C'est le genre de rapport, soit-disant impartial, qu'il convient de manier avec des pincettes!
Il se veut fouillé, précis, mais on y déniche des "perles" constituées d'empilages d'infos erronées...
Par exemple, extrait de la page 4 :
La Suisse a nettement moins contribué au réarmement occulte de l’Allemagne que la Suède et les Pays-Bas, ou même l’Union soviétique. Les canons Becker, qui étaient les armes de base fabriquées par la Werkzeugmaschinenfabrik Oerlikon transférée en mains allemandes en 1923/24, n’ont pas décroché la première place dans la sélection effectuée par la direction de l’armée allemande en 1931/32, qui leur a préféré des armes de Krupp et de Rheinmetall. La Waffenfabrik Solothurn, reprise conjointement avec Rheinmetall en 1929 avec du capital d’armement autrichien, n’a été un site de production intéressant que tant qu’il a permis de contrevenir aux dispositions sur le contrôle de l’armement imposées par les Alliés en Autriche et en Hongrie par des livraisons en masse de mitrailleuses légères et d’autres livraisons clandestines via l’Italie d’armes automatiques vers l’Union soviétique. Dès le mois d’octobre 1932, l’Allemagne a commencé à se désintéresser de cette entreprise. Elle s’était remis à produire des armes à l’intérieur de ses frontières, cette solution étant plus avantageuse en termes de création de valeur et d’approvisionnement en devises.
... La première phrase est exacte, par contre, dès la seconde, çà part en cacahuète!
Le "
canon Becker" était une pièce de 2 cm de conception entièrement allemande de 1917-1918, dont le "brevet" et le développement avaient été repris dans l'immédiat après-guerre par la firme Ehrardt (renommée Rheinmetall-Borsig).
Suite aux clauses du Traité de Versailles, l'Allemagne n'ayant plus été autorisée à concevoir et produire des armes nouvelles, notamment dans le domaine antiaérien, dès les années 1923-1924 (!), Rheinmetall avait acquis la majorité des parts d'une firme suisse, installée à Solothurn et spécialisée dans l'horlogerie de précision, qui deviendra la "Waffenfabrik Solothurn A.G".
Les équipes d'ingénieurs et techniciens allemands de la "maison-mère" s'étaient, alors, succédées dans la "succursale" helvétique.
La mise au point avait finalement débouché, à la fin des années 1920, sur le
2 cm-Maschinengewehr C/30, pour la
Reichsmarine, la seule, autorisée, à l'époque, à installer des pièces de DCA à bord de ses bâtiments (faut pas chercher à comprendre!
) L'arme avait, entre autres, ultérieurement débouchée sur les canons
2 cm Flak 30, produits à partir de 1933-1934, puis les
Flak 38, tous fabriqués en Allemagne par Rheinmetall.
Le "
canon Becker" n'a jamais été conçu ni fabriqué par la
Werkzeugmaschinenfabrik Oerlikon. C'est ballot, n'est-il pas ?