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LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 26 Juil 2021, 12:24
de Dog Red
Tous ici nous connaissons la faculté des Allemands à récupérer les blindés de prises pour les retourner contre leurs adversaires.
La pratique du "Beute", en matière de chars, remontait déjà à la Première Guerre mondiale.

Dans l'Armée rouge, la pratique semble plutôt faire figure d'exception.
Des PzKpfw.III ou IV sont parfois cités (quelqu'un confirme ?) sans faire les choux gras de l'iconographie soviétique.
Une poignée de Panther ont pourtant été "retournés"...

Engagés pour la première fois à Koursk en juillet 1943, de nombreux Panther sont abandonnés sur terrain, souvent victimes de problèmes mécaniques.
L'Armée rouge en aurait récupéré 30 dont 7 en état de marche !
Une commission va évaluer le nouveau Panzer pour rapidement le disqualifier : faible fiabilité mécanique (entretien notamment compliqué) et blindage insuffisant... ...comparé au Tiger !
(La photo d'un Panther affublé d'une étoile rouge apparaîtrait cependant dès août 1943 dans une édition des Izvestia).

Il semble pourtant qu'un Panther combatte au sein du 59e Régiment des chars indépendants à l'automne 1943.
A l'été 1944, le 51e Régiment de chars semble inventorier 4 chars Panther aux côtés de 2 T-34 et 17 Valentine !

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Les 3 Panther du 62e Régiment de chars de la Garde

Seule certitude de l'emploi de Panther au combat : une compagnie du 62e Régiment de chars de la Garde aligne 3 Panther numérotés 503, 513 et 518.
Récupérés à l'est de Varsovie, il auraient appartenus au régiment de char de la 5.SS-Panzer-Division "Wiking".
Trois autres engins auraient combattu avec le 991e Régiment de canons automoteurs du côté du lac Balaton en mars 1945.

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Un Panther du 991e Régiment de canons automoteurs (Hongrie 1945).

Source : Przemyslaw SKULSKI (traduction/adaptation Loïc BECKER, Les Panther de l'Est, Batailles & Blindés n°98, octobre/novembre 2020

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 26 Juil 2021, 16:51
de frontovik 14
Confirmé. Une source intéressante, un Steelmasters HS consacré aux panzer sous l'étoile rouge. Des maquettes certes mais avec en plus un historique assez développé.
Pas mes docs sous la main, hélas.

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 26 Juil 2021, 17:19
de Didier
Bonjour,

Un petit lien sur les chars de l'axe dans l'armée rouge

http://wio.ru/tank/capt/capt.htm

et pour les SPG http://wio.ru/tank/capt/capt2.htm et les semi-chenillés http://wio.ru/tank/capt/capt3.htm

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 26 Juil 2021, 17:39
de Loïc Charpentier
Le blindé allemand qui plaisait le plus aux Russes était le StuG. III; dès 41, ils en avaient retourné quelques uns contre leurs anciens propriétaires...

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clichés extraits d'un vieux fascicule russe de 1995, Armada N°3, qui s'inspirait très largement du Squadron Signal (format, présentation, etc.)

Le StuG correspondait bien aux compétences techniques des équipages russes et de leurs mécanos. A l'inverse, le Panther était beaucoup trop sophistiqué et d'un entretien compliqué. De manière générale, le niveau moyen d'instruction des équipages et du personnel d'entretien était beaucoup plus élevé qu'en URSS.

Je rappelle juste que l'équipage du JS-2, mis en service, début 44, comportait systématiquement deux officiers; çà donne une assez bonne idée de la confiance qu'attribuait l'Armée Rouge aux sous-officiers et à la troupe. :D

Le Panzer III ne correspondait pas aux critères soviétiques (armement et blindage), le Panzer IV, lui, était, déjà, presque trop compliqué et de toute manière, ce n'étaient pas les T-34/76, T-34/85 et le reste qui manquaient!

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 28 Juil 2021, 11:42
de Dog Red
Sympas ces compléments d'information sur les Panzer à étoile rouge.

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 28 Juil 2021, 19:48
de Loïc Charpentier
Dog Red a écrit:Sympas ces compléments d'information sur les Panzer à étoile rouge.


De manière générale, pour les russes, les chars à tourelles allemands, type Panzer III ou IV étaient soit "insuffisamment armés", comme le Panzer III, soit "mal blindés" comme les Panzer IV. Au delà, leur mise en œuvre et surtout leur entretien posaient problème.

Par le biais du Lend-lease, les Soviétiques avaient, certes, bénéficié du "précieux" apport de chars britanniques ou américains, mais leur emploi, au sein de l'Armée Rouge, s'était toujours fait "à reculons" et selon les nécessités du moment! Le char Lee et sa variante britannique Grant avait, ainsi, été surnommée, par les Russes, le "cercueil pour sept camarades"! ... çà en dit long sur ses capacités à affronter l'adversaire.

En ce qui concerne les Lee/Grant M3 anglo-américains, puis les Sherman M4, seule, l'importance de leur production était venue à bout de la Panzerwaffe, dès leurs mises en service en AFN. L'unique char allié en service, durant l'épisode normand, sérieusement capable de rivaliser avec un Panzerounet, était la conversion britannique "Firefly", armée du canon de 17 livres. Les américains, eux, n'avaient que, tardivement, commencé, à dater de l'automne1944, à livrer les premiers Sherman équipés d'un 76 mm de leur crû et nettement moins performant, comparé au 17 livres britanniques.

De manière générale, les britanniques avaient été au-dessous de tout , durant la WW2, pour se constituer une arme blindée performante. Leurs chars étaient, bien souvent, dotés d'un blindage efficace, mais leur armement, lui, était des plus tristounets! Le char Firefly sur base de sherman avait, alors constituée une exception, car, par exemple, en dépit de son calibre, les performances antichars du 76,2 mm, installé à bord du "Churchill" ne lui étaient en rien comparables, sauf que le Churchill, conçu, au départ, en tant que char d'infanterie bénéficiait, lui, d'un blindage maousse costaud dans sa "catégorie".

L'Armée Rouge avait pleuré sa mère à propos de l'armement embarqué à bord des chars britanniques, mais, contrairement, aux blindés américains, MarK III ou IV américains, il n'y avait eu aucune réserve sérieuse d'emploi publiée... même si la production de T-34/76, puis, à dater de l'été 1943, des T-34/85 était sensée, à elle seule, subvenir aux besoins russes.

Je soupçonne les Russes - qui ne faisaient pas grand cas de leurs équipages de tankistes - d'avoir exploiter, à dater de 1943, les ressources du Lend-lease, afin de s'assurer, ainsi, une réserve de production dans ses usines.

Il convient juste de m'expliquer, dès lors, pourquoi, au printemps 1945, les Russes alignaient encore des Sherman armés de l'aimable daube que constituait le canon US de 75 mm & 40 calibres!

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 29 Juil 2021, 00:28
de pierma
Loïc Charpentier a écrit:Il convient juste de m'expliquer, dès lors, pourquoi, au printemps 1945, les Russes alignaient encore des Sherman armés de l'aimable daube que constituait le canon US de 75 mm & 40 calibres!

Parce que à cette date Staline était occupé à ramasser toute l'Europe centrale, face à une Wehrmacht en voie de déshérence, et que ça faisait toujours du nombre, vu l'ampleur géographique des opérations ?

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 29 Juil 2021, 05:22
de Dog Red
Plus l'Armée rouge avance et plus son front se réduit globalement non ?

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 29 Juil 2021, 11:00
de Gaston
Dog Red a écrit:Plus l'Armée rouge avance et plus son front se réduit globalement non ?


Juste. Mais en même temps, plus elle avance, et plus ses lignes logistiques s'allongent...

Re: LES PANTHER DE L'ARMEE ROUGE

Nouveau messagePosté: 29 Juil 2021, 11:07
de Dog Red
Gaston a écrit:Mais en même temps, plus elle avance, et plus ses lignes logistiques s'allongent...


C'est mathématique.
Merci à tous ces camions américains (400.000 avec les jeeps) fournis par le Lend Lease. ::alatienne::

Si je plussoie aux remarques relatives aux M3 et aux blindés anglais je suis persuadé que les Sherman fournis aux Russes (la majorité des 13.000 tanks fournis par les Etats-Unis) n'ont pas été aussi inutiles que l'URSS aimait à le faire entendre. Leur présence au front à la toute fin de la guerre (cfr. Loïc) en atteste forcément.