Le Panther, selon l'interrogatoire d'un sous-off. allemand

Bonjour,

Voici un témoignage complètement inédit sur la vision allemande du célèbre char par un sous-officier allemand ayant servi 2 ans sur Panther. Réalisé par le 6e régiment de cuirassiers, il a l'avantage d'être en français. Comme vous pourrez le constater, certains éléments sont fort intéressants. Bonne lecture :

Une pièce extrêmement intéressante !


Un grand merci pour ce partage Eric !

[Patrick.Fleuridas]

Bonjour à tous,

Belle découverte et merci pour le partage. Les renseignements sont pour le moins édifiants: 300 km pour la durée de vie du moteur...
Bonne journée

Patrick

[Dog Red]

Merci Eric !
De la source primaire de qualité !

Le témoignage sur la qualité des aciers est particulièrement intéressant. Un aspect connu mais rarement évoqué dans la littérature.

250-300 km pour un moteur interpelle et fait réfléchir. Maintenant, comme indiqué, un moteur pouvait "durer" plus longtemps.
Il faudrait comparer avec un Sherman (finalité de la question de l'interrogateur) mais aux 2nd et 3rd Armored, par exemple, la pause de 2 à 3 jours entre Valenciennes et Mons (2 au 6 septembre 1944) fut appréciée pour un entretien technique complet des machines.

C'est un sujet très technique malheureusement peu documenté. Ne considère-t'on pas souvent une autonomie de 400-500 km pour une offensive mécanisée à l'époque ?

Les difficultés de démarrage par grand froid m'interpellent le plus !
Pour un engin conçu pour le Front de l'Est… les difficultés évoquées ne sont guère différentes de l'hiver 41/42. Les lubrifiants allemands ne semblent avoir guère évolué au cours de la guerre

Saurais-tu de quand date ce document ?
De mémoire, l'armée française utilisa elle-même des Panther dans l'immédiat après-guerre ?

Bonjour à tous,

Belle découverte et merci pour le partage. Les renseignements sont pour le moins édifiants: 300 km pour la durée de vie du moteur...
Bonne journée

Patrick

Bonjour,

Voui, ben, justement, cette durée de vie de 300 km pose un léger problème . Il semble que les prisonniers allemands s'étaient donnés le mot pour enfumer leurs interlocuteurs. Lors d'un autre interrogatoire, en juin 1944, la durée de vie moyenne était de 750 km ! En parallèle, un rapport allemand, en date du 22 avril 1944, indique, lui, 1700/1800 km, avec le Maybach HL 230 P30 à la vitesse de rotation régulée à 2500 t/mn , ce qui constitue une durée de vie plus réaliste, sachant que le point faible du Panther n'était pas son moteur mais se situait, en réalité, dans sa transmission finale, qui, elle, exigeait, généralement, son remplacement, au-delà de 1500 km.

Une durée de vie de 300 km correspondrait, quasiment, à un remplacement du moteur, après chaque plein - autonomie sur route carrossable : 250 km, avec 720 litres de carburant! . C'était totalement injouable économiquement et opérationnellement. En plus, la durée de vie d'un moteur ne se mesure pas en kilomètres parcourus mais en heures de fonctionnement. Le train de roulement et la transmission risquent fort de rendre l'âme avant le moteur.

Il s'était, aussi, fait plaisir le prisonnier allemand en indiquant les usines d'assemblage du Panther. Henschel, par exemple, n'en avait assemblé que 130 (uniquement des Panther Ausf.D), entre février et août 1943, sur les 2956 livrés entre janvier 1943 et avril 1945. Skoda n'a pas assemblé le moindre Panther, seul, MBA, à Prague, livrera 33 Jagdpanther en 1945. Le gros de la production du Panther sera fourni par MAN, Daimler-Benz et MNH.

[Dog Red]

Que sont ces "montants centraux (WGI3)" sensés améliorer la tenue sur verglas ?

Que sont ces "montants centraux (WGI3)" sensés améliorer la tenue sur verglas ?

Cà...

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour et merci pour le partage Eric !!!!!!!!!!!

Pour répondra à Daniel et selon ce blog :
http://omaha-2007.skyrock.com/159860228 ... caise.html

Après la fin de la deuxième guerre mondiale, l'Armée Française équipera certaines unités de chars de prise.
Le 530e RCC et le 6e Cuir seront partiellement équipés de char Panther type A et G. Le manque de pièces détachées entraînera rapidement l'abandon de ces matériels.

Et pour Eric, j’ai vu que sur ce même blog, ton livre, La Wehrmacht de Fall Gelb y était référencé.

Bien amicalement et bon dimanche
Prosper

Effectivement très intéressant. Je suis entièrement d'accord avec Loïc sur les 750km. Et encore quand on voit la durée de vie du 111 d'Houffalize...

Par contre, éteindre et rallumer un Haut fourneau en production est impossible. Il faut le vider sinon on a un bloc de matrière durcie à l'intérieur et la mise en chauffe dure deux semaines minimum. Le problème de la qualité des blindages en 1944 réside plus au niveau du manque de métaux spéciaux: Chrome et le Molybdene pour assurer une bonne résilience (Molybdene) et de la dureté (Chrome). Et il n'y a pas, comme l'avait un jour affirmé un auteur ineffable, de silicone… Il y a bien du Silicium dans l’acier, mais c’est pour augmenter le point de fusion eutectique.