L'occupation de l'Allemagne par la France est t'elle justifiée?

Bonjour,

Pour Marseilles (et Toulon), ce sont de telles actions, brillantes, qui forcèrent le respect du commandement américain et sont parmi les éléments qui amenèrent à respecter DE LATTRE et la 1e Armée française.
Et c'est bien mérité !

Je pense que ce respect avait été acquis avant, en Italie. Ce n'était pas De Lattre qui commandait alors mais c'était les mêmes troupes.

C'est, aussi, à prendre en compte! Brehon a raison.

[Dog Red]

Bonsoir,

Je pense que ce respect avait été acquis avant, en Italie. Ce n'était pas De Lattre qui commandait alors mais c'était les mêmes troupes.

Je ne connais pas la campagne d'Italie mais la libération rapide de Marseille et Toulon va en imposer à TRUSCOTT et PATCH qui vont reconsidérer leur appréciation erronée de la valeur des troupes françaises.

TRUSCOTT et PATCH qui vont reconsidérer leur appréciation erronée de la valeur des troupes françaises.

Durs à la détente les Américains. Truscott était pourtant censé savoir ce que le CEF avait accompli en Italie. Et Patch n'avait donc pas été mis au parfum par Clark?

[Dog Red]

A lire la biographie de PATCH ou à l'aune des relations pas évidentes entre TRUSCOTT et DE LATTRE, la réponse à ta double question est non.

Elle deviendra progressivement oui sur le champ de bataille, principalement dans les chefs de PATCH puis de DEVERS.

[dynamo]

A mon humble avis, tout le monde s'en foutait de le défaite de 40, de la collaboration et des combats de l'armée française.
Les négociateurs à Yalta et autres ne voyaient que l'apport de la France après conflit pour son territoire et les bataillons qu'elle pourrait fournir après guerre.

Je rebondis avec du retard sur ce sujet intéressant qui a fait et fera probablement encore l'objet d’innombrables débats.

A lire les commentaires fort riches en enseignement des contributeurs sur ce sujet, je ne relève nulle part l'essentiel de la conférence de Yalta : ils n'étaient que trois.... et seulement trois.
Quelle que soit la valeur des combattants français en Provence, en Afrique ou ailleurs, je ne partage pas l'avis que ce fut le motif pour lui offrir un morceau de l'Allemagne.
D'autres pays dont le gouvernement était exilé en méritait probablement tout autant.

Quoi qu'on veuille, la France faisait partie des perdants et seuls les trois vrais vainqueurs étaient réunis autour d'une table pour partager le ''gâteau''.
Partager est même inapproprié pour cette conférence de Yalta qui ne ne fut qu'une nouvelle ''fanfaronnade'' de Staline, alors au sommet de sa gloire et qui avait exigé la présence d'un président américain mourant et de Churchill, sur ses terres et dans son fief géorgien, pour simplement acquiescer les vastes conquêtes en Europe déjà acquises de fait. L'Armée rouge avait déjà, dés cette époque très largement envahi les frontières de l'Allemagne et était presque aux portes de Berlin.

Et si la France put obtenir un morceau d'occupation de l'Allemagne ce n'est probablement pas avec le soutien de l'oncle Jo qui, a raison, ne voulait pas lâcher un iota de ses territoires allemands conquis au prix de lourdes pertes et pour lequel la France Libre était plus qu'insignifiante.
De même que Roosevelt, avec qui De Gaulle entretenait habituellement de fortes dissensions à la limite de la rupture.

Ce fut finalement Churchill qui, voulant probablement "rendre à la France sa grandeur perdue" concéda "gracieusement" à la France une partie des territoires qui lui étaient initialement dévolus.
Allez donc savoir ce qui a poussé ce généreux Churchill à se comporter en philanthrope à l'égard de la France en lui offrant un morceau de l'Allemagne...

Généralement, dans les négociations de vainqueurs, on vend, on achète, on troque... Mais c'est toujours du gagnant gagnant.

Les autres se contentent habituellement des quelques miettes.

[Dog Red]

Les Américains rentrés chez eux, l'Angleterre avait besoin, traditionnellement, d'un allié continental face à la nouvelle puissance continentale dominante, l'URSS.

Seule la France avait le potentiel. CHURCHILL a donc remis la France en selle. En homme pragmatique.

tout à fait!
sinon ce serait oublier un peu vite que la France était une puissance militaire sur laquelle il fallait compter et par ailleurs prêter bien des élans de générosité à Perfide Albion qui a la même époque finit d'évincer la France de Syrie et Liban confirmant ce que bien des Français pensaient déjà en 1941

tandis que la Grande Bretagne, puissance amoindrie, n'était guère un garant crédible pour faire face à l'avenir, à l'Union Soviétique et l'Allemagne, son tropisme c'est le large ou jouer les uns contre les autres sur le Continent avec la politique du balancier et d'éviter de s'exposer au maximum seule, en reconvoquant la France dans le jeu elle ne fait que répéter une politique depuis longtemps établie, quatre ou cinq siècles de relations avec les britanniques en témoignent pour le meilleur et le pire

Les Américains rentrés chez eux, l'Angleterre avait besoin, traditionnellement, d'un allié continental face à la nouvelle puissance continentale dominante, l'URSS.

Seule la France avait le potentiel. CHURCHILL a donc remis la France en selle. En homme pragmatique.

Je pense que Churchill était le seul à voir assez loin pour repérer que l'adversaire futur ne serait pas l'Allemagne (ce qui restait LA préoccupation pour beaucoup) mais l'URSS.

De plus il voyait d'un oeil inquiet les théories que lui exposait Roosevelt sur l'avenir ("Je pense de plus en plus que la paix du monde devra être assurée désormais par les QUATRE grandes puissances - USA, Angleterre, URSS, Chine, pour lui - tandis que les autres pays ne devraient pas être autorisés à posséder rien de plus dangereux que des fusils") et en mesurait le danger, sans le contredire ouvertement.

Si les Américains persistaient dans ce rêve d'une ONU toute puissante et pacifique, il devenait indispensable de faire entrer la France dans la combinaison.

Heureusement pour tout le monde (pour le monde, plutôt) le président américain suivant allait se montrer progressivement d'une autre trempe.

Bonsoir,

Sujet fort intéressant !

Quelques réflexions :

1/ La nécessité de reconstruire une Europe occidentale puissante face au bloc de l'Est ne pouvais se faire sans la France.

2/ L'éventuelle conquête de l'Europe occidentale par les troupes russes imposait de donner un secteur d'occupation de l'Allemagne aux Français sous peine de les voir hésiter à entrer dans une position neutre pour préserver leur territoire national. Or, dans le cas contraire, l'invasion de la RFA aurait pu se faire sans combattre l'armée française. N'oublions pas qu'il y avait des communistes dans le gouvernement français d'après-guerre, le "parti" était incontournable en France à cette époque.

3/ Les USA avaient besoin des ports français et de leurs bases installées en France pour pouvoir assurer la logistique de leurs troupes en cas de conflit Est/Ouest. Une zone française d'occupation de l'Allemagne pouvait être une compensation, tout en économisant des troupes pour occuper l'Allemagne, et donc pour garnir une éventuelle ligne de front.

4/ (déjà abordé plus haut, me semble t-il) Au 8 mai 1945 les troupes françaises avaient conquis et occupaient de fait une large portion de l'Allemagne correspondant en partie à sa future zone d'occupation. Ordonner aux Français de rentrer chez eux ne pouvait que provoquer des tentions entre la France et les anglo-saxons, les Français ayant "quand même" perdu entre 30 et 40 000 hommes entre 1942 et 1945, sans compter les blessés.

5/ Les troupes françaises occupant l'Allemagne étaient faciles à entretenir pour les USA car elle étaient dotées du même matériel que l'US Army. En d'autres termes et en simplifiant, elles pouvaient être considérées comme des unités US supplémentaires en cas de conflit contre les Russes. N'oublions pas que les effectifs de l'armée française de 1945 comptaient "quand même" un peu plus de 600 000 hommes et ne pouvaient que croitre en cas de nécessité.

Voili, voila...