Cà vous dit quelques photos de KV-1, un engin particulièrement difficile à mettre hors de combat, en 1941 et, même, en 1942 ?
Un certain nombre avait, même, été démoli, à la main, par les
Pioniere, le génie d'assaut, qui venaient, le plus discrètement possible, poser des charges de démolition sur la caisse, notamment de nuit ou au petit jour, quand les équipages russes succombaient à la fatigue ! Un unique KV-1 bloquera, ainsi, toute la journée du 24 juin 1941, jusqu'à 01H00 du matin dans la nuit du 24 ou 25 (heure d'intervention des
Pioniere), la progression des troupes de l'avant de la
6. Panzer-Div.! Les allemands avaient tout essayé, d'abord, leurs
5 cm Pak 38 (y compris avec des obus à noyau de carbure de tungstène!)... sans effet! ..., avant de rameuter un
8,8 cm Flak, que le KV-1 s'était empressé de dézinguer, puis un autre, en remplacement, mais qui, lui, ayant préféré jouer la prudence, n'avait pu se positionner à bonne portée ! Bref, arrivée la nuit, il ne restait plus qu'une solution, tenter de le démolir "à la main"!
Les
Panzer IV, de la
Panzerwaffe, et les
StuG.III de la
Sturmartillerie disposaient, alors, d'une dotation d'obus à charge creuse, mais les premiers modèles mis en service ne perforaient guère plus de 60 cm de blindage - 75 mm de blindage incliné à 30°, avec l'obus
7,5 cm 38 Hl/B, ce qui constituait l'épaisseur "la plus faible" de la cuirasse "névralgique" du KV-1 ! -, leur fonctionnement était extrêmement capricieux (fâcheuse tendance au ricochet sur les blindages inclinés) et, en dépit d'une capacité de perforation constante (théorique!), indépendante de la distance, la relative basse vitesse des obus à charge creuse (
Holgranate ou
Hl), limitait leur portée efficace et flinguait leur précision, au-delà de 600 m; pour mémoire, la qualité des optiques russes n'avait, certes, rien de transcendantale, mais elle suffisait pleinement à Ivan pour dégommer n'importe quel
Panzerounet III/IV ou
StuG. III, à 800 m, à l'aide de son canon de tourelle de 76,2 mm !
En certaines occasions, les canonniers allemands avaient été obligés de répéter leurs tirs de charges creuses cinq ou six fois de suite, avant d'obtenir un résultat, face à un KV-1 ou un T-34! ... Je vous laisse imaginer la tension nerveuse de l'équipage! Au point qu'un
Bordführer de
StuG. III, excédé par la désespérante inefficacité de ses munitions, s'extirpera, avec un "bouquet" de grenades à manche - cette disposition porte un nom, mais, là, il ne me revient pas!
- pour aller fumer, "à la main" et avec succès (!), à 300/400 m de là, le char russe "réfractaire"! Il y avait, même, eu un mouvement de protestations, au cours du second semestre 1941, au sein des équipages allemands, qui, en gros, s'était traduit, au plus haut niveau, par la voie de leur hiérarchie...
Bon, Messieurs, excusez-nous de vous posez une question aussi directe, mais les obus à charge creuse sont-ils, seulement, destinés à enrichir leurs fabricants où ont-ils, également, un usage "réel" au combat ? Jetez un coup d'oeil sur le nombre de projectiles sans résultats, ricochets ou n'ayant pas transpercés la cuirasse (clichés N°1 & 7, par exemple)
Et un joli rassemblement de KV-1, apparemment, traité au canon, le 10 octobre 1941, sur la route de Leningrad...