Dog Red a écrit:Avec la généralisation du 7,5cm lang à partir de la version F, les StuG peuvent engager les chars russes (alors que jusque là leur doctrine l'interdisait, sauf pour leur survie propre).
Heu... Cà sort d'où cette affirmation "péremptoire" ? Hihi...
Le 1er juin 1944, la Sturmartillerie est officiellement créditée de 15 000 blindés ennemis détruits depuis son engagement sur le Front Est, le 22 juin 1941, et de 20 000, tous fronts confondus, depuis sa création. Sachant que, au 1er juin 1944, les autres fronts se résumaient à l'Italie (où il y avait deux Heeres- StuG -Brigaden, la .242 et la 914 - équipée de 31 Sevomente 105/25) et aux Balkans (garanties sans StuG.III, car, pour l'essentiel, c'était des 37 mm et quelques 75 mm Semovente), que leur engagement en AFN avait été confidentiel, nous avons, quand même, un rab de 5000 blindés détruits, depuis le 10 mai 1940, date de leur premier engagement, alors que ce chiffre ne peut être attribué au seul front italien, qui avait débuté en Sicile, en juillet 43 .
Donc, entre mai 1940- 18 StuGe opérationnels durant la Campagne de France! - et l'apparition des premiers StuG.III Ausf. L/43, sur le Front, en mars 1942, on est, à la louche, pas loin de 4000 blindés détruits - j'en ai "réservé" un millier, par excès, pour les autres fronts récents -. Mais les chefs de bord de StuGe, selon le "postulat" que tu évoques, à la vue d'un char ennemi, ouvraient leur trappe...
"Désolé, Ivan, mais mes ordres stipulent que je ne peux t'engager qu'en cas de nécessité absolu, à cause de mon canon tout rikiki!... Là, çà tombe bien, à droite, c'est dégagé! Sur ce, je me casse et bonjour chez toi! " Que les consignes aient conseillé de ne pas aller jouer le "kiki", tout seul, face à un KV-1 ou un T-34, c'est l'évidence même., mais, après, c'est la situation immédiate sur le terrain, qui prévaut.
On va vite faire un tour de la situation, entre juin 1941 et mars 1942, sur le seul front Est.
A dater de l'automne 1940, les Panzer IV L/24 et les StuG.III L/24 percoivent des allocations d'obus à charge creuse ( 7,5 cm Holgranat 38 encartouchée)
Très vite, le modèle Hl/A ( 70 mm de perforation) a succédé au Hl "original" (45 mm) et on peut considérer qu'il constitue l'essentiel de la dotation "charge creuse", à l'été 1941,
Les caractéristiques antichars du 7,5 cm Stukanone L/24 avec l'obus standard (7,5 cm K.gr.rot Pz.) n'étaient pas folichonnes, mais elles n'étaient pas, non plus, totalement, "hors d'âge", en 1941, ne serait-ce que par le diamètre du projectile, supérieur aux blindages les plus épais en service (après, il y a une histoire d'inclinaison du blindage) ; de plus, le parc de blindés de l'Armée Rouge, en juin 1941, était loin d'être constitué, exclusivement, de KV et T-34.
Mais revenons à l'obus à charge creuse... Avantage, capacité de perforation indépendante de la distance (contrairement à une munition antichar standard) . Défaut : fonctionnement (très) capricieux, plus son angle d'attaque du blindage était important (ne pas oublier le malotru qui ne se présentait pas perpendiculairement à l'axe du canon! Grrrr...), plus il "foirait!"; de surcroit, sa vitesse initiale chutait rapidement, en raison de son profil balistique qui n'avait pas grand chose à envier à une armoire normande, et sa dispersion devenait rédhibitoire, dépassé quelques centaines de mètres. les équipages de StuG.III & Panzer IV s'usaient les nerfs en renouvelant jusqu'à 5/6 fois leur tir sur la même cible (même à 30 m, çà loupait!).
Une petite anecdote, totalement véridique!... à l'automne 1941, un Bordführer de StuG, excédé de voir ses tirs sans résultat - çà devait faire, là-aussi, 5 ou six fois que son équipage s'évertuait à démolir, sans succès, un KV-1 - partira le "finir", à pieds (!), en balançant des grenades à manche, par la trappe de tourelle (faut oser!).
Face aux deux "colosses" russes (KV-1 & T-34), même les Panzerjäger, assez chanceux pour servir un 5 cm Pak 38, avec une dotation d'obus à noyau de carbure de tungstène (Pz.gr. 40) n'étaient à la fête, au-delà de 500 m, quant aux équipages de Pz. III, armés du 5 cm L/42, ils étaient contraints de les engager, avec le même type de munition, à 300 m , dans le meilleur des cas ! Les 8,8 cm Flak 18/36 ne couraient pas les rues et, comme les pièces d'artillerie de 10 cm, il fallait aller les chercher et les mettre, rapidement, en batterie... avant qu'ils ne se fassent démolir !
Tout ce cirque durera jusqu'à la mise en service des premiers StuG. III & Pz.IV, armés du L/43, et, même, bien au-delà, car les dotations de StuG.III "lang", en 1942, iront, en priorité, au sud du Front Est, dans le cadre de Fall Blue (avec Stalingrad, en point de mire).
Le 22 juin 1941, la Sturmartillerie engagera, à l'Est, 11 Sturmgeschütz-Abteilungen ( à 3 batteries) (21 StuGe) et 7 Sturmgeschütz-Batterien (6 StuGe), au total, 273 canons d'assaut (la quasi-totalité des unités constituées), soit, un peu plus de 8% des 3274 Panzer alignés par les Schnelle Truppen. Vu, sous cet angle, çà ne fait pas des kilos, alors quand on rapproche ce chiffre de l'estimation des 4000 blindés détruits, avant "l'apparition" du StuG. III "lang", on se dit qu'ils ont, quand même, du aller au charbon, pour "fumer" du blindé de toute taille, avec leur "minable" canon court.
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Pour tes autres questions, il me reste, encore, un peu de temps ce WE.