Bonjour,
Je ne connaissais pas le récit de la fin tragique de ce groupe de jeunes réfractaires au STO.
Mais était-ils vraiment tous réfractaires au STO au point d'affirmer que c’est le plus grand massacre de réfractaires au STO ?
Je cite comme exemple la tragédie de Meilhan dans le Gers où
soixante-seize résistants furent massacrés par les Allemands au matin du 7 juillet 1944. Là aussi des réfractaires au STO étaient présents.
Quoi qu'il en soit, ce qu'il faut retenir, c'est l'absence de prévoyance du risque encouru par ces jeunes installés dans un moulin près d'un pont sur une rivière. Endroit facilement repérable et effectivement repéré par les Allemands.
L'initiative des responsables qui ont choisi ce lieu, relève d'une imprudence impardonnable.
Quant à l'explication de ce massacre...
Que pouvaient faire ces jeunes dont on peut lire qu'
ils n’étaient pas des maquisards puis qu’ils ne possédaient que quatre fusils datant de la Première Guerre Mondiale de 14-18, une Sten et quelques vieux revolvers, face à des soldats allemands expérimentés et armés de mitrailleuses de mortiers et de grenades ?
Je ne crois absolument pas que "l'Amicale des Familles et Amis des Victimes du nazisme en Limousin et Périgord" (AFAV) puisse espérer quelque explication sur cette tragédie par une exploitation chimérique des archives militaires allemandes à Fribourg et à Berlin, lesquelles n'auraient pas été exploitées...
Comme explication il n'y en a qu'une seule...
D'un côté un occupant soucieux de sa sécurité qu'il veut préserver sans réserve en employant les moyens les plus expéditifs...
De l'autre des jeunes résistants inconscients des risques encourus et qui ne disposent ni de l'armement ni de l'expérience nécessaires pour faire face à cet ennemi barbare et implacable.!
pili a écrit:Excusez mon ignorance; mais personne ne faisait le guet ?
Mon cher "Pili" breton, je serais curieux de connaître comment vous auriez fait le guet... où ?.. quand et comment ?
Croyez-vous que l'intrus va se présenter sous vos yeux, précisément où vous l'attendez ?
Je vous décris ce que j'en pense...
Le jour, il faut être attentif aux bruits de véhicules, au vol d'avions, aux aboiements des chiens (il y avait à cette époque là quantité de fermes où il y avait des chiens)
La nuit ?... c'est pire !... Vous ne pouvez imaginer les bruits dans les fonds des bois, allant du déplacement d'un chevreuil ou d'une biche et surtout le bruit d'un oiseau nocturne se posant sur un buisson.
Si vous ne savez le distinguer, le moindre bruissement vous fait craindre une présence humaine !
Si vous avez des yeux de chat au point de distinguer l'intrus à plusieurs mètres, vous avez le recours de vous faufiler vers l'arrière le plus silencieusement possible pour prévenir les copains. Et comme vous n'avez pas des yeux de chat et que celui d'en face qui ne vous veut pas du bien est bien là devant vous, il ne vous reste que le recours de donner l'alarme en vidant le contenu du chargeur de votre "Sten", si vous en avez le temps, car vous êtes mort dans les quelques secondes qui suivent !
Bruno Roy-Henry a écrit:Les jeunes maquisards étaient le plus souvent totalement inexpérimentés, s'ils n'étaient pas solidement encadrés par des vétérans ou d'anciens militaires. Dans ce cas précis, je ne connais pas le nombre des vétérans. Il y en avait certainement deux ou trois, mais cela a été sans doute insuffisant pour imposer les mesures minimum de surveillance...
Vous vous référez à ce cas précis...
Quelle qu'aurait pu être la composition de ce groupe ou l'expérience guerrière de ses hommes, sa fin tragique eut été la même.
Expérience des hommes ou pas, il n'y a aucune possibilité de compenser le manque de moyens.
J'ai cité plus haut l'exemple de Meilhan où il y avait quelques "durs". Ils connurent tous le même sort tragique !
Dans ces situations là, lorsqu'un affrontement par combat est possible, c'est du chacun pour soi !
Contrairement à ce que l'on nous montre dans des documentaires, l'agglutinement en groupe derrière une protection par le terrain, est un piège mortel car c'est un obus de mortier ou le jet de une ou plusieurs grenades assurés !
Lorsque l'on est attaqué, la guérilla en terrain boisé, c'est un combat de mouvement, en ordre dispersé... un peu au petit bonheur la chance !
Mais ... sans le moindre espoir de salut si le nombre n'y est pas et si on ne combat pas au minimum à armes égales.
Roger