Bonsoir ,
A titre de comparaison avec les plans que je propose au lien plus haut , je vous livre ici les seuls plans officiels du char FCM 2C , établis par les ateliers d'Issy-les-Moulineaux , sur base d'une maquette en bois , très probablement réalisée par FCM en 1919 .
Jusqu’à la trouvaille effectuée au NARA il y a quelques mois ( et je remercie au passage M.Romanych ) , quelques coupes partielles , ou assez imprécises étaient tout de même trouvables , y compris sur le net , mais aucun plan de coupe complet .
Par exemple celui ci :
On remarquera que ce morceau de plan correspond en tout point a celui que je propose , mais avec un niveau de détail bien inférieur . Il est donc probable que la source que j'ai utilisé ait déjà été exploitée par le passé , ou qu'une autre source plus Française ait subsisté . Le mystère reste entier ... Je vais tenter de me renseigner ...
Pour les gens intéressés , je souligne que les planches du livre du capitaine Mozat ( 3e volume figures , mais il y en a aussi dans le 2e volume trouvable également sur Gallica ) , que je cite dans l'article , ( et que vous pouvez trouver ici :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9 ... rk=21459;2 ) dévoilent quelques éléments supplémentaires, comme ce croquis des tourelleau stroboscopiques dotant les deux tourelles du char . Les volumes de textes abordent également le sujet , et il faut préciser que tous les chars de l'époque sont passés au crible dans cet ouvrage , ce qui pourra intéresser nos amis contributeurs s'ils cherchent des infos sur d'autres chars , comme le Schneider par exemple .
Petit rappel pour les néophytes , le tourelleau stroboscopique permettait au chef de char ( à l'avant ) et au mitrailleur arrière , par un effet d'optique du a la rotation de la cloche intérieure et protégés par du verre triplex, de voir librement quasiment à 360° ( quasiment car la structure des échappements - et la tourelle avant - gênait la vision ) , comme ci ces derniers avaient sorti leur tête de la tourelle , tout en profitant de la protection du blindage . Evidemment , les ingénieurs avaient prévu une éventuelle panne des moteurs électriques du système stroboscopique et des fentes de visées fixes étaient tout de même disponibles .
Si en position de combat le tourelleau stroboscopique offrait une protection et une visibilité incroyable , en position de route , ce dernier pouvait être en partie , ou totalement ouvert , grâce a une charnière et un levier de manœuvre , afin de donner la possibilité a l'équipage de "sortir une tête" , et d’aérer le char .
Je pense que le bouchon d'axe de pivotement portait en son centre un orifice , afin de laisser passer des fanions de manoeuvre ( ainsi que c’était habituel dans l'artillerie spéciale ) , mais je n'en ai pas la preuve a ce jour . Les plans ( que vous trouverez en page 28 du lien que je viens de donner ) semblent indiquer cette possibilité .
Avec ce genre d'innovations , qui ont retardé son développement , le FCM 2C n'avait pas sa pareille au monde en 1921 , mais la guerre était terminée , et l'ennemi Allemand désarmé ... La victoire terrestre fut donc attribuée au char FT ( et bien légitimement ) et seul ce dernier ( ou des variantes plus ou moins bien réussies ) fut commandé par les autres nations après la der des der ( cf trackstory n° 15 de P.Danjou ) , les 10 exemplaires produits du FCM 2C ne servant qu'a l’expérimentation ( comme par exemple le montage d'un obusier de 149mm ), avant d’être remisés quelques années plus tard en dépôt , et deux d'entres eux démantelés .
Ce n'est qu'a l'approche de la seconde guerre mondiale que l'on ressorti les "monstres" du placard , comme pour un dernier baroud d'honneur , les chars étant devenus obsolètes , mais on peut estimer qu'ils auraient pu avoir un impact psychologique , du fait de leur imposante masse et stature et car il avait une bonne résistance frontale aux tirs antichars .
Mais ceci est une autre histoire , dont nous reparlerons (probablement) bientôt .
Je terminerai par une anecdote/hypothese intéressante . Pour les plus passionnés , vous trouverez page 334 du livre "L'arme blindée Française" de Gérard Saint-Martin , édition economica , la copie d'une lettre du général Estienne d'avril 1922 . Outre le fait que Estienne indique qu'il ne croit plus a une guerre de position ( ce que dénigre le Maréchal Pétain dans son commentaire page suivante , ce qui est pour le moins amusant ) , le texte suggère que l'idée d'utiliser une motorisation de faible puissance est de son fait car les motoristes n'arrivent pas a fournir les mécaniques souhaitées ( on sait que Estienne était présent lors des essais sans moteur thermique , cela lui pressait donc de trouver une solution avant les épreuves de recette ) . Si l'on replace cela sur une échelle temporelle , il s'agit des seconds essais effectués fin 1921 avec moteurs thermiques ( donc postérieurs à mon article , mais que j'évoque ) , et l'on peut supposer donc , que le char numéro 2 ( car je doute que cela soit le numéro 1 , pour certaines raisons sur lesquelles je ne vais pas m'étendre ici ) ait été testé avec un moteur Chenu de 100 cv . Comme le char ne dépasse pas les 10 km/h en palier , on peut supposer que ce fut la ,
la première et dernière utilisation de moteurs Chenu sur ce char , qui ne lui fournissait que la moitié du potentiel thermique souhaité ( et même moins , selon les souhaits initiaux de FCM ) . Pour moi , cela lèverait , a condition que mon hypothèse soit correcte , l'inconnue sur le moteur thermique équipant le char en 21/22 lors de ses premiers essais sans "fil a la patte" , et déterminerait pourquoi cette solution fut remplacée par prélèvement de moteurs sur zeppelins car il n'y avait toujours pas de solution pereine chez les motoristes Français .
Mais si vous avez d'autres éléments, je suis preneur , bien entendu !
Amicalement ,
Alain
PS : je précise que je suis a la recherche d'un cliché de la maquette bois .