Dans le tout nouveau dictionnaire historique de l’histoire suisse, si l’on cherche sous « Réduit » on a droit à ceci
http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F8696.phpAvec la conclusion :
…En revanche, dans le cadre des discussions sur le rôle de l'armée durant la Deuxième Guerre mondiale, des voix critiques mirent l'accent sur les liens politiques, économiques et financiers de la Suisse avec les belligérants et n'accordèrent plus qu'une signification secondaire au réduit.
Cet article a été rédigé par le colonel Hans Senn
Cette conclusion en forme d’analyse je l’ai également trouvée lors d’une visite d’un musée traitant de la mobilisation dans le Chablais suisse ainsi qu’à la visite du fort de Cindey à St Maurice avec des Belges. Chaque fois, la visite se conclue, comme une leçon apprise par cœur : «
on sait aujourd’hui que c’est grâce au commerce avec l’Allemagne que la Suisse a été épargnée »Mais sacrebleu quand aura-t-on alors, de la part des historiens, une analyse complète de ce qui est actuellement un postulat, quand est-ce que l’on nous montrera pourquoi ce qui aurait fonctionné avec la Suisse ne l’a pas été avec d’autres pays ? Ou alors est-ce que les historiens s’imaginent qu’il n’y eut aucun autre commerce allemand avec d’autres pays que la Suisse ?
De plus je n’ai jamais vraiment lu un témoignage allemand allant dans ce sens.
En fait il s’agit surtout de sous-entendu y compris dans cette discussion à la page 9 Octave indique :
3) La réponse de la "non-invasion de la Suisse" est à chercher du côté allemand et pas du côté suisse.Franchement on se doute bien que ce n’est pas la Suisse qui allait décider si elle allait ou non être envahie et d’autre part alors, Octave, vous pourriez en dire plus du côté allemand ?
Dans la même discussion je suis parfaitement d’accord sur la question de l’or. On a beaucoup dit à ce sujet. Pour rappel l’or a servi à l’Allemagne d’acquérir des CHF pour payer les matières premières espagnoles et portugaises. L’opération aurait tout aussi pu avoir lieu dans un processus différend, à savoir payement des Espagnols en or et échange or-CHF entre ces deux pays et la Suisse, pourquoi pas ? Une chose est sûre ni l’Espagne ni le Portugal n’allaient renoncer à vendre leurs métaux à l’Allemagne.
Quoi qu’il en soit la Suisse ne pouvait se passer d’or si elle voulait maintenir la valeur de sa monnaie, les Alliés en étaient parfaitement conscients et en profitaient aussi. Dire que ces deux pays avaient des scrupules à acquérir de l'or "sale" est contredit par le fait que l'or portugais ainsi acquis, traînait dans les coffres suisses...
On peut voir dans les crédits de clearing (env. 1 milliard de CHF) accordés à l’Allemagne durant la guerre une collaboration et donc une aide volontaire au nazisme, mais on peut aussi y voir que sans ces crédits l’Allemagne n’aurait eu strictement aucune raison de nous livrer les matières essentielles dont le charbon, l’essence et métaux. Donc cela me paraît évident que l’Allemagne n’avait aucune raison « humanitaire ou de sensiblerie » à nous livrer ces matières. D'autre part sans livraison essentielles pas de fabrication d'armes.
En point 4
L'armée suisse n'était pas prête à défendre son territoire (des troupes suisses se sont retrouvées à défendre la frontière sur le Rhin avec de la munition qui n'était pas adaptée à leur fusil!)J’ai déjà démontré que la question de la munition était fausse et j’aimerais toujours connaître la source de cette information. Excusez, mais faire croire que les forteresses alpines (le Réduit) pouvaient être prises facilement relève du fantasme. Cela il faudrait aussi en discuter puisque aucune preuve n’est possible. Seulement la désagréable impression qui règne actuellement en Suisse à propos de la SGm c’est que l’on a, à force d’interviewer en boucle toujours les mêmes personnes, entre autres Ziegler, sans débats, réussi à faire passer le message de l’utilité de l’armée uniquement comme un jeu théâtral, un mythe quoi.
Or, si, comme le répète François Delpla, Hitler était le maître absolu, on aimerait alors lire quelque part une déclaration de sa part confirmant son entente parfaite avec la Suisse et donc sa décision formelle de ne jamais l’attaquer. Cela je ne l’ai jamais lu, nulle part, et c’est bien plutôt le contraire que j’ai lu.