Merci Loic. C'est à peu de chose près ce que l'on m'avait raconté. De plus, la personne m'a précisé qu'il n'y a toujours pas d'équivalence dans les autres armées actuelles. J'ai trouvé ça plutôt malin. Quand tu parles de l'instruction et de son importance, on peut comparer l'armée allemande et l'armée française entre septembre 39 et mai 40. L'entrainement était fort différent entre les deux armées. Une chose est sûre, coté français, les soldats étaient imbattables à la belote ou au 421 lors de l'invasion allemande.
Oui, merci Loïc pour l'info très pertinente. Dans son Histoire de l'armée allemande 1939 - 1945 (Perrin, 1994), Philippe Masson écrit pages 14 et 15 : Grâce à une instruction poussée à l'extrême, tous les engagés, officiers ou non, doivent être en mesure d'assurer les fonctions des deux échelons supérieurs au leur. [..] En vertu de cette conception, la Reichswehr constitue l'armée de chefs (Führerheer) annoncée par le maréchal Foch lors de la conférence de la paix.
En effet, selon son commandant en chef, le général von Seekt, la Reichswehr, limitée à 100 000 hommes dont 4000 officiers par le traité de Versailles, doit d'abord constituer une élite, une armée de cadres...
Toutefois, je me demande si cette instruction poussée à l'extrême a pu être maintenue jusqu'à la fin de la guerre...
En fait, en 1939, c'est l'armée de remplacement (Ersatzheer) qui a été chargée du recrutement et de la formation du personnel militaire (y compris les sous-officiers et les officiers), puis de sa répartition au sein de l'armée de campagne ainsi que de l'organisation de nouvelles unités et de la reconstitution des unités anéanties. Dans ce but, elle a constitué un certain nombre de divisions de remplacement dans chaque région militaire (Wehrkreis). Ses effectifs sont passés d'environ un million d'hommes au début de la guerre à plus de deux millions et demi fin 1944.
A l'origine, un bataillon de remplacement a été affecté à chaque régiment de campagne. Ce bataillon était composé de compagnies d'incorporation, d'instruction, de convalescence et de transfert. Le commandement du régiment de remplacement disposait en outre de trois à cinq compagnies particulières pour former les spécialistes. De plus, il existait aussi des unités d'instruction plus poussée (Ausbildung).
En octobre 1942, chaque division de remplacement a été dédoublée en une unité de remplacement proprement dite (Ersatz), chargée du recrutement et de l'instruction élémentaire en Allemagne, et une unité dite de réserve, chargée de l'instruction complémentaire et de l'entraînement en territoire occupé, ce qui permettait à la fois d'exercer les recrues en situation (contre les partisans) et de libérer des troupes déjà expérimentées pour le front.
Comme la période initiale se réduisait au strict minimum, chaque division de campagne comprenait un bataillon de remplacement de campagne (Feldersatz-Bataillon) afin de parfaire la formation. Généralement, une recrue destinée à l'infanterie effectuait en principe deux mois de classes en Allemagne, puis au moins deux mois d'entraînement en territoire occupé ou à l'arrière du front et encore deux mois de perfectionnement dans le cadre de son unité de campagne.
En bref, ce système de remplacement a remarquablement bien fonctionné jusqu'en 1944 où les divisions de réserve ont été intégrées à l'armée de campagne.
Cela dit, dans l'armée française des années trente, tous les soldats ne passaient pas leur temps à boire des apéros en jouant à la belote ! Il y avait aussi des unités d'élite, très entraînées et combatives, comme, par exemple, les bataillons de chasseurs alpins, les diables bleus !