Post Numéro: 46 de Loïc Charpentier 10 Aoû 2019, 15:58
On peut noter, au passage, les trajectoires basses et tendues des perforants (avec charge de rupture additionnelle) de marine. Aux distances évoquées (12000-16 000 m), l'élévation des pièces devaient se situer, à la louche, entre +/- 10 et +/- 12°, d'où l'importance primordiale de la cuirasse verticale sur les cuirassés et croiseurs lourds; l'obus qui perfore et détonne, comme sur le
Seydlitz, juste au niveau de la ligne de flottaison, est un coup réussi!
Quel horreur ! Il n'y a nulle part ou se 'cacher' sur un navire ! A Mer El Kébir; on dit que les marins qui y étaient restaient debout sous la mitraille; par habitude. Car sur un navire; cela ne sert à rien de se 'planquer' ! Là, sur ces photos, on comprend bien pourquoi.
Rapportées au nombre de "participants", les pertes humaines dans un combat naval sont, de loin, plus élevées que lors d'un affrontement terrestre moderne. Après, cà reste difficile à appréhender, car dans une escadre, lors d'un même engagement (en ligne!), certaines unités vont couler corps et bien, avec, parfois, près de 100% de pertes (cf. le HMS Hood, en 1941, ou les HMS Queen Mary & Princess Royal, au Jutland ! ), où s'en sortir sans grandes pertes humaines, quelques tués et blessés, mais, tout en ayant subi de gros dégâts matériels ; cela dit, tant que le bâtiment continue de flotter et qu'une partie de la machinerie fonctionne encore, pour que les pompes puissent essayer d'étaler - il faut de l'énergie électrique pour les alimenter et, à l'époque, c'était les turbines à vapeur qui entrainaient les générateurs électriques! -... il y a de l'espoir! Le SMS Seydlitz, par exemple, alourdi par les centaines de tonnes d'eau de mer, qui s'étaient accumulées dans ses fonds (malgré les pompes!), avait fini, dans la matinée du 1er juin 1916, par s'échouer sur un banc de sable de l'Amrun, dans le chenal au nord de la Jade, mais les remorqueurs étaient venus l'en sortir.