Post Numéro: 28 de alain adam 09 Juil 2015, 23:20
La France teste beaucoup de matériels et ce n'est que très tardivement qu'un consensus se fait , peu ou prou , sur un système a disques .
( Cf article de GBM pour plus de détails )
Donc , il n'y a pas de partage réel avec les nations alliées, les matériels n’étant pas réellement entrés en service , avant que l'Allemagne envahisse la France .
Pour autant , le matériel est assez efficace , et on en utilisera une variante sur chassis B apres guerre , pour déminer le sol Français ( mais il sera vite abandonné , de mémoire) .
L'inconvénient trouvé a ce moment la , est le voilage des disques lorsque des explosions arrivent de façon répétées , et affaiblissement des bras porteurs , mais les procédures de déminage se font sans risques pour les équipages , ce qui est tout de meme plus pratique ( et a plus grande vitesse ) qu'avec des bras d'hommes et éventuels détecteurs magnétiques ( mais nous savons que les allemands disposaient de mines en bois ou en verre a l’époque ) .
Il est a noter que le systeme Flail , comme celui qui équipait les Sherman rencontrait le meme soucis : usure rapide des fléaux , surtout en cas de rencontre avec de réelles mines , et n'avait de réelle efficacité que sur des terrains meubles ( comme des plages ) .
Pour en revenir a l'objectif initial , tous les projets de franchissement Français visaient une option offensive , sans pour autant qu'elle soit uniquement focalisée sur la ligne Siegfried .
Le plus gros obstacle a franchir , dans ce domaine , revenait aux rangées de dents de dragon ( et autres rails plantés dans le sol ) , qui bloquaient littéralement toute progression de véhicule ou blindé . Apres bien des tests , cela peut surprendre , mais la résolution Française fut de traiter avec saturation d'artillerie , puis d'envoyer des chars disposant de canons de 47 "traiter" un par un les obstacles en béton/acier , afin d'ouvrir des breches sur la largeur d'une section de char . En amont de l'obstacle , un déminage devait etre effectué , tout comme en aval sur quelques centaines de metres .
Ensuite , en cas de fossé antichar , plusieurs options existaient , comme les ponts Bourguignon ou les fascines larguées par blindé .
Je vous renvoie d'ailleurs, a ce titre, au dernier GBM pour son article sur les FT porte ponts Bourguignon , de Louis Capdeboscq , auquel j'ai un tout petit peu participé .
La mine antichar reste l'ennemie intime du char et évolue avec son temps . Jamais aucune solution définitive ne fut trouvée pour déminer une zone en toute sécurité , surtout en étant sous un risque de feu ennemi . La solution du soc/rouleau , qui penetre le sol , a l'avantage de retourner la terre et si la mine n'est pas déclenchée , elle apparait au moins en surface . La solution violente des masses ou du fleau déclenche les mines , mais a souvent des difficultés pour penetrer en profondeur , sauf a vitesse lente ( et a haute vitesse de rotation ) . D'autres nations avaient adopté une solution plus radicale , sous forme de prototype , comme des engins tres massifs devant déclencher toutes les mines sur leur passage ( aucun modele de série ne fut jamais mis en production ) . La solution de saturer par artillerie a ses limites , mais permet un premier nettoyage , sans aucun cout humain .
Je crois que le plus grand danger , en fait , d'une zone minée que l'on tente de traverser , ne vient pas des mines, mais de l'observateur ennemi qui va déclencher un tir d'artillerie bien ciblé sur les forces en progression tres lente ... en file indienne ... et faire un carnage , car quand vous etes dans un champs de mine , essayer de vous echapper sur la droite , la gauche ou en avant comporte un risque , ne reste plus que reculer et donc créer un bouchon ...
J'indique juste a titre informatif qu'on retrouve chaque année des mines (ou encore des asperges de rommel sur les cotes) , et pourtant il y a déjà plus de 70 ans que l'on démine la France . Cela prouve bien qu'aucun systeme de déminage est parfait .
Alain