Bonjour les amis
Il y a plusieurs approches des enjeux stratégiques.
Pour nous, c'est par les réalités du terrain !
Plus précisémment par ce que je pratique depuis bientôt un demi-siècle,
les routes internationales.
D'abord en TIR du Moyen-Orient à l'Union Soviétique,
puis en famille avec nos 3 enfants dans 32 pays.
Et depuis 2010 en couple, sur 4 continents.
Ancien routier international, je voulais me rendre compte en situation
du projet chinois de relier l'Europe par les Nouvelles Routes de la Soie.
J'ai profité d'un voyage vers l'Ouzbékistan pour organiser cette reconstitution.
En octobre 2018, le dernier tronçon routier Europe-Chine était inauguré au Kazakhstan en présence des autorités chinoises.
Une autoroute flambant neuve relie maintenant Almaty au poste-frontière chinois de Khorgos.
Jusqu’en Europe, plus de routes en terre, le parcours est désormais entièrement asphalté.
UN CAS RÉEL
La plus grande usine du groupe PSA, celle de Mulhouse, a installé ses sous-traitants à proximité immédiate des chaînes d’assemblage.
Quand un équipementier a besoin sans délai d’une série de pièces moulées fabriquées en Chine, il se fait livrer en container par la route.
En moyenne, deux semaines depuis la frontière chinoise de Khorgos, soit 10 jours de route et 4 jours en douane, contre 5 à 6 semaines par shipping.
C’est exactement ce que nous avons fait, 10 jours de Mulhouse à la frontière chinoise.
Sauf le dixième jour, où pratiquement arrivés, nous nous sommes dirigés vers notre destination finale, l’Ouzbékistan.
Voici un petit résumé en quelques photos de notre parcours effectué début avril 2019.
Sans artifice, il rend compte des conditions réelles rencontrées.
LES 10 ÉTAPES
JOUR 1
Première semaine d’avril, départ le matin de chez PSA à Mulhouse.
Traversée de l’Allemagne et nuit glaciale à la frontière polonaise.
JOUR 2
Journée sur les autoroutes polonaises.
Pour la nuit, on s’arrête dans un petit motel à la frontière lituanienne.
JOUR 3
Traversée tranquille des pays baltes.
Nuit à Zilupe, à quelques minutes de la frontière russe.
Le matin, l’intérieur du pare-brise était couvert de givre !
JOUR 4
La journée la plus importante pour le planning.
6 heures 30, on se présente en douane. Cette année, nous passons en 2 heures.
Peu de circulation sur la M9, pas de verglas, nous sommes sur le ring sud de Moscou l’après-midi.
En fin de journée, nous retrouvons notre bivouac habituel à Kolomna.
JOUR 5
Longue journée de route sur la M5.
Les températures sont négatives mais heureusement, il n’y a plus de neige sur la route.
Nous passons la nuit dans un petit motel bien chauffé, 100 km avant Syzran.
JOUR 6
En matinée, toujours de la neige sur le bord des routes mais par chance, pas de verglas.
Nous contournons Samara et nous présentons au poste-frontière kazakh l’après-midi.
Passage en 2 heures, puis nous prenons l’assurance pour le fourgon.
Nuit glaciale dans un quartier tranquille d’Ouralsk.
JOUR 7
Les conditions de route deviennent très difficiles.
Moins 6 degrés et vent glacial des steppes du Nord Kazakhstan.
Heureusement, jusqu’à Atqöbe, la chaussée est sèche.
Mais ensuite les parties enneigées se succèdent.
Nous passons la nuit dans un TIR PARK avec les routiers kirghizes.
Dîner avec eux autour de délicieux chachliks.
JOUR 8
La journée la plus difficile, avec neige, glace et brouillard entre Karabulak et Aralsk.
Sans équipements spéciaux, ce fut très risqué.
Un Scania tadjik est sorti de la route et un Actros kazakh s’est mis en portefeuille devant nous.
En 4X2, nous avons eu beaucoup de chance de passer les parties recouvertes de neige glacée.
Nous ne faisons qu’une rapide visite d’Aralsk puisque la mer n’est visible
qu’après 40 km de pistes impraticables avec notre petit fourgon.
Mais l'ampleur de la catastrophe écologique est partout visible,
générant une atmosphère étrange, entre abandon et désolation.
Nous reprenons ensuite la route pour une nuit à l’entrée du Cosmodrome de Baïkonour.
Sans autorisation, il est impossible de pénétrer dans cette enclave russe.
Pour dîner, on se réchauffe avec des pirojkis accompagnés de pivo kazakh !
JOUR 9
A Turkestan, nous retrouvons enfin des températures positives et visitons le très beau mausolée.
L’après-midi, nous contournons Chimkent.
Nous sommes exactement à 985 km de la frontière chinoise lorsque nous prenons la direction de Tachkent.
JOUR 10
C’eut été la journée la plus facile si la veille nous n’étions pas entrés en Ouzbékistan.
Après le contournement d’Almaty, il ne restait que trois heures par la toute nouvelle autoroute pour atteindre la frontière chinoise.
Et découvrir qu’à Khorgos, les installations sont d’ores et déjà prêtes à traiter 3000 poids lourds par jour !!!
Mais pour Sylvie, il est temps de quitter l’enfer des routiers internationaux pour découvrir les joyaux de la Route de la Soie historique.
Et pour moi, de m’initier aux coutumes locales ……
La suite ?
Compte-rendu intégral ici : SILKROAD
Comme je le répète à tous les jeunes qui nous suivent depuis des années,
le voyage in real life, c'est pas comme derrière son PC
Amicalement
Bernard