Tomcat a écrit:La doctrine soviétique pour percer c'est artillerie puis infanterie avec chars et canons automoteurs en même temps pour appuyer.
Les mines sont enlevés au préalable par le génie.
Une fois la percée réalisée, les armées de char exploite la percée en profondeur laissant l'infanterie et blindés finir le travail.
Les russes utilisent en priorité les canons automoteurs SU-122 et SU-85, ainsi que des T34 (ils en ont tellement) pour percer avec l'infanterie et les chars pour l'exploitation.
Les russes ont suffisamment de moyens pour utiliser les blindés dans les deux phases sans entamer leurs armées de char.
D'ailleurs à partir de fin 44, c'est l'infanterie qui commence à manquer d'où une utilisation de plus en plus importante des chars pour compenser y compris en combats urbains...
L'Armée Rouge, en juillet 1944, c'était, entre autres, 502 divisions de fusiliers piétons ou motorisés, 150 Tank Brigades, 44 Brigades Mécanisées, 110 régiments "indépendants" de chars, 207 régiments de canons d'assaut, 26 divisions d'artillerie - les Allemands n'en avaient qu'une seule, la 18. Art.Div., que, à l'été 1944, ils étaient en train de dissoudre! -, 73 brigades et 135 régiments d'artillerie "indépendants"... bref, une paille! Même si la composante "fantassins" de la division d'infanterie soviétique, à l'été 1944, variait entre 5237 et 7 189 hommes, çà faisait, quand même, du monde... 502 x "6000"(quote moyenne) = 3 012 000 hommes! ... Les anciens de la Heer en avaient gardé un douloureux souvenir.
De nos jours, les moyens "humains" de l'armée russe n'ont plus rien à voir avec ces chiffres, ne serait-ce que par le fait, que la Fédération de Russie ne pèse plus que 174 millions d'habitants; en théorie, comme çà fait quatre fois plus que la seule Ukraine, elle serait en mesure d'aligner plus d'hommes, sauf que la Russie actuelle rencontre, strictement, les mêmes problèmes, que les autres nations européennes, pour le recrutement des troupes.
L'engagé volontaire se fait rare, les soldes étant des plus tristounettes et le statut de "pinpin de base" et, même, de sous-officier, très peu valorisant, à l'exception des zones "rurales profondes", où les "bienfaits" de la civilisation moderne sont, contrairement aux zones urbaines denses, encore très limités, certes, ce n'est pas pour autant qu'on s'y habille, encore, de peau de bêtes et qu'on allume le feu en frottant deux silex, mais bon, au-delà de l'Oural, çà n'a plus grand-chose à voir avec ce que, dans le temps, on qualifiait la Russie d'Europe, celle à l'ouest de l'Oural. Comparaison n'est pas raison, mais l'Espagne et l'Italie avaient, elles-mêmes, connu, il n'y a pas si longtemps, une différence très notable entre leurs régions septentrionales industrielles "riches" et celles, méridionales, agricoles pauvres" - les subsides de l'UE sont pour beaucoup dans leur "rééquilibrage" national -. Accessoirement, leurs dimensions territoriales n'ont, strictement, rien à voir avec l'immensité de la Russie Orientale.
Celà dit, en se penchant un "chouïa" sur les appels annuels réguliers à l'engagement volontaire - 10 000 postes à pouvoir, par ci, 15 000, par là -, effectués, en France, à grand coups de publicité, ce qui, à la louche, représente, à chaque fois, plus de 10% des effectifs en service à devoir renouveler. Les nécessaires contraintes de la vie militaire - y compris en l'absence de tout conflit ouvert - rebutent souvent très vite l'engagé, notamment, quand il s'est mis en tête de vouloir "constituer" un foyer. Ce, d'autant plus, que le "pantouflage" n'est, désormais, plus de mise et que, depuis, au moins, trois décennies, l'Armée française se débarrasse vite fait des "incompétents" et des "tièdes", dès la fin de leur premier contrat. De mon temps, en annonçant, six mois avant l'échéance, qu'on ne souhaitait plus rempiler, c'était le strict contraire, car, dès lors, on en prenait plein la tronche! Je suis très bien placé pour en parler!
Le service militaire est, certes, toujours, obligatoire en Russie, mais sa durée n'est que douze mois (deux appels annuels) et il ne faut pas être grand devin pour deviner l'enthousiasme qui envahit le conscrit; il suffit de nous rappeler celui qui "régnait" chez nos propres appelés dans les années 80-90 et, même, bien avant!
C'est là, aussi, qu'il y a une très grande différence "mentale" entre le pinpin ukrainien, chez qui, depuis 2014, on a soigneusement insufflé "l'esprit patriotique", et son pendant russe, lui, engagé, dans ce qui, au départ, devait se dérouler comme une "promenade de santé", mais qui a très vite viré à un affrontement très coûteux, en vies humaines. Il était, plus ou moins, sensé, être accueilli "avec des fleurs" et, au final, il s'est fait tirer comme un lapin, y compris par des "civils" armés.