« Les Cahiers de la Mémoires » que publie l'Amicale Bergeret, évoquent les combats du 14 Juin 1944 à la Ribeyrie, commune de Lembras, près de Bergerac ainsi que plusieurs embuscades combinées par des groupes de résistants contre des convois allemands circulant sur la RN21, Périgueux-Bergerac. En ces occasions les Allemands eurent de notables pertes.
Considérant ces attaques le Lt colonel Maurice Audy évoque, je cite.
« A la Ribeyrie, la Résistance peut se prévaloir d'un succès exemplaire certain, répondant exactement à la mission confiée par l'Etat major inter Alliés : Harceler l'ennemi, développer des zones d'insécurité, le fixer sur place en évitant le choc frontal étant donné la disproportion des forces.
Une autre question n'a pas reçu de réponse.
En Dordogne, on connaît toutes les exactions commises par l'armée allemande accompagnée souvent d'agents de la Gestapo et miliciens français : Incendies, exécutions sommaires, tortures, arrestations suivies de déportations. La liste est, hélas ! trop longue. Or à la Ribeyrie, l'armée allemande a été attaquée par des soldats sans uniforme, elle a enregistré des morts et des blessés mais s'est retirée sans exercer de représailles ni sur la population, ni sur les maisons d'où ont été tirés les coups de feu des Résistants. Sur ce point, les lois de la guerre autorisaient l'incendie. Pourquoi une telle mansuétude inhabituelle ?
Il convient de rappeler que le 9 juin au Pont Saint Mamet (proche de la Ribeyrie) une voiture fut interceptée, ses deux occupants allemands dont un officier furent tués et inhumés ''proprement'' au cimetière du village. Informés, les Allemands vinrent récupérer les deux corps et après avoir constaté qu'ils ne portaient aucune trace de torture, ils déclarèrent que, de ce fait, ils n'exerceraient pas de représailles sur la population.
Trois jours après les combats de la Ribeyrie une colonne allemande de même importance que celle du 14 juin, partit de Périgueux en direction de Bergerac. La résistance non informée ne tenta pas de l'intercepter. Arrivée à la Ribeyrie elle bifurqua sur la route de Vergt traversa le village de Lamonzie Montastruc et Montclar. Parvenue au bas de la côte de la Brande, elle fit demi tour et, revenue au carrefour de la Ribeyrie, rentra à Périgueux sans dommage pour les riverains. On frémit à ce qu'il aurait pu advenir si l'on songe au sort réservé quelques jours plus tard aux populations de Mouleydier * et de Saint Julien de Crempse**.
On peut penser qu'il y eut des officier responsables, respectueux des lois de la guerre qui n'étaient pas des nazis fanatiques. Peut-être aussi pensaient ils que la guerre était déjà perdue pour eux et qu'il était inutile de se comporter en sauvages.
Une question qui reste sans réponse.
*) A la suite d'une d'une intervention de Résistants qui tentaient un coup de main sur Mouleydier, 19 d'entre eux, non aguerris, furent pris et fusillés. La ville de Mouleydier fut entièrement pillée puis incendiée.
**) 17 villageois fusillés par une colonne allemande, le 9 août 1944, dans la foulée de combats avec les maquisards des alentours.