Source:
Image de guerre - Marshall Cavendish
La grande Histoire de la seconde guerre mondial - P.Montagnon - France Loisirs
L'Encyclopédie de l'histoire - Larousse
Sauver les pilotes
Dans toute l’Europe occupée, nombreux furent ceux qui aidèrent les pilotes échoués au sol. Ils étaient considérés comme des « terroristes » par la Gestapo et risquaient leurs vie.
L’Aide de l’arrière :
Les premiers réseaux d’évasion furent créés ainsi par des petits groupes de résistants sans aucun soutient de l’extérieur. Ils cachèrent des soldats britanniques qui n’avaient pas pu ré embarquer à Dunkerque. Dans un premier temps, ces activités ces activités étaient mené à bien sans organisation solide.
Puis en août 1941, une jeune femme Belge du nom d’Andrée (Dédée) de Jongh se présentat au consulat britannique de Bilbao, en compagnie d’un soldat britannique et de deux belges. Le vice-consul écouta avec intérêt le récit du voyage de 1000 km de cette jeune femme et de ses « protégés » de Bruxelles aux Pyrénées.
L’Angleterre accepta la proposition de Dédée : elle s’engageait a financer le réseau d’évasion sur lequel, la jeune femme garderait un droit de contrôle total. Cette énergique jeune femme de 24 ans allait bientôt faire la preuve de son talent. Après avoir fait passer en Espagne l’équipage complet d’un bombardier, son réseau fut baptisé « Comet Line ».
Les allemands parvinrent finalement à infiltrer le réseau. Dédée fut arrêtée et envoyé au camp de concentration de Ravensbruck dont elle revint vivante !
Le réseau fut remi sur pied par le guide basque de Dédée, Florentino Goicoechea, un ancien contrebandier.
A la fin de la guerre, la « Comet line » avait permis à plus de 1000 aviateurs alliés de passer en Espagne.
Autre ligne importante, la « Pat O’Leary Line » qui fut créée en 1941 par le capitaine Garrow. Son itinéraire menait aussi en Espagne en traversant la France de Vichy.
Les réseaux d’évasion étaient généralement implantés à la campagne, où les aviateurs étaient cachés jusqu’à ce qu’ils puissent être escortés hors des pays occupés. Toutes ses organisations limitaient leurs activités à l’aide aux aviateurs et donc à aucune activités de sabotages.
L’itinéraire aboutissait toujours en Espagne puis à Gibraltar où les pilotes pouvaient être rapatriés.
La Suède et la Suisse n’étaient pas une bonne destinations car selon la convention de Genève qui étaient strictement appliquées, ils auraient été interné jusqu’à la fin de la guerre.
Rentrer par tous les moyens :
Dès sa prise de fonction au printemps 1942, le maréchal de l’air Sir Harris indiqua clairement qu’il était du devoir de chaque pilote d’échapper à la captivité par tous les moyens. Des techniques d’évasion furent enseignées dans les escadrons. Lors de chaque briefing pour une mission, l’officier de renseignements communiquait les détails d’évasions récentes et fournissait aux hommes un kit « de survie » constitué de deux boites en plastique transparent contenant des comprimés de benzédrine, du chocolat, du fil et une aiguille, des cachets pour purifier l’eau, une gourde en caoutchouc, une boussole, un fil de pêche, des cartes en papier de soie et surtout des billets de banque français, belge et hollandais. Cet équipement était complété par des boussoles miniaturisé en forme de bouton de col, de manchette ou de braguette. Mais cet équipement n’aurait été que d’une utilité réduite sans l’aide de courageux belges, hollandais et français.
Ainsi le réseau « Zero France » constitué à Roubaix par Paul Joly était d’abord spécialisé dans l’évasion de prisonniers français, il étendra vite son aide aux aviateurs anglais et canadiens abattu par la DCA.
Ce réseau compta 1087 membres dont 197 agents de la SNCF, 85 membres de l’armée et de la police et 31 enseignants. La liste des héros modeste qui risquèrent leur vie et parfois la perdirent serait interminable. Citons, Marcel Pernet qui fera passer plus de 1000 prisonniers évadés à travers bois. Ou encore Paul Koepfler qui dans la seul journée du 25 décembre 1940 fera passer la ligne à 120 personne. Il sera abattu par la Gestapo le 31 mars 1941.
Les Guetteurs :
Dans tout les pays occupés, des gens ordinaires étaient à l’affût. Des chefs de réseaux utilisaient des guetteurs qui rassemblaient des renseignements sur les lieux où étaient tombés des avions, sur les cachettes naturelles et sur les concentrations de patrouilles allemandes.
Ils bravaient le couvre-feu pour parcourir la campagne sur le passage des bombardiers en route vers l’Allemagne ou de retour de mission. De nombreux fuyard entrait en contact avec la résistance.
Bien des précautions et des préparatifs devaient être pris avant que les fugitifs ne puissent rejoindre leur pays.
Ils devaient être cachés pendant des semaines parfois dans des granges ou des appartements. Dès fois des médecins devaient les soigner.
Les aviateurs devaient aussi convaincre les résistants qu’ils n’étaient pas des agents Allemands. Des plaques d’identification et un interrogatoire serré suffisaient habituellement, mais il arrivait parfois que des cas limite se présente. Notamment des pilotes tchèques ou polonais eurent quelques ennuis.
Il fallait ensuite préparer les fugitifs à jouer leur rôle et prendre l’apparence d’un homme d’affaire, d’un représentant de commerce belge, français ou hollandais, leur faire de faux papiers.
Le plus difficile était d’apprendre aux aviateurs anglais et américains à réagir de façon adéquate en cas de contrôle. Heureusement, rares étaient les allemands capable de parler des langues étrangères et donc des réponses très brèves suffisaient.
D’énorme risques :
Avant le départ, les responsables des réseaux expliquaient aux fugitifs que la discipline serait extrêmement stricte. Le fuyard devait en toutes circonstances obéir à son guide, qui courait les plus grands risques. Les affiches placardés par l’occupant indiquaient clairement que quiconque aidait les fugitifs serait exécuté ou déporté.
Le plus souvent, le guide ne se tenait pas à côté de son protégé, mais sur l’autre trottoir, dans un compartiment voisin ou à l’autre extrémité du bus. S’il y avait un problème, le guide abandonnait le fuyard à son sort.
Des dizaines de fugitifs furent abattus le long de la frontière espagnole et de nombreux autres furent capturés. Les plus malchanceux étaient envoyés dans des camps de prisonniers, d’autre passaient 6 mois très durs dans un camp espagnol, ils étaient ensuite remis aux autorités britanniques. Si les fuyards parvenaient à gagner l’ambassade de Grande Bretagne à Madrid (au lieu de Gibraltar) ils pouvaient alors être ouvertement rapatriés.
Lorsque l’on demande à l’un de ces hommes ce que fut sa traversée de l’Europe, il répond habituellement qu’elle fur aisée et nullement héroïque.
Après la tension des missions de bombardement, ils ressentaient plutôt un soulagement. S’ils étaient capturés, les aviateurs pouvaient demandé à bénéficier des termes de la convention de Genève. Ils étaient alors considérés comme des prisonniers de guerre. Par contre ceux qui les avaient aidés étaient considérés comme des « terroristes » et déportés après avoir subi les interrogatoires de la Gestapo. 500 périrent dans des camps de concentration, d’autre moururent des suites des mauvais traitements peu après avoir quitté Bergen-Belsen, Auschwitz, Ravensbruck ou Buchenwald…
http://home.clara.net/clinchy/fneeb2.htm
J'espère que le sujet vous a interressé...
L'Amiral