Quartier Général du Führer
6 février 1945
Après cinquante-quatre mois d'une lutte gigantesque, menée de part et d'autre avec un acharnement sans précédent, le peuple allemand se retrouve seul devant la coalition qui prétend l'anéantir.
Partout la guerre fait rage à nos frontières. Elle se rapproche de plus en plus. L'adversaire a rassemblé toutes ses forces en vue de l'assaut final. Il n'est pas question de nous vaincre, il s'agit de nous écraser. Il s'agit de détruire notre Reich, d'effacer notre Weltanschauung*, d'asservir le peuple allemand - pour le punir de sa foi nationale-socialiste. Nous en sommes au dernier quart d'heure.
La situation est grave, très grave. Elle semble désespérée. Nous pourrions céder à la fatigue, à l'épuisement, nous laisser aller au découragement et jusqu'à perdre la notion des faiblesses de nos ennemis. Ces faiblesses existent pourtant. Nous avons en face de nous une coalition disparate, rassemblée par la haine et la jalousie, cimentée par la peur panique qu'inspire à ces enjuivés la doctrine nationale-socialiste. Notre chance, à nous, en face de ce magma informe, c'est de ne dépendre que de nous-mêmes. C'est d'opposer à cet assemblage hétéroclite un grand corps exsangue mais homogène, animé par un courage qu'aucune adversité ne réussira à entamer. Un peuple qui résiste comme résiste le peuple allemand ne saurait se consumer dans un tel brasier. Il s'y forge au contraire une âme plus inébranlable, plus intrépide que jamais. Quels que puissent être, au cours des jours qui viennent, nos revers, le peuple allemand y puisera de nouvelles forces, et quoi qu'il puisse advenir de l'immédiat il connaîtra des lendemains glorieux.
La volonté d'extermination qui entraîne ces chiens à la curée commande notre réponse, nous indique clairement la voie à suivre, la seule voie qui nous reste. Nous devons continuer la lutte avec la rage du désespoir, sans regarder derrière nous, faire toujours face à l'adversaire, et défendre pas à pas le sol de la patrie. Aussi longtemps qu'on lutte l'espoir subsiste, et cela nous interdit donc de penser que les jeux soient faits d'avance. Jamais les jeux ne sont faits d'avance. Et si, malgré tout, le destin voulait que nous fussions une fois de plus, au cours de l'histoire, écrasés par des forces supérieures aux nôtres, que ce soit la tête haute et dans le sentiment que l'honneur du peuple allemand est demeuré sans tache. Un combat désespéré comporte éternellement une valeur d'exemple. Qu'on se souvienne de Léonidas et de ses trois cents Spartiates ! De toute façon, il n'est pas dans notre style de nous faire égorger comme des moutons. L'on nous exterminera peut-être, mais sans nous conduire à l'abattoir !
Non, il n'y a jamais de situations désespérées. Combien de fois, dans l'histoire du peuple allemand, des retournements imprévus se sont produits ! Frédéric II se trouva acculé, pendant la guerre de Sept Ans, aux pires extrémités. Dans le courant de l'hiver 1762, il avait décidé que si aucun changement ne se produisait avant tel jour fixé par lui il se donnerait la mort par le poison. Or quelques jours avant ce terme, la Tsarine meurt inopinément, et la situation se renverse miraculeusement. Comme le grand Frédéric, nous avons affaire à une coalition. Or une coalition ne constitue pas une réalité stable. Une coalition n'existe que par la volonté de quelques hommes. Qu'un Churchill disparaisse tout à coup, et tout peut changer ! L'élite anglaise prendrait peut-être conscience de l'abîme qui s'ouvre devant elle, elle pourrait avoir un sursaut. Ces Anglais pour lesquels, indirectement, nous avons lutté, et qui seraient les bénéficiaires de notre victoire...
Nous pouvons encore arracher la victoire au sprint. Puisse le temps de cette performance nous être accordé !
* Vision, conception du monde
6 février 1945
Après cinquante-quatre mois d'une lutte gigantesque, menée de part et d'autre avec un acharnement sans précédent, le peuple allemand se retrouve seul devant la coalition qui prétend l'anéantir.
Partout la guerre fait rage à nos frontières. Elle se rapproche de plus en plus. L'adversaire a rassemblé toutes ses forces en vue de l'assaut final. Il n'est pas question de nous vaincre, il s'agit de nous écraser. Il s'agit de détruire notre Reich, d'effacer notre Weltanschauung*, d'asservir le peuple allemand - pour le punir de sa foi nationale-socialiste. Nous en sommes au dernier quart d'heure.
La situation est grave, très grave. Elle semble désespérée. Nous pourrions céder à la fatigue, à l'épuisement, nous laisser aller au découragement et jusqu'à perdre la notion des faiblesses de nos ennemis. Ces faiblesses existent pourtant. Nous avons en face de nous une coalition disparate, rassemblée par la haine et la jalousie, cimentée par la peur panique qu'inspire à ces enjuivés la doctrine nationale-socialiste. Notre chance, à nous, en face de ce magma informe, c'est de ne dépendre que de nous-mêmes. C'est d'opposer à cet assemblage hétéroclite un grand corps exsangue mais homogène, animé par un courage qu'aucune adversité ne réussira à entamer. Un peuple qui résiste comme résiste le peuple allemand ne saurait se consumer dans un tel brasier. Il s'y forge au contraire une âme plus inébranlable, plus intrépide que jamais. Quels que puissent être, au cours des jours qui viennent, nos revers, le peuple allemand y puisera de nouvelles forces, et quoi qu'il puisse advenir de l'immédiat il connaîtra des lendemains glorieux.
La volonté d'extermination qui entraîne ces chiens à la curée commande notre réponse, nous indique clairement la voie à suivre, la seule voie qui nous reste. Nous devons continuer la lutte avec la rage du désespoir, sans regarder derrière nous, faire toujours face à l'adversaire, et défendre pas à pas le sol de la patrie. Aussi longtemps qu'on lutte l'espoir subsiste, et cela nous interdit donc de penser que les jeux soient faits d'avance. Jamais les jeux ne sont faits d'avance. Et si, malgré tout, le destin voulait que nous fussions une fois de plus, au cours de l'histoire, écrasés par des forces supérieures aux nôtres, que ce soit la tête haute et dans le sentiment que l'honneur du peuple allemand est demeuré sans tache. Un combat désespéré comporte éternellement une valeur d'exemple. Qu'on se souvienne de Léonidas et de ses trois cents Spartiates ! De toute façon, il n'est pas dans notre style de nous faire égorger comme des moutons. L'on nous exterminera peut-être, mais sans nous conduire à l'abattoir !
Non, il n'y a jamais de situations désespérées. Combien de fois, dans l'histoire du peuple allemand, des retournements imprévus se sont produits ! Frédéric II se trouva acculé, pendant la guerre de Sept Ans, aux pires extrémités. Dans le courant de l'hiver 1762, il avait décidé que si aucun changement ne se produisait avant tel jour fixé par lui il se donnerait la mort par le poison. Or quelques jours avant ce terme, la Tsarine meurt inopinément, et la situation se renverse miraculeusement. Comme le grand Frédéric, nous avons affaire à une coalition. Or une coalition ne constitue pas une réalité stable. Une coalition n'existe que par la volonté de quelques hommes. Qu'un Churchill disparaisse tout à coup, et tout peut changer ! L'élite anglaise prendrait peut-être conscience de l'abîme qui s'ouvre devant elle, elle pourrait avoir un sursaut. Ces Anglais pour lesquels, indirectement, nous avons lutté, et qui seraient les bénéficiaires de notre victoire...
Nous pouvons encore arracher la victoire au sprint. Puisse le temps de cette performance nous être accordé !
* Vision, conception du monde
Manifestement Hitler est lucide sur la situation désespérée de l’Allemagne en ce mois de février 1945 mais il croie encore à un possible renversement si la coalition venait à éclater.