Carmen et Emilio
Emilio Alvarez Canosa (dit Pinocho)
Commandant de la 46ème Division de l'Armée Républicaine pendant la guerre civile espagnole, sous surveillance d'un commissaire politique. Au cours de durs combats qu'il a menés, il a été grièvement blessé, il a aussi été contaminé par le virus du typhus. Robuste il se remet après un séjour prolongé d’hospitalisation.
Son épouse Carmen Martin Belichon (dit Pinocha) est agent de liaison dans l'armée républicaine, au service du SIM (Service d'Information Militaire)
Après la défaite des armées républicaines, la Retirada les amène en France, la pagaille qui s'en suit les sépare momentanément. Ils se retrouveront cependant après avoir vécu quelques péripéties.
Emilio Alvarez, pour survivre avec son épouse et ses deux enfants, travaille dans une mine à Salsigne dans l'Aude puis à Créasque Bouches du Rhône. Il décide alors de former un réseau de résistance en Dordogne qui deviendra très actif «Le maquis de Sarlande ». Il entre en contact avec Guingoin qui, comme lui, s'était mis en retrait de la main mise communiste. Son épouse Pinocha, compte tenu de son expérience, servait d'agent de liaison.
En 1944, il participe au plasticage du barrage électrique de Tuilière (près de Bergerac) mettant ainsi à l’arrêt la poudrerie de Bergerac qui approvisionne l'armée allemande.
En octobre 1944 Jesús Monzón du PCE, dirige la résistance des guérilleros républicains en France, décide de reconquérir l'Espagne, la «Reconquista de España». L'objectif est de renverser la dictature franquiste et rétablir la république.
L'expédition dite du Val d'Aran est alors menée, elle démarre le 19 octobre1944,
Environ 13000 hommes, des anciens combattants espagnoles sont rassemblés dans le Sud Ouest de la France à l'appel de la UNE (Union Nationale Espagnole). Ils sont répartis par brigades, le long de la chaine des Pyrénées
Le Colonel Vicente Lopez, avec environ 4000 hommes, devait occuper le Val d'Aran. L'Etat Major espérait qu'une partie de la population se joindrait à eux mais cet espoir fut vain.
Devant des forces franquistes très supérieures en nombre et lourdement armées, les républicains ne peuvent que battre en retraite sur l'ensemble du front. Ce fut une opération militaire hasardeuse, à l'échec prévisible, compte tenu des faibles moyens mis a disposition des républicains, mais aussi au manque d'information sur la possibilité de voir la population civile adhérer à cette entreprise. Le 28 octobre marque la fin des combats.
Emilio Alvarez qui n'était pas en odeur de sainteté auprès du PCE témoigne. «Ils nous ont envoyés en Espagne pour qu'on se fasse liquider. Ils poursuivaient un double objectif:
Réaliser une opération de prestige et nous éliminer pour se débarrasser des militants vicieux difficiles à manipuler et revendiquer ainsi des martyrs»
Fin 1944 après l'échec de la Reconquista, la 471ème brigade de guérilléros est dissoute.
Pinicho se retrouve sans affectation. On lui propose une formation de cadre de guérilléros à Salies de Béarn qu'il refuse. Il raconte que lors d'une entrevue avec le directeur de l'école et ses premiers contacts avec les élèves et professeurs, son impression était de se trouver devant une bande d'irréductibles et de fanatiques d'un parti communiste aligné sur Moscou.
Sans autres alternatives, il redeviendra mineur à un poste de responsabilité à Créasque.
Plus tard il sera fait chevalier de la Légion d'Honneur au titre de combattant étranger, il obtiendra la croix de guerre 39/45 avec palmes et la médaille de la Résistance
Source: L'ouvrage de Christian Bélingard “ Carmen et Emilio au cœur de la Résistance.”
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