Loïc Charpentier a écrit:Dans un passé très récent - officiellement, c'est, toujours, la règle en vigueur -, il fallait tirer à, minimum , 12 000 exemplaires (par magazine) pour pouvoir être distribué, en France (!) par Presstalis (ex-NMPP).
En ce qui concerne les abonnements (par magazine), un millier constitue un matelas des plus confortables. Sachant que la rentabilité minimale se situe, selon le coût de revient du magazine, entre 3000 et 4000 exemplaires vendus, juste pour couvrir l'ensemble des frais de production, comment fait-on, dès lors, pour générer le profit nécessaire afin de faire perdurer l'entreprise ?
Vu leur coût, deux loupés successifs - y compris à rentabilité minimale, couvrant les frais de production - peuvent, sans problème, entrainer sa déconfiture financière.
A rajouter, au passage, la crise du cash-flow ( disponibilité immédiate en liquidités), générée par le gel des sommes versées par avance à Presstalis, disposition particulière qui n'existe pas pour la commercialisation des romans et bouquins!
Certes, c'est vrai, l'étape de la Relecture, en a pris un coup, ces dernières années, déjà, techniquement, par la difficulté à recruter du personnel permanent qualifié, mais, aussi, financièrement, quand, par ces temps de crise de la profession, une économie de 25 000/30 000 euros annuels brut (valeur patronat) peut sauver les fesses de l'entreprise ! Du coup, les auteurs d'articles ou de bouquins se démerdavent pour essayer de rendre une copie la plus propre possible... sauf qu'il peut y avoir, parfois, des erreurs de typo, chez l'imprimeur, et, là, vu le circuit, elles ne sont plus rattrapables!chez Caraktère ils ont manifestement quelqu'un qui sait faire des titres.
Non, çà nous prend, parfois, c'est vrai, un peu de temps, mais nous les concoctons chacun dans notre coin et, de temps en temps (très rarement), un collègue nous en soumet, éventuellement, un autre.et une iconographie très inégale.
L'iconographie est un poste coûteux. Soit l'éditeur a investi beaucoup de "bouzoufs" durant les décennies passées, pour se constituer un stock de clichés en haute définition, de bonne qualité et, si possible, inédits ou, à minima, pas trop galvaudés, soit il faut se rabattre sur des archives d'état (ECPAD, Bundesarchiv, NARA) ou des collections privées (exemple : AMC, Historyfacts), elles, nécessairement, payantes (souvent, aussi, en cas d'éventuelle réutilisation ultérieure!). Il faut, déjà, tabler sur un stock de 50 000 clichés, pour essayer de couvrir, au mieux, la période 39-45. J'ai, ainsi, connu, à la fin de la décennie 2000, un éditeur français très réputé, où il fallait que l'auteur "free-lance" amène sa propre collection de tofes - certes, il était défrayé au tarif syndical - pour voir publier son article! Cà fait plus de 10 ans que je bosse pour Caraktère, on m'y a, toujours, approvisionné en photos - même si, depuis quelques années, je leur refile gracieusement celles que j'ai pu acheter! -.
Pour un Hors-série de 110 pages, il convient de tabler sur un minimum de 150 photos, mais çà n'explique pas, au passage, pourquoi, selon toi ...C'en est devenu déraisonnable puisqu'on a maintenant des hors-série vendus au prix de certains livres.
Car, de fait, le prix maximum de vente des Hors-série, comme celui des magazines, est encadré, depuis un bail, par l'Etat! De même que le nombre de pages!
Merci Loïc pour ces infos !
Je trouve que les revues des éditions Caraktere sont vraiment de qualité, il y a toujours quelque sujets originaux sur tel ou tel matériel, unité ou operations peu connus...et pourtant je lis des revues et livres sur la seconde guerre mondiale depuis 30 ans...
Les hors série sur l'aviation sont très bons et comblent un manque d'ouvrages en français, la majorité étant en anglais sur ces sujets spécialisés.