la mort du général FRERE;
C'était à NATZWEILER,il s'appelait FRERE ,il était général d'armée ,il avait commandé SAINT CYR , il était condamné à mort par une fraction politique du camp.il était très grand la nature lui avait donné une prestigieuse présence.
Il était nu comme un ver, entre 2 couvertures soudées à son corps par des immondices indicibles.La " sheiserei",si grand que ses pieds dépassaient des bas flancs.
Je me suis loguement penché sur son atroce misère physique et morale.
"Venez ici ;vous me disait il parfois; je n'aime pas les toubibs et certains ici me laissent crever ,mais vous ,les médecins français ,je vous félicite.Vous faites honneur votre nom et j'en suis fier.
Pour le général FRERE,je me suis fait CYRARD,avec cascar et gants blancs.Il s'est éteint lentement; tranquille;hautin et dédaigneux,baignant dans sa fange.SOCRATE ,devant la mort ,ne fut pas plus stoïque que lui.
Je n'oublierait jamais son dernier regard, chargé d'étonnement, et d'une infinie reconnaissance pour ce petit médecin auxiliaire inconnu, qui après lui avoir présenté ,un genou en terre ,sa dernière promotion ,lui ferma les yeux;
.
Et j'ai rendu compte ,selon ses ordres, à Madame la Générale FRERE.
Docteur Richard GRUNBERG