LES LEÇONS OUBLIÉES des années 1930

[frontovik 14]

Bonjour à tous,


La situation ne me semble pas correspondre à celle que nous connaissons actuellement en France sur tous les points évoqués. On fait souvent le parallèle entre problèmes économiques (chômage, désertification industrielle...) et monté de l'extrême droite. Pour autant ces mêmes partis sont majoritaires dans plusieurs pays européens du Nord qui ne connaissent pas la crise, loin de là: Danemark, Suède...Alors, que conclure ?
Cordialement
Patrick

Je plussoie, d'autant que le populisme se développe dans des pays où le chomage est très faible, le niveau de vie très élevé, et la désindustrialisation de même. En fait ces pays n'étaient pas les plus industrialisés. Exemples le Danemark, la Suisse, l'Autriche, la Suède, la Finlande.
En terme de désindustrialisation, nos économies et nos sociétés ne font que suivre un processus classique et normal. Nous sommes entrés dans une économie et une société POST-industrielles, et ce processus est irréversible, comme le déversement de la population active du secteur primaire, agriculture et mines, vers les secteurs secondaire et tertiaire au cours des XIXe et XXe s. Aujourd'hui elle se déverse vers le secteur tertiaire. D'ailleurs la classe ouvrière industrielle a quasiment disparu, mais remplacée par une autre, au sein des services: caissières, manutentionnaires, personnel de nettoyage, aides à la personne...
Le souci dans nos pays c'est que la population n'a pas été préparée à cette transition, ni formée correctement. La mobilité géographique non plus n'a pas été encouragée et tout un tas de gens restent sans emploi faute de vouloir quitter leur village ou ville ou canton pour occuper un emploi ailleurs. Il faut préparer la population à cela. Les migrants intérieurs sont en général les plus dynamiques, et les autres restent là. Malheureusement.

Je plussoie, d'autant que le populisme se développe dans des pays où le chomage est très faible, le niveau de vie très élevé, et la désindustrialisation de même. En fait ces pays n'étaient pas les plus industrialisés. Exemples le Danemark, la Suisse, l'Autriche, la Suède, la Finlande.
En terme de désindustrialisation, nos économies et nos sociétés ne font que suivre un processus classique et normal. Nous sommes entrés dans une économie et une société POST-industrielles, et ce processus est irréversible, comme le déversement de la population active du secteur primaire, agriculture et mines, vers les secteurs secondaire et tertiaire au cours des XIXe et XXe s. Aujourd'hui elle se déverse vers le secteur tertiaire. D'ailleurs la classe ouvrière industrielle a quasiment disparu, mais remplacée par une autre, au sein des services: caissières, manutentionnaires, personnel de nettoyage, aides à la personne...
Le souci dans nos pays c'est que la population n'a pas été préparée à cette transition, ni formée correctement. La mobilité géographique non plus n'a pas été encouragée et tout un tas de gens restent sans emploi faute de vouloir quitter leur village ou ville ou canton pour occuper un emploi ailleurs. Il faut préparer la population à cela. Les migrants intérieurs sont en général les plus dynamiques, et les autres restent là. Malheureusement.

Avis totalement partagé, notre pays n'a pas été préparé à ce changement, un immobilisme de la pensée de croire que tout est immuable, une désespérance a croire que le monde d'hier peut revenir...

Rien n'est irréversible. La désindustrialisation est voulue par les multinationales qui cherchent des bassins d'emplois avec une main d'oeuvre à faible coût. Tout en s'affranchissant des règles posées en Europe pour préserver l'environnement. Quant à la mobilité géographique, c'est une foutaise pour asservir et déraciner les prolétaires. Fronto, complice des multinationales ? On aurait tout vu : ce serait conforme aux nouvelles orientations du parti soi-disant socialiste...

[Dog Red]

Je crois que Patrick et fronto mettent en évidence une raison du succès des partis à tendances nationalistes en Europe occidentale.

La fragilisation des populations des anciens bassins industriels face à la disparition de leur culture : le travail, c'est l'usine. les craintes des populations des régions plus riches qui ont plus ou moins réussi la transition du teritiaire au secondaire de perdre de leur pouvoir d'achat "au profit" des populations fragilisées. L'angoisse du chômage pour ceux que la concurrence internationale pourrait faire fermer leur boite.

Nos partis traditionnels, de gauche ou de droite, n'ont guère apporté de réponses crédibles à ces changements complexes.

On comprend aisément que les populations fragilisées se jettent dans les bras de partis revendiquant détenir les solutions. Des solutions qui plus est paraissant de bon sens et donc aisément compréhensibles par tous.

...Quant à la mobilité géographique, c'est une foutaise pour asservir et déraciner les prolétaires.

La franchement, je ne vois pas en quoi...

[Dog Red]

Rien n'est irréversible.

En principe. Et je l'appelle de mes voeux.

Mais encore faut-il en avoir les moyens.

L'état est endetté. Les matières premières les moins coûteuses ont été épuisées. Les sociétés qui disposent des plus grands capitaux investissent où main d'oeuvre et matières premières sont bon marché (plus en Europe).

La réindustralisation en Europe doit être inventée. Elle débute en bien des régions mais le processus est lent et n'épongera pas le chômage à court terme.

Je crois que Patrick et fronto mettent en évidence une raison du succès des partis à tendances nationalistes en Europe occidentale.

La fragilisation des populations des anciens bassins industriels face à la disparition de leur culture : le travail, c'est l'usine. les craintes des populations des régions plus riches qui ont plus ou moins réussi la transition du teritiaire au secondaire de perdre de leur pouvoir d'achat "au profit" des populations fragilisées. L'angoisse du chômage pour ceux que la concurrence internationale pourrait faire fermer leur boite.

Nos partis traditionnels, de gauche ou de droite, n'ont guère apporté de réponses crédibles à ces changements complexes.

On comprend aisément que les populations fragilisées se jettent dans les bras de partis revendiquant détenir les solutions. Des solutions qui plus est paraissant de bon sens et donc aisément compréhensibles par tous.

Encore tout a fait d'accord. Mais avant tout cela, il y a un mode de pensée inadapté. Celui de croire, ou de faire croire, que le travail est unique, que vous rentrez quelque part pour y rester toute votre vie, et que votre vie est liée à ce travail et uniquement à lui, et que c'est par lui que tous nos maux disparaitront.
C'est ce qui explique, en partie, la faiblesse des évolutions professionnelles et de la mobilité. Les CV de candidats qui fourmillent d'emplois, de projets, d'orientation sont souvent considérés comme instables, comme si l'immobilisme était un gage de sécurité...

Quand on passe son temps à déménager, on ne peut pas correctement prendre possession de son environnement. Demandez aux enfants de fonctionnaires et de militaires... Cela participe de la rupture des liens familiaux et associatifs... Les multinationales veulent des nomades, taillables et corvéables à merci ! ça ne vous rappelle rien ?

[Dog Red]

Le monde a changé et c'est très déstabilisant.

Les partis populistes comme le FN sont généralement conservateurs, ce qui rassure tous ceux en perte de repères.
Si ça marchait du temps de nos grands-parents, ça doit forcément marcher aujourd'hui.

Mais je doute que cela soit si simple.

EDIT : +1 avec la remarque de BRH sur la main d'oeuvre façonnable à l'envie. C'est un extrême qu'il faut refuser.

Quand on passe son temps à déménager, on ne peut pas correctement prendre possession de son environnement. Demandez aux enfants de fonctionnaires et de militaires... Cela participe de la rupture des liens familiaux et associatifs... Les multinationales veulent des nomades, taillables et corvéables à merci ! ça ne vous rappelle rien ?

Je suis d'accord avec vous, mais il y a une grande différence entre déménager tout le temps et déménager...