Il conviendrait de parvenir à dénicher la dotation réglementaire d'un pilote français, en 1940.
Le barda - parachute, masque à oxygène et gilet de sauvetage (uniquement pour les vols au-dessus de la mer), se récupérait, en principe, avant chaque mission, au comptoir du magasin "parachutes" de l'unité, ces différents accessoires faisant l'objet de visites planifiées régulières de leur bon fonctionnement par des services spécialisés -.
Je sais à peu près de quoi je cause, ayant été, moi-même, patron d'un magasin "parachutes", chez les Pingouins; en plus, à l'époque, j'avais, aussi, les Dinghies en charge -.
Par contre, l'armement individuel - attribué en cas de conflit ou de survol de zones hostiles -, lui, est du ressort du "maitre-armurier" de l'unité et les armes de poing, à l'époque (en 39-40) avaient, également, une attribution personnalisée, car, suivant l'importance du grade de l'intéressé, le choix pouvait varier en fonction du choix disponible éventuel ou de l'arme personnelle achetée et déclarée. Au moins jusqu'à la guerre de 14-18, mais plus probablement jusqu'en 39-40, les officiers percevaient, depuis les années 1860, une dotation financière spécifique pour l'acquisition personnelle d'une arme de poing chez un armurier civil spécialisé.; çà leur coûtait, certes, bonbon, mais la production proposée y était très souvent de bien meilleure qualité que la fabrication des fournisseurs de l'Armée.
Ce n'est plus le cas de nos jours, où le modèle et calibre sont, désormais, les mêmes pour tous - nous avons, aussi, fait de très gros progrès dans la qualité et la finition des armes réglementaires -, mais cette "tradition" avait longtemps perduré dans de nombreuses armées occidentales, notamment, au sein des corps d'officiers, certains, selon le contexte d'emploi, y préférant la légèreté et le faible encombrement d'un "totomatique" de 6,35 mm (calibre un très sérieux poil trop léger). On le retrouve, par exemple, chez les officiers allemands stationnés en Zone Occupée! Il ne déformait pas l'uniforme lors des soirées et "raouts" en grande tenue
,... d'autres optant pour un 7,5 mm plus sérieux, un 9 mm, plus efficace, voire un encombrant et lourd revolver à 6 coups, dont la fiabilité est légendaire.
Cela dit, en principe, l'attribution de l'arme personnelle reste sensée être personnalisée et identifiée, parce que le destinataire, qui l'a utilisée au stand, est habitué à la sensibilité de sa gâchette et a appris à corriger ses éventuelles déviations naturelles.
Pour diverses raisons, ne serait-ce que pour sa sécurité personnelle en "territoire hostile" où même dézinguer un lapin pour se restaurer, je ne crois guère à la version "coyotienne"
de pilotes et volants français, sans arme de poing, ne serait-ce que pour sa nécessaire utilité psychologique.
A bord d'un navire de guerre, çà se comprend; encore que le personnel sous-officiers et officiers de Luftwaffe embarqué sur les bâtiments de la Kriegsmarine pour assister la Flak du bord, était autorisé à conserver son arme de poing. Sur le Bismarck, alors qu'il sombrait, un nombre non négligeable d'entre eux avait préféré se suicider avec leur arme de poing (avéré!), plutôt que tenter finir à la baille. Sinon, vu qu'on se dézingue en mer, depuis un bail, à plusieurs kilomètres à coups de canons, hormis se tirer dans le pied ou dans celui de son voisin, elle ne sert plus à grand-chose!