CHEVALIER a écrit:Hello,
Pour alimenter la légende, j'ai lu dans le dernier Batailles et Blindés que des Flak 88 (combien je ne sais pas) se sont "offert" plusieurs T34 à... 6km de distance !
Mais bon j'avoue que j'ai du mal à y croire...
D'un coté les optiques doivent être suffisantes vu qu'à l'origine la pièce est quand même censé tirer à haute altitude.
Mais pour ce qui est de la précision... Sur une trajectoire plate, (par exemple tir vertical) le tir devais sans doute être très précis, mais sur une trajectoire courbe...
Pour ce qui est de la force cinétique de l'obus... elle devait être insuffisante à pareille distance, à moins d'un coup de chance (jointure de la tourelle etc.)... à la limite s'offrir un char comme ça à une distance pareille ça doit être un bon coup de chance, mais là ils parlaient de je crois 9 sur une quinzaine ou un truc comme ça.
Qu'en pensez vous ?
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A mon humble avis, l'auteur s'est un peu laissé emporter par son sujet!
On est très largement au-delà des portées opérationnelles du 8.8 cm Flak L/56. Ses meilleures chances de coup au but, face à un T-34, se situaient, dans des conditions optimales, entre 800 et 1200 m, quand il se présentait de flanc. Ce qui est déjà plus qu'honorable. Sa munition antichar standard pouvait percer 90 mm de blindage incliné à 1500 m.
Il ressort des études britanniques, menées après-guerre, que la distance "maximale" d'engagement antichar était de 800 m mais, à mon avis, elles se cantonnaient aux combats à l'Ouest et ne prenaient pas en compte le Front Est, où la topographie dans certaines zones permettait des engagements à plus longue distance. Le canon de 8.8 cm L/71 qui équipait le Tiger II, le Horniß/Nashorn et la pièce tractée de 8.8 cm Pak 43, avait un rayon mortel de l'ordre de 2500 m pour un T-34 - tout dépendait encore des conditions d'engagement.
La première pièce qui se soit permis des "cartons" à plus de 2000 m sur des chars adverses "dignes de ce nom", est le canon de 12,8 cm L/64, une pièce antiaérienne installée sur deux châssis prototypes , surnommés "Sturer Emile" et testés sur le terrain, courant 1941/1942.
En général, tous les engagements antichars ne s'effectuent qu'à coup (presque) sûr. Le départ du coup, révèle la position du tireur et la consommation excessive de munitions sans résultat est mal vue. A titre indicatif, la moyenne d'obus tirés par les chars et canons d'assaut allemands, courant 1943/44, pour obtenir l'immobilisation ou la destruction, est de l'ordre de 1,35 par cible avérée touchée. Pour obtenir un tel résultat, on est probablement dans une zone qui doit s'échelonner de 200 m à guère plus de 1000 m, la majorité des pièces déployées étant du 7.5 cm lang.