extraordinaire des temps modernes ».
https://editions.flammarion.com/napoleon/9782080250032

[Dog Red]

Je chipote, mais bon, à tout attribuer à Napoléon, je pense que l'on perd les particularités de l'Histoire qui en font sa richesse. Il a bien sûr eu d'autres mérites.

Tel un grand chef, Napoléon n'a-t-il pas sublimé les ingrédients ?
La rapidité avec laquelle il manoeuvre ses corps d'armées à travers l'Europe sont une des caractéristiques de son génie militaire.

Le concept de la division, en tant que structure militaire, était, déjà, dans l'air, en 1774. A l'époque, la règle se limitait à la brigade, composée de deux régiments, à deux bataillons, chacun, le bataillon étant, alors, considéré comme la véritable unité tactique. Le concept de la division semblait, alors, poser problème - probablement pour une histoire de communications hiérarchiques sur le terrain -.

Deux pages extraites d'un bouquin bien foutu, Organisation & Tactique des Trois Armes - Infanterie- IIème Fascicule - L'infanterie au XVIIIème siècle, rédigé par le capitaine d'Infanterie Bacquet (Section Historique de l'Etat-Major de l'Armée) et publié en 1907 (le triptyque roupille dans les rayons numérisés de la BNF-Gallica! )

[NIALA]

Comme tous les grands hommes Napoleon, avait de grandes qualités et de grands défauts, c'est ce qui fait que tous les êtres supérieurs, ont autant d'admirateurs que de détracteurs, ils ne laissent personnes indifférents.

Alain

[Dog Red]

Le concept de la division, en tant que structure militaire, était, déjà, dans l'air, en 1774. A l'époque, la règle se limitait à la brigade, composée de deux régiments, à deux bataillons, chacun, le bataillon étant, alors, considéré comme la véritable unité tactique.

"Le dieu de la guerre est toujours du côté des gros bataillons" disait d'ailleurs... Napoléon !

[alfa1965]

On parle souvent de la Garde, de la cavalerie mais une grande oubliée est l’artillerie où il avait fait ses armes. Lors du siège de Toulon, une batterie sur les hauteurs de la Seyne s’appelait la’’batterie des hommes sans peur’’.

[Dog Red]

Tu as raison de le rappeler Alex.
On a tendance à oublier la "grande batterie", cette capacité à concentrer les feux selon les circonstances.

Sans viser qui que soit, les analyses supposées modernes de l'action de Napoléon Ier, sur les plans politiques, administratifs, "raciaux", etc. me fatiguent grave.

Tout ce qui le concerne remonte à plus de deux siècles et il me parait, dès lors, nécessaire d'absolument les observer au travers de la loupe de l'époque et non sur la base de ce qui existe actuellement!

On en fait, par exemple, de nos jours, des caisses, à propos de sa remise en vigueur de l'esclavage, dans nos colonies; sauf que la situation était partie en saucisse, avec, dans les Antilles, après la décision révolutionnaire, notamment à Saint-Domingue, les planteurs qui s'y étaient retrouvés, du jour au lendemain, sans main d’œuvre et, vu la situation internationale qui régnait, un marché de la canne à sucre à destination de la Métropole qui était devenu miséreux, car lesdits planteurs étaient, eux-mêmes, coincés pour embaucher et payer la "nouvelle" main d’œuvre, vu la situation économique régnante!

Ce n'est pas pour rien qu'on doit, alors, à Napoléon Bonaparte, la mise en place de la culture de betteraves sucrières! On a, ainsi, érigé en héros, Toussaint Louverture, fondateur de la République d'Haïti, sauf qu'il n'y a jamais vraiment, lui et ses successeurs, proscrit l'esclavage, car vu le monumental boxon qui y avait régné pendant de nombreuses années, les planteurs blancs s'étaient tous cassés et, par le fait, il n'y avait plus d'esclavage!

Napoléon Ier avait, d'ailleurs, battu sa coulpe, à ce sujet, lors de son ultime séjour à Saint-Hélène. A l'époque de sa décision, il était mariée à Joséphine de Beauharnais, elle-même, d'origine créole, qui recevait, régulièrement de sa parenté martiniquaise, des courriers alarmants sur la situation sociale et économique de l'ile.

En parlant "d'esclavagisme", un certain Abraham Lincoln, désormais érigé en statue de la liberté et de la démocratie des Etats-Unis, possédait, lui-même, des esclaves sur ses propriétés! Amen!

Derrière tout çà, on trouve, aussi, plus de 20 ans de propagande intensive anti-révolution française, puis, plus simplement, fixée sur le seul personnage de Bonaparte, menée - fort efficacement, il faut l'admettre! - par l'Angleterre; au point que l'image, que la propagande anglaise avait, alors, construite de "Bony le Sanguinaire", continue, de nos jours, à avoir crédit!

Allez, en Italie du Nord, Piémont, Emilie Romagne, et, bizarrement, vous allez trouver de très nombreuses personnes, qui, spontanément, vont vous tresser des couronnes de lauriers à propos des "bienfaits" apportés par cet "infâme dictateur sanguinaire" et vous énumérez longuement ses apports décisifs et utiles, toujours en vigueur, dans le Droit italien ou bien visibles quotidiennement, tel que le corps des Carabinieri, l'équivalent de notre gendarmerie départementale!