Loïc Charpentier a écrit:Je vais me cantonner aux deux domaines où j'ai quelques connaissances...
Dans l'Armée Rouge, la consigne, en cas d'attaque de blindés, se résumait à... toutes les pièces d'artillerie, quelque était leurs rôles et calibres (canons, obusiers, mortiers!), en batterie dans le secteur concerné, devaient ouvrir le feu sur l'adversaire, le volume de feu ainsi obtenu devant calmer ses ardeurs!
La Heer avait, d'ailleurs, copié la méthode russe. En ce qui concerne l'artillerie allemande, toutes les pièces d'artillerie, dont le calibre était compris entre 7,5 cm & 15 cm inclus, percevaient, systématiquement, une dotation en obus de rupture ou antichars (c'est du kif-kif bourricot).
Après, il y a une histoire de distance de combat. Pour faire simple, en tir direct antichar, la pièce était positionnée, "au plus loin" à 2000 m (de la cible potentielle), ce qui sous-entend qu'elle était, à quelques petites centaines de mètres (voire moins!), positionnée sur la ligne de front. Avec une pièce antichar de 7,5 cm ou 76,2 mm, qui pesait plus de 1500 kg, ce n'était, déjà, pas de la tarte, pour changer rapidement de position, mais avec des pièces antichars lourdes de plus de 4 tonnes ( 8,8 cm Pak 43, 17 livres britiche, etc.), çà frisait la quadrature du cercle! ... d'où le nécessaire développement des automoteurs antichars.
Pour les pièces d'artillerie "conventionnelles" (obusiers, canons), le problème était strictement le même, avec, néanmoins, un petit point faible... elles n'étaient pas, toujours, conçues pour une mise en batterie et une sortie de position rapide ( cf. le canon-obusier français de 155 mm GPF... 4 heures pour la mise en batterie!).
Par contre, les principaux calibres en usage - 105, 152, 155 mm - avaient un avantage notoire, le diamètre de leurs pélots, supérieur à la plupart des épaisseurs de blindage, alors en service! En antichar, en dehors de la vitesse du pélot, c'est une des caractéristiques incontournables - d'où les SU/ISU-152 soviétiques, conçus pour appui-feu lourd, mais qui faisait très bobo, à distance de combat et en tir direct, aux Panzerounets! Un pélot de 15 cm, même, en détonant à l'impact sur la cuirasse d'un blindé, peut, sans problème, mettre KO debout l'équipage ou pire s'il fume le blindage rarement très épais des plaques de toit horizontales, les pélots antichars n'étant sensés arriver selon une trajectoire courbe ou "parabolique" - c'était le problème avec les "Orgues de Staline" et les Wurfkörper des Nebelwerfer allemands.
En 1941, faute de disposer d'un pièce de Pak adaptée ( Pak 37, 3,7 cm, Pak 47 (t), 4,7 cm, Pak 38, calibre 5 cm) à la démolition des KV-1 et des T-34 (en raison de l'inclinaison de leur cuirasse), on faisait appel, dans l'urgence, soit aux pièces de Flak de 8,8 cm - mais, en certaines occasions, elles s'étaient faites démolir, avant même d'avoir pu être mises en batterie! -, soit aux canons s.10 cm FK 18, une redoutable et précise bestiole, tirant à 19000 m (!), dotée d'un canon de 52 calibres, pesant, certes, 5,6 tonnes en batterie mais qui pouvait dézinguer, du premier coup, un KV-1, à 2000 m!
Toujours, en 1941, durant le siège de Tobrouk, les chars britanniques, en passant par le désert, avaient pénétré à l'arrière du dispositif de l'artillerie allemande, mais les servants avaient réussi en enrayer l'attaque en retournant, "vite fait", leurs pièces, contre cet adversaire inattendu.
Pour des raisons de facilité d'inventaire, mais, aussi, de spécialité d'essence récente, les premières unités antichars constituées datant de la décennie 1930, les pièces antichars et d'artillerie traditionnelles ont été "distinguées", mais, dans les faits, bon nombre d'entre elles pouvaient être polyvalentes selon la situation existante. Dans la Heer, les VGD-Divisionen avaient été les premières à percevoir, fin 1944, des pièces antichars de 7,5 cm Pak 40, dont l'élévation avait été augmentées jusqu'à +22°, pour pouvoir les utiliser jusqu'à 7700 m de portée, en usage artillerie traditionnelle. A l'inverse, dans les années 30, les gros canons de marine, conçus, avant tout, pour transpercer les cuirasses et dont l'élévation maximale dépassait rarement +12°, avaient été modifié pour pouvoir être utilisés à des élévations supérieures à + 30°, afin de les utiliser, essentiellement, en pilonnage sur des cibles terrestres!
L'impact est (ou serait) celui d'un 75mm Pack Howitzer (obusier de l'artillerie aéroportée et dans le cas présent du 463rd Parachute Field Artillery Battalion).
Tomcat a écrit:Je ne pensais pas que c'était si puissant...
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