Post Numéro: 17 de Viguier 18 Oct 2017, 17:47
Bonjour à tous, je me permets, avec seulement 11 mois de retard, de poser quelques éléments de réflexion quand à la question posée: Les 2 événements sinistres sont ils liés ?
Ce que l’on sait :
- Depuis avril 1944 la Division « Das Reich » est stationnée à Montauban pour remise en condition des matériels et personnels;
- Depuis ses cantonnements, et depuis mai la « Das Reich » terrorise la région en mettant en pratique la politique de « pacification » de Lammerding.
- La 2ème PzSS est mise en alerte le 7 juin suite au débarquement en Normandie pour 2 missions :
-combattre les maquis dans la région de Limoges
-remonter jusqu’en Normandie - Tulle est attaquée par les maquis de Corrèze (des 3 sous-secteurs) le 7 juin, au lendemain de l’annonce du débarquement. Je passe les détails des combats. La ville est dite « libérée » le 8.
- Le 8 au soir, les premiers éléments blindés de la Das Reich réinvestissent Tulle. Les maquis abandonnent la ville et se replient. La ville est patrouillée toute la nuit.
- A partir de 10:00 du matin, le 9 juin, les éléments investissent l’Hotel Moderne (Kommandantur de la ville) et commencent une rafle massive dans la ville (près de 5000 personnes quand même…)
Et c’est là que cela devient intéressant :
- Adolf Diekman est déjà au même moment à Saint-Junien, village qu’il avait en tête comme cible d’une « démonstration de force ». Il monte en haut du clocher et détermine que la ville est trop étendue pour qu’un encerclement efficace soit réalisé. Il lui faut trouver une autre cible.
A ce moment là (le matin du 9), plusieurs choses sont claires :
- Helmut Kampfe est toujours à Gueret, libre de ses mouvements
- Diekmann a déjà recu l’ordre de faire un exemple. Il cherche encore une cible
- La rafle est en cours à Tulle mais aucuns des 99 malheureux n’est encore martyre. La milice en revanche s’est déjà mise à l’œuvre dans l’infirmerie de la manufacture (Tel que le raconte l’infirmière qui ne peut que constater la cruauté de ces facheux…)
Une réunion se tient le 10 au matin à Saint Junien, au cours de laquelle Oradour-sur-Glane, qui n’est qu’à un peu plus de 10 km de Saint Junien, est désignée.
Le reste est malheureusement connu....
Au regard des événements, ne peut on pas dire que si les 99 suppliciés répondent plus à une punition de ville pour s’être révoltée, les deux événements entrent tout de même dans la logique de pacification brutale voulue par Lammerding et sa hiérarchie ? Et donc qu’en cela, les 2 événements sont totalement liés ? En clair : Il fallait punir Tulle et d’autres villes !
Il serait surement instructif de savoir ce qui s’est dit à l’état major de Lammerding l’après-midi et la soirée du 8…
D’un point de vue plus détaillé, en revanche, il est évident que le choix des cibles n’est pas lié. Tulle répond à un besoin immédiat de brutalité punitive. Oradour n’est qu’un choix tactique (ville de surface et de taille de population permettant le « succès » de l’opération) au sein d’une décision stratégique : terroriser les maquis et la population française.
L’excuse de l’enlèvement d’Helmut Kampfe et de son exécution le 10 ne peut à mon sens pas être retenue. Diekmann était déjà en train de chercher une cible le 9 alors que son ami était toujours libre.
Auriez-vous des réactions à ces réflexions?
Cordialement