coyote a écrit:Oui c'est exact mais serait il possible que ce canon ait été fixé sur le pont pendant le voyage Brest-Narvik ?
(Brest/Narvik doit représenter environ 1200 miles . La vitesse d'un tel navire est donnée pour 15 noeuds donc je pense à +/- 3,5 jours de traversée )
Tout est possible, mais j'ai de sérieux doutes.
La Force Z regroupait 2 croiseurs, 6 contre-torpilleurs, 3 torpilleurs, 4 croiseurs auxiliaires, et 18 transports.
Je sais bien que la DCA "légère" embarquée n'était pas trop le fort de la Marine Nationale de l'époque, néanmoins, elle disposait d'un parc de canons monotube ou jumelés de 37 mm et d'affûts simples ou jumelés de mitrailleuses de 13 mm. Sinon, elle faisait aussi feu de tous bois en installant des "chandeliers" pour mitrailleuse Hotchkiss 8 mm ou FM 24/29.
Conversion du paquebot
Le Djenné en croiseur auxiliaire, durant la Drôle de Guerre et installation de deux affûts, l'un jumelé, l'autre simple de 37 mm...
L'affût jumelé était lourd et encombrant, mais l'affût simple sur piédestal devait, à la louche, peser 500 kg - à noter qu'ils sont quatre pour le mettre en place-. Le canon de 20 mm Oerlikon de la Royal Navy, seul et sans munitions, affichait, lui, 92 kg sur la balance et avec son piédestal, devait flirtouiller avec les 300/350 kg.
C'est un vrai travail d'installer ce genre d'armement, car on ne peut le mettre n'importe où; il faut que la partie du pont où il est fixé soit suffisamment solide pour encaisser les vibrations dues au tir. Il faut aussi, pour les mêmes raisons, que la boulonnerie de fixation soit adaptée aux perçages de la collerette de fixation (d'où l'emploi de boulonnerie au pas impérial). Généralement, la plaque de fixation sur laquelle vient reposer la sellette du piédestal est préalablement équipée d'une collerette de goujons prisonniers, sur lesquels viennent se visser les écrous.
C'est le genre de boulot qui ne s'effectue qu'à quai ou dans un arsenal et exige du temps, que j'estime à +/-4H00 par affût.
Donc, en avril 1940, la Marine arme 33 bâtiments (dont 22 transports et croiseurs auxiliaires) pour les opérations en Norvège, sauf que la DCA à bord de certains (tous ?) transports étant supposée insuffisante, voire absente, elle serait "contrainte" de demander l'aide des Brits pour la renforcer. Ne serait-ce que cette demande d'aide, ce n'est pas trop l'esprit du mataf français dans ses rapports avec son "vieil adversaire historique", car c'est un coup à se prendre la honte!
Accessoirement, l'armée britannique et la Royal Navy avaient certes commandé plusieurs milliers de pièces à Oerlikon, sauf que, comme pour le France, entre septembre 39 et février 1940, la firme suisse avait suspendu ses livraisons!
Je vais surement avoir l'air de ressasser, mais sur les deux clichés du poste N°1, il y a du "biffin" français, du mataf britannique, mais pas un seul marin français à l'horizon; sur un bâtiment servi par la MN, çà parait très étonnant.