Bonjour,
Ma contribution est la suivante.
Je pense qu'il convient d'abord de bien définir de quoi je veux parler et pour cela je vais prendre deux définitions simples pour le préciser : dans le mot "légitimité" il y a d'une part ce qui est conforme à la Loi et d'autre part ce qui est conforme à la Justice et même plus précisément l'éthique et la morale.
Je vais d'emblée faire l'impasse sur tout ce qui ressort du domaine de la Loi, de la Légalité.
Je me limite à l'éthique et la perception morale qu'on pouvait avoir du gouvernement de Vichy.
Et pourtant ma réponse va vous décevoir car elle va certainement en laisser plusieurs sur leur faim car n'ayant pas vécu cette période je ne me sens pas vraiment en mesure d'avoir un avis tranché et je ne peux que faire connaître ce que ma famille en pensait.
Il y avait deux camps différents.
Ma grand-mère maternelle épouse de Gendarme en poste dans l'Eure et Loir était "vichyste" car le Maréchal avait mis un terme à une guerre qu'elle ne souhaitait pas.
Mon grand-père maternel, Gendarme décédé en service commandé pendant la guerre était fidèle au gouvernement et obéissait à ses chefs.
Mon grand-père paternel, Gendarme également, a servi de "courrier" pour la Résistance et désobéissait donc au gouvernement de Vichy.
Mon père a pris part à la Résistance et a participé à la Libération de Chartres il était opposé au gouvernement de Vichy.
J'ai la faiblesse de croire que cette situation de "partage" entre deux camps et deux conceptions de la légitimité n'était pas l'apanage de ma famille mais que dans de nombreuses familles françaises la même chose se produisait.
Cela n'avait d'ailleurs pas vraiment d'importance.
Dans l'immense majorité des cas les gens se contentaient d'essayer de vivre le mieux possible et de traverser cette période avec le moins de trouble possible.
Seuls ceux qui s'engageaient véritablement dans l'action au profit d'un "camp" ou de l'autre avaient trouvé une réponse à la "légitimité" du gouvernement. Mais aujourd'hui il est un peu tard pour leur demander leur point de vue.
Pour ma part je choisirai toujours le camp de la grandeur de la France et de la défense du "Peuple Français" et j'ai toujours été heureux de ne pas avoir eu à faire un choix comme mon père (WW2 et Indochine) ou mon oncle (Algérie).
En OPEX c'est clairement plus facile.
Je partais avec des hommes et ma préoccupation c'était de tous les ramener à la maison en fin de mission, il n'y avait pas de place pour des états d'âme.