Post Numéro: 6 de Eric Denis 05 Mar 2019, 14:49
Bonjour,
En matière industrielle, copier est bien plus compliqué que ça peut le sembler, en tous cas pour des matériels complexes comme des chars. Tout d'abord, la réalisation des plans de fabrication des innombrables pièces est une étape longue et difficile, d'autant plus que le choix des matériaux à utiliser est également important, tout comme les essais d'usure et de fonctionnement.
Il faut également fabriquer de très nombreux outils industriels adaptés et construire de nouvelles chaînes de production. Pour les armements, il est tout aussi impératif de fabriquer des munitions compatibles, ou adapter les copies à des calibres existants, rendant encore plus complexe la conversion des pièces concernées dans la fabrication du matériel.
Enfin, une fois ces étapes franchies, il est incontournable de passer par une longue série d'essais avant de déclarer le matériel opérationnel. Toutes ces étapes représentant une durée qui peut être plus longue que la création d'un matériel nouveau, reprenant souvent des éléments techniques de matériels plus anciens déjà construits.
C'est pour cela que dans bien des cas, les armées préfèrent donner la priorité à la fabrication en nombre de matériels existants, même s'ils sont de moindre qualité que d'autres. En revanche certaines caractéristiques techniques des matériels ennemis sont reprises et adaptées sur de nouveaux matériels fabriqués.
Il ne faut pas non plus négliger le coté opérationnel de la copie de matériels ennemis et des tirs fratricides qu'elle peut engendrer. Pour les chars, bien souvent, les artilleurs disposent de cahiers de silhouettes permettant l'identification des engins, ce qui explique pourquoi les T-34 capturés étaient "bardés" de signes d’identification de grande taille.
L'inverse est d'ailleurs tout aussi vrai, hésiter à engager un engin peut avoir de lourdes conséquences s'il s'agit d'un char ennemi. Bien souvent, le premier qui tire détruit l'autre...
Ce raisonnement n'est pas applicable aux matériels simples. Par exemple, les principes techniques des munitions à charge creuses japonaises sont directement issues d'une transmission d'informations de l'Allemagne à son allié, mais ce type de production est très simple à réaliser et ne demande pas d'investissement industriels conséquents.
Enfin, et en réponse au message ci-dessus, améliorer encore le Pz.Kpfw IV aurait nécessité une refonte quasi totale de l'engin, celui-ci étant arrivé au bout de ses possibilités d'évolution. Son remplacement (prévu à terme) par le Panther, bien supérieur, est donc non seulement une charge de travail probablement similaire, mais surtout impérative, en fonction de l'évolution des chars ennemis.
Cordialement
Eric Denis