Patrick.Fleuridas a écrit:B
Alain, les modifications sur le terrain ne sont pas faciles à identifier. Je veux dire que l'on ne connait pas toujours le nombre d'exemplaires par exemple. Les photos sont aussi rares.
Tout a fait d'accord avec toi , cela reste une tache difficile .
Ceci dit , il existe une méthode assez imparable : la multiplicité des photos sur un modèle donné .
Lorsque la photo est réputée unique , on peut imaginer qu'il s'agit d'une modification faite directement sur le terrain ( car un prototype = plusieurs photos en général ) . Lorsque plusieurs modèles sont identifiables d’après photo ( avec signes distinctif ou immat différentes ) , on peut établir qu'il s'agit la d'une modification en série répondant a des plans établis , des méthodologies , un approvisionnement défini , même si ce n'est pas sur un plan de stratégie industrielle et que les modifications sont effectuées en parc . Par ailleurs, si par bonheur on a une désignation de l'engin , et que celle ci se trouve dans les états de stocks ou les comptes rendus de fabrication/modification , ou encore tout simplement dans des listes de nomenclatures , on est bien sur un modèle "de série" , même si cette série ne fut que d'un exemplaire prototype .
L'exemple le plus connu , que je pourrais citer , sont les modifications sur châssis Français , qui ont été attribuées a la 21e Pz . Bien que numériquement faibles , on est dans ce que je nomme "de la série" , même si cela restait du "bricolage" en utilisant les stocks de pièces d'artillerie et de châssis chenillés disponibles . Mais chaque blindé avait un nom défini dans les nomenclatures allemandes , et c'est ce qui fait la différence avec la débrouillardise ad hoc d'un ingénieux personnage sur le terrain , qui récupère une chenillette , arase la superstructure et y soude un canon antichar, sans avoir fait de calculs de RdM pour savoir si le châssis allait tenir aux tirs répétés .
Mais sur le terrain , ce petit engin pouvait faire une différence temporaire . C'est dans les périodes de vaches maigres ( difficultés a avoir du matériel neuf de remplacement ) que l'on constate toute l'ingéniosité de certains , et que l'on trouve ainsi des photos de ce type . Le phénomène était beaucoup plus rare pour les alliés occidentaux par exemple en 44/45 , ou un char perdu était rapidement remplacé ; ils avaient donc moins de tentation a récupérer un char ennemi ( quelques cas existent ) , ou de faire des transformations ad hoc . Ceci dit , il existe des contre exemples, comme une sur-dotation en mitrailleuse de véhicules légers , ou encore coller un canon antichar a l’arrière d'un camion léger , mais ceci arriva plus tôt dans la seconde guerre mondiale pour les alliés , lors de la campagne d'Afrique , entre-autres, ou le ravitaillement n’était pas ce qu'il deviendra lors de l'ETO .
Enfin , il ne faut pas oublier l'individualité : un soldat reste un homme , avec ses craintes et son expérience du feu , et même si son char doit théoriquement correspondre a des normes "usine" , beaucoup d'exemples nous indiquent que certains plaçaient un lance roquette sur le châssis , récupéraient ici et la des mitrailleuses supplémentaires ou encore bétonnaient l'avant du char ( sur les sherman ) pour renforcer sa résistance face aux tirs ennemis . Cela me fait penser , a titre vraiment anecdotique au film " de l'or pour des braves" , ou un chef de char un peu farfelu avait collé un haut parleur pour lancer une musique "effrayante" lorsqu'il attaquait . Au delà de l'image pittoresque et en référence - probablement - a un autre film sur le viet-nam , il faut bien imaginer que les états majors n’étaient pas très regardants sur les lots de bord , ou les modifications structurelles qu'avaient pu produire les équipages de char ( en théorie il y avait sanction ) . Si quelques centimètres de ciment pouvaient mettre en confiance les équipages de Sherman ( au risque de ralentir le char , fatiguer le châssis , les chenilles et galets , l'arbre de propulsion , etc ) , c’était préférable que d'avoir des équipages de chars craintifs d'aller au combat . La débrouillardise eut même son heure de gloire avec les installations de coupe haies sur l'avant des chars en Normandie .
Bref, je reviens sur ce que j'ai dit au préalable , ça n'a pas beaucoup d'importance d'effectuer un tel classement , le principal étant les belles photos que les contributeurs apportent sur ce fil . Je vais essayer de dégoter quelques clichés de mon coté ...
Alain