Captain_history a écrit:Prosper Vandenbroucke a écrit:Tout les tirailleurs qu'ils soient Sénégalais, Marocains, Algériens, tous méritaient le respect.
c'est pour ça que je me renseigne,
c'est bizarre, je pourrais citer à la pelle des exemple de grand "héro" allemand, espagnol, français, britannique , américain de la guerre, mais j'ai rien trouver pour les troupes coloniales
, ce qui est dommage, les troupes coloniales ont été essentiel aux victoires françaises
C'était, aussi, notamment, en 14-18, une question de proportion entre troupes "indigènes" et "métropolitaines" - en plus, on constate, souvent, un mélange, par ignorance, entre troupes coloniales "métropolitaines" - issues, généralement, des anciennes Artillerie & Infanterie de la Marine, précédemment, placées sous l'autorité du Ministère de la Marine et des Colonies, avant d'être transférées au Ministère de la Guerre (Armée de Terre) - et troupes indigènes.
Si on fait exception du contexte météorologique continental, hormis les goumiers marocains, recrutés, eux, en 1939-1942, dans les tribus de l'Atlas, le tirailleur sénégalais avec les températures négatives , le gel, la neige et le reste, çà faisait deux !
D'ailleurs, en 14-18, on lui avait, spécialement, attribué la "petite laine" des Chasseurs Alpins. Pour mémoire, les travailleurs chinois, non combattants, mais affectés aux travaux du Génie, à l'arrière du front, avaient, eux-aussi, payé un très lourd tribut à notre "Météo" métropolitaine. Curieusement, mais il s'agit là d'un tout autre sujet, les périodes de grands conflits correspondent, souvent, à des épiphénomènes climatiques.
Bref, revenons à nos moutons ! Un, au sein des troupes indigènes, les rares promotions aux grades d'officiers ne dépassaient guère celui de capitaine, officier subalterne, et l'encadrement était très majoritairement assumé par des sous-officiers et officiers d'origine métropolitaine. Si on jette un coup d'oeil, en 14-18, sur les citations à l'ordre de l'Armée et les attributions de Croix de Guerre, le "pinpin" de base récompensé, qu'il ait été métropolitain ou indigène, était relativement rare ; avec une particularité bien française, "l'avarice" naturelle et historique, depuis la fin du Premier Empire, de l'Armée Française, à distribuer les "médailles en chocolat", contrairement, par exemple, à l'armée allemande, qui, elle, avait institué plusieurs classes hiérarchiques dans l'attribution de l
'Eisenkreuz ( Croix de Fer), avec, notamment, des critères beaucoup plus simples pour se voir attribuer la Croix de seconde classe et, même, celle de 1ère Classe... après, c'est plus compliqué, car il fallait appartenir, au préalable, au corps des officiers, d'où, des promotions dans l'urgenc! (!), et, pour parer le "coup", la création d'ordres "décoratifs" intermédiaires.
En France, jusqu'à peu, il n'a existé que la Croix de Guerre, instituée, seulement, en 1914-18, et uniquement pour faits de guerre - avec comme subtilité post-45, sa version TOE! -, la Médaille Militaire (une unique classe), attribuée aux sous-officiers et, à dater de 1918, très exceptionnellement, à des généraux ... et la décoration "suprême" - Vive l'Empereur-, la Légion d'Honneur!
Ce n'est pas pour rien, car Bonaparte avait, lui-même, décrété, que les officiers, quelque soit leur grade et non décorés de la Légion d'Honneur - il ne faut pas, non plus, mourir idiot! - devait, d'abord, saluer un soldat (très rare!), un caporal, un sous-officier ou un officier subalterne à qui, elle avait été attribuée (pour faits exceptionnels en temps de guerre!).
De mon temps, dans la Marine, on avait ainsi créé le grade de quartier-maitre du Cadre Spécial, pour éviter, notamment, que les récipiendaires de la Légion d'Honneur, durant la période 1940-1962, ne campent en pompon, col bleu et pantalon à pont, avec le ruban rouge, dans les locaux de l'Equipage! A noter que j'ai connu, dans cette "catégorie", des personnes qu'on pourrait, sans problème, qualifier "d'indigènes", auxquels leur "culturation" scolaire ne permettait pas de prétendre à intégrer -,pour faire simple - les "écoles de grade" de la Marine Nationale, mais çà ne minimisait en rien l'acte d'héroïsme dont il avait fait preuve.
Dans un genre très similaire, Jean-Bedel Bokassa avait été l'exemple parfait de la "promotion au feu", au sein de l'Armée Française, mais il n'avait pas été le seul dans ce cas.
Après la Guerre de 14-18, celle de 39-45 et nos interventions militaires, classées TOE, la totalité de nos "héros" indigènes survivants étaient rentrés "au Pays", où certains d'entre eux avaient accédé à des fonctions politiques (très) importantes, avant ou après l'Indépendance, mais, où, la plupart s'était contentée du titre de chef de village, avec une retraite militaire de m..., établie sur la base du franc CFA, mais, là, l'Armée n'y est strictement, pour rien!
Contrairement à ce que souhaitent nous raconter certains courants tendancieux et orientés "politiquement", le combattant indigène français n'avait pas été traité comme une simple "chair à canon" sans importance - si les Allemands pétaient de trouille, en 1940, à leur sujet, c'est justement que, en 14-18, leur valeur militaire , au combat, leur avait, très sérieusement, foutu la trouille -. C'est, là, que je ne suis pas du tout d'accord, avec l'analyse de JD, car il n'y avait pas eu plus (voire , même, beaucoup moins) d'exactions menées sur les populations civiles, notamment les femmes, par nos troupes indigènes, que par l'US Army! ... Sauf que, à partir de l'automne 1944, un, l'armée française avait bénéficié des premières classes d'incorporation, après la Libération, deux, les troupes indigènes étaient au charbon, pour certaines, depuis 1941, trois, la météo de l'hiver 1944, dans la zone des combats, le Nord-Est de la France, puis, le sud de l'Allemagne, n'était pas franchement compatible avec leur engagement.
Depuis lors, certains historiens ont, de nos jours, baptisé la période fin 1944-1945, comme la "décolonisation" ou le "blanchiment" volontaire de l'armée française... pour qu'elle puisse se donner une "image propre", y compris en se fondant sur une interprétation, totalement, erronée des documents officiels militaires y afférant - l'Armée n'ayant jamais eu le sens de la formulation!
-. Ce que vient, au passage, contredire l'engagement de certaines d'entre elles, en Indochine !
Depuis l'engagement des "Turcos", le 6 août 1870, sous le commandement de Mac-Mahon, le courage et la qualité militaire des troupes indigènes n'avaient, jamais, été sérieusement remises en question, dans l'Armée Française.