PRINCIPALES MACHINES DES FORCES ARMÉES DES ÉTATS UNISM-94/CSP-488Le M-94/CSP-488 était un dispositif mécanique manuel inspiré du disque de Thomas Jefferson, inventé en 1795.
Ce dispositif cryptographique fut conçu par le colonel Parker Hitt, puis développé par le major Joseph Mauborgne en 1917.
Il fut désigné M-94 par l'
US Army et CSP-488 par l'
US Navy.
Il se présentait sous forme d'un empilement de 25 disques amovibles tournant autour d'un axe commun sur lesquels étaient imprimés les 26 lettres de l'alphabet et assemblés en forme de cylindre.
L'alphabet de chaque disque avait un arrangement différent et comportait un numéro d'identification et une lettre.
La clé quotidienne de chiffrement consistait en l’ordre d’insertion différent des disques sur l'axe.
Les messages étaient chiffrés dans le sens horizontal par 25 lettres à la fois en tournant les disques individuellement puis l'une quelconque des lignes restantes autour de la circonférence du cylindre était envoyée comme le texte chiffré.
Pour déchiffrer, les disques devaient être positionnées jusqu’à ce qu’une ligne corresponde à un bloc de 25 lettres de texte chiffré.
Le texte en clair apparaissait alors sur l'une des autres lignes, facilement repérable car la seule pouvant être lue.
Officiellement adopté en 1922, il fut utilisé par l'
US Army au niveau de la division mais également par l'
US Navy sous la désignation CSP-488 ainsi que par l'
US Coast Guard.
Ce fut le système de chiffrement principal utilisé par les américains au début du conflit et fut utilisé intensivement durant la période 1941-1943.
Près de 10 000 unités furent fabriquées entre 1921 et 1941.
La sécurité de ce système était limitée en particulier s’il était utilisé pour chiffrer plus d’une ligne de texte avec la même clé.
Les cryptanalystes allemands parvinrent à déchiffrer les messages issus du M-94/CSP-488.
Dés le printemps 1942, le trafic entre les États-Unis et l’Afrique, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la région des Caraïbes, l’Islande et le Groenland était régulièrement lu.
Il resta en service jusqu'en 1943 avant d'être remplacé par le système mécanique M-209/CSP-1500 décrit plus loin, plus complexe et bien plus sécurisé.
Quelques sources de C-94/CSP-488 :
https://www.cryptomuseum.com/crypto/usa/m94/index.htmhttps://en.wikipedia.org/wiki/M-94http://www.jproc.ca/crypto/m94.htmlhttps://maritime.org/tech/csp488.htmhttps://www.ilord.com/m-94http://www.prc68.com/I/M94.shtmlhttp://chris-intel-corner.blogspot.com/2012/10/us-military-strip-ciphers.htmlM-138A/CSP-845La machine à chiffrer M-138A/CSP-845 était issue du système M-94 décrit précédemment et fonctionnait suivant le même principe de substitution poly-alphabétique.
C'était une version plate du M-94 précédent dans lequel des bandes de papier superposées interchangeables d'alphabets aléatoires coulissaient horizontalement dans un cadre en aluminium.
Il avait l'avantage d'être plus facile à fabriquer et d'une utilisation plus aisée que les cylindres métalliques.
Il avait pour désignation M-138A dans l'
US Army et CSP-845 par la
Navy.
Initialement équipé de 25 bandes coulissantes, la première version du M-138 fut modifié en 1939 pour en comporter 30 et devint le M-138A.
Ses dimensions étaient de l'ordre de 400 X 300 MM environ et était articulé en son milieu, facilitant ainsi son transport.
En 1940, la plupart des unités de défense des États-Unis étaient équipées de ce dispositif de chiffrement.
Il était compatible avec le M-94/CSP-488 avec des bandes appropriées.
Les bandes de papier étant interchangeables, on modifiait la clé de chiffrement en remplaçant une ou plusieurs bandes d'alphabet aléatoire parmi un grand nombre de bandes fournies avec chaque machine.
Durant le conflit, aux périodes où l’aluminium devenait un matériau rare, on essaya de le substituer par du bois ou du plastique mais ces tentatives s'avérèrent infructueuses.
Ce dispositif fut également utilisé par plusieurs organismes civils, comme le département d'État, le département du Trésor ou encore le projet Manhattan.
Ce système à bandes fut aussi partagé avec des alliés étrangers tels que le Brésil, le Canada, le Costa Rica, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Philippines et l’URSS.
La production totale de 1935 à 1944 s'éleva à plus de 17 000 unités.
La machine M-138A présentait un niveau de sécurité supérieur à la M-93.
Les bandes étaient changées régulièrement et l'utilisation quotidienne des 30 bandes étaient remplacées et choisies parmi un plus grand nombre (50 à 100).
La longueur d'un message était limitée à 100 groupes de 5 lettres.
Quelques sources de M-138A/CSP-845 :
http://chris-intel-corner.blogspot.com/2012/10/us-military-strip-ciphers.htmlhttps://maritime.org/tech/csp845.htmhttp://www.gocs.info/pages/technik/deu/3-venus-0.htmlM-209/CSP-1500M-209/CSP-1500 est la variante militaire du modèle C-38 (version améliorée du C-36) développée par la firme suédoise de Boris Hagelin utilisée par les États-Unis durant le conflit pour un usage tactique tout comme le fut la machine ENIGMA pour les allemands.
L'
US Army baptisa cette machine M-209 alors que la
Navy la désigna sous la dénomination CSP-1500.
Entièrement mécanique, portative, elle fonctionnait manuellement sans énergie électrique et disposait d'une imprimante qui permettait d'obtenir le résultat du chiffrement/déchiffrement sur une étroite bande de papier.
Ses dimensions réduites (178 x 140 x 83 mm) et son faible poids (2,7 Kg environ) lui permettait d'être transportée aisément sur le terrain.
Comme les modèles Hagelin antérieurs dont elle était directement issue, la face avant comportait les roues de chiffrement, six dans ce modèle, et la sélection des caractères du texte s'effectuait lettre par lettre sur le tambour rotatif située à gauche.
Les caractères du texte s'imprimaient à la vitesse de 30 caractères par minute sur le ruban de papier placée à gauche.
Elle fut fabriquée sous licence aux USA par Smith & Corona à Syracuse (New York) à plus de 140 000 unités sous plusieurs versions.
La résistance à la cryptanalyse de ce modèle était correcte pour l'époque, mais le déchiffrement des messages n’était pas inaccessible.
Au début de 1943, on estimait que les briseurs de code allemands, qui l'avaient baptisé "AM-1" (
American Machine N°1), étaient en mesure de déchiffrer un message en moins de 4 heures.
Néanmoins, l'appareil fut jugé suffisamment sûr pour des messages tactiques qui, en raison de leur nature, sont généralement dénués de sens après quelques heures.
Quelques sources de M-209/CSP-1500 :
https://www.cryptomuseum.com/crypto/hagelin/m209/index.htmhttp://www.jproc.ca/crypto/m209.htmlhttp://chris-intel-corner.blogspot.com/2012/06/american-m-209-cipher-machine.htmlhttps://people.duke.edu/~ng46/collections/crypto-hagelin.htmhttps://cryptome.org/2015/12/Hagelin-M-209-Ciphertext-Pins-Lugs.pdfhttps://www.nf6x.net/2013/03/practical-use-of-the-m-209-cipher-machine-chapter-1/https://www.iwm.org.uk/collections/item/object/30005488http://www.jfbouch.fr/crypto/m209/index.htmlhttps://en.wikipedia.org/wiki/M-209http://www.ilord.com/m209.htmlhttp://www.maritime.org/csp1500inst.htmhttps://habr.com/ru/company/ua-hosting/blog/271387/BC-38, BC-543La machine de chiffrement BC-38 état la version motorisée électrique et équipée d'un clavier de la C-38 développée vers 1940.
Elle disposait d'une double imprimante sur bande de papier étroit, une pour imprimer le texte en clair et l'autre pour le texte chiffré. Les deux imprimantes pouvaient fonctionner simultanément.
Une source d'énergie secteur (110 ou 220V alternatif) était nécessaire pour son fonctionnement normal mais elle pouvait aussi être actionnée manuellement au moyen d'un bras de commande mécanique.
Plus volumineux que le modèle M-209, BC-38 mesurait environ 340 x 320 x 120 mm pour une masse de l'ordre de 12 Kg.
Le clavier autorisait une vitesse de communication beaucoup plus rapide que son homologue à sélection manuelle des lettres et commande mécanique.
Le modèle BC-38 était particulièrement populaire au sein des forces armées américaines où il fut largement utilisé pour les liaisons entre les centres de commandement et les unités de terrain qui disposaient du M-209 avec lequel il était fonctionnellement identique.
Développé vers 1943, le BC-543 est une version du modèle BC-38 et n'en diffère que par quelques détails mineurs.
Les aptitudes à la cryptanalyse des deux appareils étaient similaires au modèle M-209.
Ces appareils furent aussi utilisés par plusieurs pays pendant et après le conflit.
Quelques sources de BC-38 et BC-543 :
http://www.jproc.ca/crypto/bc38.htmlhttps://www.cryptomuseum.com/crypto/hagelin/bc38/index.htmhttp://83.162.203.108/apparaten/hagelin.htmlhttp://www.jproc.ca/crypto/bc543.htmlhttps://cryptomuseum.com/crypto/hagelin/bc543/index.htmC-48A, C443C-48A était un modèle mécanique portatif et autonome, développé en 1942 au mécanisme quasiment identique au M-209, était fabriqué en Suède.
Il disposait cependant de deux imprimantes de bandes de papier, une destiné au texte en clair, l'autre pour le texte crypté.
Il était en outre équipé, de deux serrures pour les boîtiers extérieur et intérieur, alors que la M-209 n'en possède aucune.
Hormis quelques différences de fabrication, C-443, développée en 1943, était identique à la C-48A.
Ces deux modèles furent utilisées par de nombreuses armées dans le monde.
Comme l'ensemble des machines directement issues de la C-38 elles étaient totalement compatibles.
Leur utilisation et leur résistance à la cryptanalyse étaient identiques à la M-209 très largement répandue.
Quelques sources de C-48A et C-443 :
http://www.greenradio.de/e_c48.htmhttps://cryptomuseum.com/crypto/hagelin/c443/index.htmSIGABA/ELECTRIC CODE MACHINE MARK II (ECM Mark II)Pendant le conflit, l’armée et la marine américaines ont chacune développé séparément leurs propres systèmes cryptographiques et aucune des deux n’a partagé ses propres connaissances avec l’autre, hormis une coopération limitée dans le domaine de l’intelligence des signaux ennemis.
Cette machine électromécanique à rotors est une entorse à cette pratique : elle fut développée conjointement par l'
US Army et l'
US Navy à la fin des années 1930 sur l'initiative de William Friedman, directeur de l'
US Army Signals Intelligence Service (SIS) et de Laurence Safford de l'O
ffice of Naval Intelligence (ONI) de l'
US Navy qui mirent au point un système ingénieux permettant de rendre aléatoire le mouvement des rotors de chiffrement.
Elle fut appelée SIGABA par l’armée américaine et ECM MARK II par la
Navy.
Destinées à un usage sédentaire, plusieurs variantes et versions virent le jour qui furent aussi connues sous les dénominations de convertisseur M-134 (
US Army), CSP-888/889 et CSP-2900 (
US Navy).
Le principe de base de cette machine à rotors consistait à utiliser des rotors supplémentaires destinés à contrôler le mouvement de ceux utilisés pour le chiffrement.
Suivant la version, elle pouvait être équipée jusqu'à quinze rotors, dont dix étaient les rotors conventionnels principaux destinés au chiffrement et cinq autres de taille plus petite, appelés rotors index, qui assuraient le contrôle des rotors principaux.
Ces derniers permettaient de générer en sortie de un à cinq signal pour un seul en entrée, ce qui permettait ainsi de faire avancer un ou plusieurs rotors de chiffrement.
Ceux de la machine ENIGMA, quant à elle, n'avançaient que d'un seul pour une seule touche appuyée.
Le système cryptographique basé sur la machine SIGABA/ECM Mark II n'est pas connue pour avoir été brisé.
Apparemment invulnérable à la cryptanalyse, il présenta une très grande sécurité tout au long du conflit.
Les puissances de l’Axe qui parvenaient périodiquement à déchiffrer les messages générés par les systèmes de grade inférieur ne parvinrent jamais à briser ce chiffrement utilisé par les forces alliées.
Considéré et utilisée comme une machine destinée à maintenir des communications de haut niveau hautement sécurisées, elle fut très largement utilisée par les forces terrestres et navales, aussi bien dans les sous-marins que dans les cuirassés.
Dés 1943, une machine SIGABA modifiée, connu sous le nom de machine à chiffrer combinée (CCM) fut mise au point et utilisée pour les communications entre les quartiers généraux alliés et était interopérable avec la machine Typex britannique (décrite plus loin).
Dans la version CCM, seuls cinq rotors de chiffrement étaient présents dans le panier, les 10 autres n'étant pas utilisés.
La CCM fut également connue sous les appellations ASAM 5 et SIGROD pour l'
US Army), CSP-1600,CSP-1700 pour l'
US Navy.
La machine était volumineuse et ressemblait à une grosse machine à écrire électrique.
De dimensions imposantes 380 X 490 X 300 mm environ, sa masse était de 42 kg environ.
Elle disposait d'un clavier complet avec les chiffres et la barre d’espace.
Un compteur de caractères était situé en haut à droite du clavier.
À l’avant de la machine, au-dessus du clavier, se trouvait une imprimante intégrée avec tête d’impression rotative qui permettait, au moyen d'un ruban encreur, d'obtenir l'impression sur une bande de papier pré-gommée dont le rouleau était situé sur la partie externe droite de la machine.
Les rotors de chiffrement à proprement parler, étaient situées dans un panier amovible inséré à l'intérieur de la machine sur la partie supérieure gauche.
Suivant la version, on y trouvait les 15 rotors de chiffrement (SIGABA) ou seulement 5 (CCM). Les rotors d'index étaient situés à l'avant de ces derniers.
Sur la partie supérieure droite se trouvait un sélecteur qui permettait de passer du chiffrement au déchiffrement, au texte en clair et à l’arrêt.
La vitesse d'impression était de l'ordre de 45 à 50 mots par minute.
Uniquement destinée à une utilisation sédentaire, elle était alimentée par l'énergie électrique 105-125 V CA ou CC.
Durant le conflit, plus de 10 000 SIGABA/ECM Mark II furent livrées aux forces armées US.
Le dispositif fut retiré du service à la fin des années 50 car devenu trop lent pour réponde aux exigences de l'évolution des communications modernes.
Quelques sources de SIGABA/ECM Mark II :
http://www.jproc.ca/crypto/ecm2.htmlhttp://www.maritime.org/ecm2.htmhttps://www.nationalmuseum.af.mil/Upcoming/Photos/igphoto/2000450336/https://fr.wikipedia.org/wiki/SIGABAhttps://www.cryptomuseum.com/crypto/usa/sigaba/https://www.cryptomuseum.com/crypto/usa/sigaba/https://dodlithr.blogspot.com/2013/04/world-war-ii-rotor-based-cipher.htmlhttps://kryptografie.de/kryptografie/chiffre/sigaba.htmhttp://46.29.163.254/wiki/SIGABAM-228/SIGCUMCette machine à rotors fut développée pour chiffrer les messages de trafic par téléimprimeurs pour l’armée américaine.
Conçu trop rapidement par William Friedman et Frank Rowlett (concepteurs du SIGABA) pour répondre aux besoins urgents des forces armées, elle fut déployée en janvier 1943 avant toute analyse rigoureuse de sa sécurité.
Elle se montra immédiatement peu sûre et fut aussitôt retirée du service.
Repensée pour renforcer sa sécurité, elle fut réintroduite en avril 1943 puis utilisée jusqu’aux années 1960.
Elle était aussi connue sous la désignation convertisseur M-228.
Il s’agissait d’un dispositif indépendant, complémentaire pour télétypes auxquels il se raccordait et construit autour d’une machine à cinq rotors identiques à ceux utilisés dans la SIGABA.
Il fut construit par Teletype Corporation, qui produisait également la machine SIGABA.
Les premières machines M-228 furent installées au Pentagone en janvier 1943 et utilisées pour la liaison Washington-Alger.
Elles permirent aussi les liaisons entre les centres de commandement de l’armée au Royaume-Uni et en Australie.
Quelques sources de M-228/SIGCUM :
http://www.jproc.ca/crypto/m228.htmlhttps://en.wikipedia.org/wiki/SIGCUMhttp://www.quadibloc.com/crypto/te0305.htmSIGTOTC'était un dispositif fonctionnant sur le principe du chiffrement de Verman – masque jetable - sur bande perforée destiné à chiffrer les communications par téléscripteurs et qui fut développé après la découverte de défauts de sécurité de la machine SIGGUM décrite précédemment.
Chaque transmission utilisait une clé unique détruite après usage et générée de façon aléatoire afin de s'assurer que personne ne puisse déchiffrer le contenu du message.
Si la même clé sur bande était utilisée deux fois, il serait possible de résoudre ce message particulier, mais pas d'autres.
Ce dispositif complémentaire s'intercalait entre le système de transmission et le téléscripteur.
Son usage fut limité et il ne fut utilisé que pour les messages les plus sensibles.
Les caractéristiques et le fonctionnement détaillée de cet appareil sont à ce jour très peu documentés.
Mélangeur Bell permettant d'ajouter le texte à chiffrer à la clé unique pour générer une bande perforée pour les signaux du téléimprimeur.Quelques sources de SIGTOT :
https://www.cryptomuseum.com/crypto/usa/sigtot/index.htmhttps://en.wikipedia.org/wiki/SIGTOThttp://www.jproc.ca/crypto/ssm33.htmlhttp://www.navy-radio.com/manuals/tty/fgq1-tm-11-2209.pdfhttps://en.wikipedia.org/wiki/File:TTY_mixer_131B2_TM-11-2222_Fig_3.jpghttps://ciphermachines.com/gallery/picture.php?/376/category/30A suivre … PRINCIPALES MACHINES DES FORCES ARMÉES DE L'URSS