alain adam a écrit:L'impact de l'artillerie me semble faible de prime abord ( mais cela reste bien sur a vérifier ) , car de mémoire les dotations restent assez stables, sauf dans des cas particuliers comme la poche de falaise , ou il y a certainement eu abandon de matériel sur le terrain .
Vous avez raison de vouloir vérifier ce point, car sur le fond vous faites erreur. L'artillerie de campagne reste jusqu'aux derniers jours de la guerre l'ossature de tous les combats.
alain adam a écrit:Je pense que les dotations de pak et d'equipement antichar ( panzerfaust , panzerschreck , mines , etc ) durant les derniers mois de guerre devrait être plus significatif , et sur lesquels un distinguo est/ouest sera peut être visible .
Ces dotations sont effectivement fondamentales et influent fortement sur l'usage des blindés sur cette dernière phase la guerre. L'emploi à moins de 500 m des lignes relève du suicide.
alain adam a écrit:Je ne trouve pas le titre si provocateur que cela , car l'objectif n'a jamais été de dire qu'il n'y avait plus aucun panzer a l'ouest , mais bien d'indiquer la raréfaction de ceux ci et en expliquer les raisons .
Vous comprenez bien que les mots ont un sens. Si vous écrivez disparition, vous entendez démontrer qu'il n'existe plus un seul Panzer sur le front ouest à un moment donné.
Or au contraire, vos statistiques montrent qu'il se trouvait encore beaucoup de chars dans les rangs allemands, ce qui est corroboré par les AAR alliés de cette fin de guerre.
alain adam a écrit:Nous partons d'une situation , au moment du débarquement , ou il existe péniblement ( et de mémoire ) 600/800 chars allemands ( dont une partie de "beute" obsoletes ) a l'ouest , qui vont fondre en partie suite aux divers combats , mais qui seront renforcés pour la contre-offensive des Ardennes pour atteindre 1300/1400 . A ce moment la , effectivement , on peut considérer un ratio de 1/3 a l'ouest .
Il serait bon que vous le montriez. En fait ce qui manque vraiment pour appuyer votre discours, c'est une comparaison front est-front ouest. Tout au plus pouvez-vous affirmer en l'état que la production de chars neufs, sortis d'usine, est envoyée à l'est à partir de février 1945 (tableau p. 12).
Pour le reste, vous semblez vous avancer beaucoup.
alain adam a écrit:Et si , en plus , les productions réelles sont beaucoup plus faibles que les plans de production , on arrive a une situation ou quoi que l'on fasse , on ne peut que saupoudrer du matériel sans renforcer réellement .
Ce que vous dites est vrai pour n'importe quel front, et pas seulement le front ouest.
Je reste gêné par cette focalisation sur l'arme blindée qui me paraît vaine. Si vous voulez absolument tirer des conclusions stratégiques sur la fin de la guerre, il vous faut absolument embrasser l'ensemble de la production d'armement (y compris l'aviation) pour commencer à pouvoir tirer la moindre conclusion. La production de chars est certes un indicateur, mais isolé, il probablement trompeur.
L'armée allemande, outillée ou pas a continué à fournir une résistance hors du commun sur ses positions. Sans l'offensive Undertone de Patton mi mars 1945, qui fait exploser les lignes du triangle Sarre-Palatinat, la guerre aurait pu durer encore des mois de plus.
alain adam a écrit:Les statistiques utilisées viennent des archives Allemandes du NARA . Dans la mesure du possible j'ai croisé différents dossiers les uns avec les autres, pour limiter l'impact des coquilles / erreurs . Mais évidemment , si les statistiques de l'inspection des chars étaient volontairement falsifiés ...
Il ne faut pas avoir une approche naïve de la statistique du IIIe Reich. Ces tableaux étaient transmis à Hitler, qui en était avide, et qui les connaissait par cœur. Il s'agit donc d'un outil politique, que l'historien doit regarder avec le plus extrême sens critique. C'est même la base du métier, que l'on recherche dans le monde nazi, ou dans l'histoire médiévale.
C'est pourquoi vous vous devez de croiser vos sources systématiquement, au risque d'aboutir à des erreurs ou des impasses.
Votre article est un bon début, mais vous avez encore du pain sur la planche.