Venant des Black Blocks, tout est à craindre. Ils sont capables des pires conneries.
Le mouvement des Gilets Jaunes est un rassemblement, au départ, de gens très à l'écart des partis et des syndicats, ennemis de tout "système" et très méfiants du risque de récupération.
Le point positif est la découverte d'une solidarité, et d'une force du collectif, chez des gens de longue date à l'écart de tout et souvent très précaires. (Avec une chance que ça les ramène vers des structures plus cadrées ?) En revanche, ça conduit aussi, depuis le début à une chose très inquiétante : l'absence de "construction" de ce mouvement. Alors que la moindre grève de lycéens réussit en trois semaines maximum à créer une coordination nationale avec des porte-parole et un cahier de revendications, les Gilets Jaunes se sont révélés incapables de le faire, et plus grave, ils n'ont jamais réussi, malgré quelques tentatives, à créer un service d'ordre.
Alors que les manifestations "institutionnelles" sont toujours fortement encadrées (on peut citer le service d'ordre de la CGT, mais il y en a d'autres) celles des GJ sont en roue libre, "open bar" pour les extrémistes, et donc avec de la casse et des dégradations à chaque épisode. A chaque fois on a droit à ce scénario lamentable de la violence des Blacks Blocks. (Et ceux ci sont assez aguerris et astucieux pour éviter les arrestations, c'est une plaie constante.)
la seule bonne nouvelle, inattendue : les casseurs des cités restent chez eux. Une chance ! Il est vrai qu'ils savent que les forces de l'ordre ne leur feraient pas de cadeaux - ce n'est pas le grand amour

- et donc qu'ils risqueraient gros, en tabassages et condamnations pénales, à venir fracturer des boutiques. (ça s'est produit au début, mais ils ont stoppé assez rapidement : je pense que l'addition a été lourde pour une majorité d'entre eux.)
Le criminologue Alain Bauer prévient que chaque mouvement de contestation de grande ampleur est suivi par une génération nouvelle de radicalisés, qui restent durablement dans la violence, voire, plus rarement, les actions armées. Mai 68 - en France - a su échapper à une postérité criminelle (on sait pourquoi et comment, mais je ne développe pas) en revanche je pense que les Gilets Jaunes, après la fin du mouvement, verront effectivement ce phénomène, et avec une certaine ampleur. C'est déplorable, mais c'est prévisible.