Loïc Charpentier a écrit:Bonjour,
- la France est, alors, majoritairement, rurale -
C'est le genre de situation qui écrase, naturellement, toute intention de se rebiffer. Globalement, les entrées financières sont chiches ou entièrement bouffées, en ville, par le prix du marché noir. Pour exercer son métier, il faut montrer patte blanche. Après avoir fait la queue pour une malheureuse baguette de mauvaise qualité, s'empresser de rentrer, à pieds ou à vélo, avant le couvre-feu, vérifier si les cartons, sur les fenêtres ne laissent pas passer la lumière, et, pour conclure, bouffer du rutabaga, qu'il faut faire cuire des heures pour qu'il soit mangeable - ce qui implique des consommations de gaz, de charbon ou d'électricité! -.
Oui, mais il y a les communiqués de la "France Libre" sur Radio Londres! Déjà, il fallait posséder un poste de radio digne de ce nom et une arrivée de courant - à la campagne, ils en étaient, encore, à la lampe à pétrole! -. La réception était, le plus souvent, merdique, brouillée :
L'arrivée "providentielle" du Sauveur de Verdun, le "bon peuple" n'en avait , strictement, rien à secouer. On lui aurait collé le Négus ou l'Empereur du Mexique, à la place, c'était du kif-kif bourricot! C'est du pur pipeau politicard et tout le monde sait que, de toute façon, le gouvernement est à la botte de l'Occupant. Alors, il peut pondre publier toutes les lois qu'il veut, sauf si elles pénalisent le quotidien, déjà, très compliqué, tout le monde ou presque s'en bat les flancs. Depuis lors, on a reproché au peuple français d'être resté passif, c'est facile à dire, depuis son fauteuil, avec Bobonne ou la cuisinière en train de mijoter un frichti sympa, beaucoup moins, devant ses trois rondelles de saucisson "maigre" et sa portion de rutabaga (oui, je sais, j'insiste!
)... alors, même, que notre sacro-saint pinard, réquisitionné par l'Occupant, se faisait rare!
La situation évoluera au prorata du moindre aise de l'occupant dans ses bottes, largement aidée dans sa répression, après 1942, par la mise en place de la Milice. Les maquis se feront plus nombreux, tout en restant, opérationnellement, relativement discrêts jusqu'au Débarquement. Le pouvoir en place empilera, sur la fin de sa vie, les lois répressives. Mais, grosso merdo, la masse du peuple français, donc, la "France", n'a rien à voir la-dedans.
Pour toutes ces raisons et bien d'autres, je ne ne me permettrais pas de juger de mes "Anciens".