« En réalité, l’octroi de soit disants droits égaux aux femmes, exigés par le Marxisme, ne confère pas de droits égaux du tout, mais constitue une privation de ces droits, puisqu’il attire la femme dans une zone où elle ne peut être qu’inférieure. Il place la femme dans des situations qui ne peuvent renforcer sa position – vis-à-vis des hommes et de la société – mais uniquement l’affaiblir ».
Adolf Hitler – Discours au « Congrès des Femmes Nationale Socialistes » ; publié dans le Völkischer Beobachter, 15 septembre 1935 (Wiener Library)
Ces femmes courageuses de la Rosenstrasse
Des centaines de femmes allemandes manifestant au cœur de Berlin, en 1943, après Stalingrad, pour obtenir la libération de leurs maris juifs raflés et menacés de déportation. Impossible ? Le plus incroyable, c’est qu’elles obtinrent satisfaction...
par Dominique Vidal aperçu
Le 27 février 1943, à l’aube, les SS de la Leibstandarte Hitler, chargés de la sécurité personnelle du Führer, ont pris place dans des camions bâchés qui partent aux quatre coins de Berlin. Leur mission : arrêter chez eux ou à leur travail, avec l’aide de la Gestapo et de la police municipale, les derniers juifs de la capitale du IIIe Reich. Les uns travaillent dans des usines vitales pour la Wehrmacht ; d’autres, mariés à un conjoint allemand, ne tombent pas sous le coup des lois de Nuremberg de 1935. Ministre de la propagande et Gauleiter (chef régional) du Parti national-socialiste, Joseph Goebbels, qui rêve depuis dix ans de déjudaïser sa ville, peut enfin mettre un terme à ces exceptions.
Le soir, quelque 5 000 personnes ont déjà été raflées, dont 1 700 maris d’Allemandes. Certains sont déjà en route pour les camps de la mort. D’autres attendent leur déportation, entassés dans deux prisons improvisées. L’une de celles-ci se trouve aux numéros 2-4 de la Rosenstrasse, où siégeait un bureau d’aide sociale de la communauté juive. Dès l’après-midi, des dizaines de femmes, inquiètes de ne pas voir rentrer leur mari, se massent dans la rue : on en compte bientôt 200. Certaines y passent la nuit...
Le lendemain, elles sont deux fois plus nombreuses... et plus décidées. Le fait que le service des affaires juives de la Gestapo ait son siège à deux pas, dans la Burgstrasse, ne les empêche pas de crier en chœur : « Rendez-nous nos maris ! » Ni la présence des SS, ni la fermeture de la station de métro voisine de Börse, ni même les terribles bombardements aériens britanniques de la soirée ne les empêchent de défier le régime. L’historien David Bankier raconte, témoin à l’appui, comment plusieurs femmes se bagarrent avec les agents de la Gestapo et « osent leur dire qu’ils devraient aller eux-mêmes sur le front de l’Est et laisser en paix les vieux juifs » – mais « la plupart des passants, ajoute-t-il, regardent la scène avec une totale indifférence ».
Dans son Journal, en date du 2 mars, Goebbels (...)